Contre le réchauffement, l'agriculture française expérimente des «parasols» mobiles

Parasols mobiles sur la vigne à Rians (Var) le 28 août 2021. (Photo, AFP)
Parasols mobiles sur la vigne à Rians (Var) le 28 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Contre le réchauffement, l'agriculture française expérimente des «parasols» mobiles

  • «La vigne on la protège d’une grosse partie des gros coups de chaud» pour garder le même cycle de maturation du raisin qu'il y a dix ans
  • «Depuis dix ans, chaque année est pire. Aussi bien au niveau du froid de printemps que des périodes de forte chaleur sans pluie»

RIANS : Et si vignes et pommiers étaient ombragés par des "parasols" mobiles produisant de l'énergie solaire? Ces ombrières photovoltaïques sont expérimentées sur quelques vergers et vignobles du bassin méditerranéen français, une zone victime du réchauffement climatique.


"Une ombrière, c’est comme quand un humain a chaud et qu’il prend un parasol pour s'abriter de la chaleur. Donc, la vigne on la protège d’une grosse partie des gros coups de chaud" pour garder le même cycle de maturation du raisin qu'il y a dix ans, explique Gautier Hugues au milieu de ses vignes, dans la terre rouge des collines provençales, à Rians (Var).


"Depuis dix ans, chaque année est pire. Aussi bien au niveau du froid de printemps que des périodes de forte chaleur sans pluie", raconte ce fils d'agriculteur.


Le constat du vigneron rejoint celui des scientifiques. Le bassin méditerranéen dans son ensemble se réchauffe 20% plus vite que le reste du monde, selon un rapport du réseau des experts méditerranéens sur le climat et le changement environnemental (MedECC).


"Les extrêmes climatiques sont une menace pour le secteur agricole. Le rendement des récoltes devrait baisser dans les décennies à venir dans la plupart des zones actuelles de production (...) si aucune adaptation n'a lieu", souligne le rapport.


Gautier Hugues a donc décidé de placer des panneaux photovoltaïques coulissants au-dessus d'une petite parcelle de vigne et s'en montre satisfait. A côté, une parcelle témoin sans ombrière montre une vigne moins vigoureuse.


L'électricité produite par les panneaux est revendue au réseau, ce qui assure le paiement de l'installation. L'équilibre à trouver est complexe car une plante a besoin du soleil pour produire fleurs et fruits. 


"Si vous donnez de l’ombre à une plante qui n’en n’a pas besoin c'est la catastrophe", relève Christian Davico-Pahin, un horticulteur qui a fondé Ombrea fin 2016 après avoir perdu un quart de sa récolte sur un "coup de chaud".


L'entreprise, qui emploie une quarantaine de salariés à Aix-en-Provence (sud) a placé des capteurs dans la vigne pour mesurer humidité, vitesse du vent, luminosité, état du sol... Toutes les 15 à 20 secondes, ces masses de données - 16 millions sur un an - sont transmises à un logiciel "qui, en les analysant, va piloter à distance les panneaux de manière à recréer un microclimat idéal", affirme M. Davico-Pahin.

Raisins, pommes et tomates
Toujours en Provence, au coeur d'un des principaux bassins de production de pommes et poires en France, la station d'expérimentation agricole La Pugère teste depuis 2019 des ombrières mobiles sur un verger de pommiers de 700 m2 avec la société de production d'énergie Sun'R.


"Lors des périodes caniculaires, on a jusqu'à quatre degrés de moins sur le feuillage, donc on réduit le risque de brûlure sur la feuille et le fruit", relève Vincent Lesniak, chargé d'étude à La Pugère.


"On étudie d’abord le comportement que ça peut avoir sur le végétal avant de se dire que ça devient un modèle économique viable, aussi bien pour le producteur d’énergie que pour le producteur agricole", souligne M. Lesniak.


Car si les ombrières mobiles permettent de limiter l'évaporation des eaux de pluie et de réduire les besoins en irrigation, l'humidité supplémentaire peut aussi parfois augmenter les risques de champignons.


Sur la dizaine d'expérimentations actuellement menées en France, pays dans "le peloton de tête sur les ombrières mobiles, il y a encore des inconnues et nous ne sommes pas sûrs de tous les bénéfices", relève Nicolas Tonnet, spécialiste énergie et innovation à l'Agence de la transition écologique (Ademe), l'établissement public encadrant ces développements.


D'où le lancement de quelque 70 nouveaux projets qui devraient être suivis sur plusieurs années par l'Ademe.


"Dans des zones où l'ensoleillement est de plus en plus fort, cet ombrage peut être intéressant pour la vigne, pour les tomates ou en arboriculture", relève Nicolas Tonnet, mais dans d'autres, manquant de luminosité, cela peut avoir des conséquences "négatives".


D'où la vigilance de l'Ademe pour que la course à l'énergie renouvelable ne grignote pas des terrains agricoles, déjà mités par l'urbanisation.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com