Trois géants de l'industrie opèrent un virage stratégique en optant pour la scission

L'activité de motoriste d'aviation de General Electric lui confère une place mondiale de premier plan. (Photo, AFP)
L'activité de motoriste d'aviation de General Electric lui confère une place mondiale de premier plan. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Trois géants de l'industrie opèrent un virage stratégique en optant pour la scission

  • Les vieux conglomérats historiques diversifiés, GE, Johnson & Johnson et Toshiba, se scindent en plusieurs entreprises concentrées sur un seul marché
  • Ce mouvement de fond entamé depuis 20 ans est censé plaire aux marchés financiers et constitue une occasion de «séparer le bon grain de l'ivraie»
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Parmi les activités récentes de Toshiba, les équipements spécialisés pour l'agriculture à l'intérieur. (Photo, AFP)

 

NEW YORK : Trois géants de l'industrie, GE, Johnson & Johnson, et Toshiba, ont annoncé cette semaine leur scission en plusieurs sociétés, un mouvement de fond, réclamé par les marchés financiers, destiné à offrir cohérence et lisibilité, tout en privilégiant les secteurs de croissance.

Concrètement, General Electric va laisser la place à trois groupes cotés distincts, dédiés respectivement à l'aviation, la santé et l'énergie, tout comme Toshiba, qui va créer deux nouvelles entreprises en plus de sa structure existante.

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Tous les conglomérats qui s'auto-découpent ne sont pas en souffrance. "J&J est une belle entreprise", rappelle un analyste, mais elle gagne à séparer ses produits dans des entités spécialisées. (Photo, AFP)

 

Johnson & Johnson va lui séparer ses produits de grande consommation (l'aspirine Tylenol ou les pansements Band-Aid notamment) du reste de l'entreprise, principalement les équipements médicaux et médicaments sur ordonnance dont vaccins, pour en faire une nouvelle entité cotée.

"Cela illustre une tendance qui est à l'oeuvre depuis plus de vingt ans et qui pousse les entreprises à se concentrer sur un seul marché", analyse Michael Useem, professeur à l'université Wharton et spécialiste de la restructuration industrielle.

Pour lui, cette série d'annonces "va souligner le fait que le conglomérat diversifié, même s'il a occupé une place énorme dans l'histoire économique américaine, est en voie d'extinction".

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Les équipements médicaux renfermant les technologies de pointe comme cet appareil pour l'anesthésie (en haut) ou cet IRM dernier cri dans un hôpital à Nancy (en bas) sont des produits phares de General Electric et Toshiba. (Photos, AFP)
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La semaine dernière DuPont, qui était déjà redevenu indépendant après la scission, en 2019, du géant DowDupont, a lui aussi annoncé un virage stratégique et la sortie du groupe d'un portefeuille de produits industriels.

Pour Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Financial Services, pour GE, comme pour IBM, qui a introduit en Bourse la semaine dernière Kyndryl, spécialisée dans la gestion des infrastructures informatiques des entreprises, la déconstruction est une occasion de séparer le bon grain de l'ivraie.

"Depuis très longtemps, General Electric avait toujours un petit mouton noir" parmi ses activités, en l'occurence l'énergie récemment, après avoir été plombé par les services financiers après la crise de 2008.

Dès lors, "toutes les autres branches en souffraient", au niveau de leur valorisation boursière mais "aussi de l'allocation" des ressources entre les différentes activités du groupe.

Par extension, beaucoup de ces conglomérats anciens voient leurs cours de Bourse se traîner, fait valoir Michael Useem, plombés par une sorte de pénalité à la diversification.

Les analystes et les investisseurs ont parfois du mal à saisir le groupe dans sa complexité et à "évaluer ses futurs résultats", dit-il.

En outre, il vaut mieux se scinder de son plein gré, avec la maîtrise de sa stratégie, "plutôt que d'être poussé à le faire par des actionnaires activistes", avance Gregori Volokhine.

Mais tous les conglomérats qui s'auto-découpent ne sont pas en souffrance. "J&J est une belle entreprise", rappelle Jim Osman, directeur du cabinet The Edge et spécialiste des "spin-off" (une partie d'un tout est séparée du reste). "Il n'y a pas de bonne et de mauvaise activité" au sein du groupe, insiste-t-il. "Il y a deux belles branches dont ils pensent qu'elles peuvent briller seules."

Pour lui, la séquence est liée à l'évolution de Wall Street, qui vole de record en record depuis le début de l'année.

"Les sociétés essaient de créer de la valeur avec des spin-offs lorsqu'on est proche des sommets en Bourse", dit-il. "C'est normal. Vous ne pouvez plus tirer de croissance" du prix de l'action sans bouleverser la structure même de l'entreprise.

Même si les exemples se sont multipliés récemment, la scission n'a rien d'inéluctable, affirme Howard Yu, professeur à l'école IMD, à Lausanne. Certains conglomérats anciens, comme l'américain Honeywell, sont ainsi bien positionnés et prisés des investisseurs.

Pour l'universitaire, ce dernier a su, à la différence de GE, prendre le virage de la numérisation, du recueil et de l'exploitation des données, comme l'ont fait les nouveaux conglomérats du XXIe siècle, Amazon ou le chinois Alibaba.

Amazon a beau être présent dans le cloud, les magasins d'alimentation, le commerce en ligne et les contenus (vidéos et audio), des domaines a priori différents, il y voit, et les investisseurs avec lui, "le bénéfice de la complémentarité, qui renforce chaque élément de l'écosystème", selon Howard Yu. "Il y a cette colle numérique" qui fait tenir le tout debout.

Mais pour Michael Useem, les marchés pourraient, au contraire, bientôt réclamer aux géants de la tech, Amazon ou Google (Alphabet) en tête, de se scinder, faute de lisibilité.

"Waymo, ça pourrait peut-être être valorisé 100 milliards de dollars", lance Gregori Volokhine, au sujet de la filiale de véhicules autonomes d'Alphabet. "Même pour Google, c'est beaucoup d'argent."


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.