Penelope, une épouse discrète dans l'ombre de François Fillon

 Après des décennies dans l'ombre de François Fillon, Penelope Fillon, 66 ans, épouse discrète de l'ex-candidat de la droite à la présidentielle de 2017, s'est retrouvée sous les projecteurs pour une affaire d'emplois fictifs, qui lui a valu d'être condamnée à trois ans de prison avec sursis en 2020. (Photo, AFP)
Après des décennies dans l'ombre de François Fillon, Penelope Fillon, 66 ans, épouse discrète de l'ex-candidat de la droite à la présidentielle de 2017, s'est retrouvée sous les projecteurs pour une affaire d'emplois fictifs, qui lui a valu d'être condamnée à trois ans de prison avec sursis en 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Penelope, une épouse discrète dans l'ombre de François Fillon

  • Plus d'un an et demi après avoir fait appel de sa condamnation dans l'affaire dite «Penelopegate», Mme Fillon se retrouve à nouveau devant les juges, aux côtés de son mari, à partir de lundi et jusqu'au 30 novembre
  • D'elle, on sait peu de choses, tant cette femme timide aux cheveux poivre et sel et regard bleu perçant, a toujours fui la lumière, quitte à «changer de trottoir» quand elle aperçoit un photographe

PARIS : Après des décennies dans l'ombre de François Fillon, Penelope Fillon, 66 ans, épouse discrète de l'ex-candidat de la droite à la présidentielle de 2017, s'est retrouvée sous les projecteurs pour une affaire d'emplois fictifs, qui lui a valu d'être condamnée à trois ans de prison avec sursis en 2020.


Plus d'un an et demi après avoir fait appel de sa condamnation dans l'affaire dite "Penelopegate", Mme Fillon se retrouve à nouveau devant les juges, aux côtés de son mari, à partir de lundi et jusqu'au 30 novembre. 


D'elle, on sait peu de choses, tant cette femme timide aux cheveux poivre et sel et regard bleu perçant, a toujours fui la lumière, quitte à "changer de trottoir" quand elle aperçoit un photographe.  


Originaire du petit village de Llanover, près d'Abergavenny au Pays de Galles, Penelope Kathryn Clarke, née en 1955 d'un père anglais et d'une mère galloise, rencontre François Fillon dans les années 1970, quand elle est assistante d'anglais dans un lycée du Mans. Tous deux sont alors étudiants en droit. Ils se marient quelques années plus tard. Sa soeur aînée, Jane, épousera Pierre, le frère de François. 

Passionnée de chevaux
Pour lui, elle quitte son pays, change de religion (de l'anglicanisme au catholicisme), renonce à une future carrière d'avocate. Ils ont cinq enfants, quatre garçons et une fille. François poursuit une carrière politique qui le mènera jusqu'à Matignon. Passionnée de chevaux, elle préfère une vie plus calme à l'ombre du beau manoir qu'elle et son mari possèdent à Solesmes, dans la Sarthe.  


"Je suis de nature réservée et peu mondaine", affirmait-elle avant son procès en première instance dans l'un de ses rares entretiens avec la presse. Depuis sa condamnation, la franco-galloise se montre encore plus discrète, échaudée par une mauvaise publicité qui a éloignée d'elle connaissances et amis plus ou moins proches.


L'affaire, elle y pense "tous les jours. François aussi mais lui, il a plus d'activités pour s'évader dans autre chose. Moi j'ai tendance à ruminer", confie l'épouse de l'ex-Premier ministre à Tugdual Denis, auteur de "La vérité sur le mystère Fillon", paru en 2020.


Même son prénom, associé à "gate" donc à scandale, elle ne le supporte plus. "Quand je suis arrivée ici, les Français avaient une façon très étrange de prononcer mon surnom. Ou bien "Pénée", comme si j'étais dans la peine, ou bien "Pinny", ce qui signifie "tablier" en anglais. François a donc décidé qu'on m'appelerait Penelope. Mais depuis cette histoire, je ne veux plus l'entendre...".


«Victime consentante»
Les ennuis ont commencé avec des révélations du Canard Enchaîné sur les salaires qu'elle avait touchés avec plusieurs contrats comme assistante parlementaire de son époux puis de son suppléant - au total 680.380 euros net entre 1986 et 2013, plus 45.000 euros d'indemnités de licenciement.


Pour elle, "tout était légal et tout était déclaré". "Je traitais le courrier en lien avec la secrétaire. Je préparais des notes et des fiches (...) je lui faisais aussi une sorte de revue de presse locale. Je le représentais à des manifestations. Je relisais ses discours", a-t-elle expliqué à un hebdomadaire français.  


Mais le doute s'est installé: elle ne venait jamais à l'Assemblée nationale, les autres assistants parlementaires ne savaient rien de ses activités. Elle avait elle-même confié à des journalistes qu'elle se tenait "à distance" de la vie politique de son époux. "Je n'ai jamais été réellement son assistante ni quoi que ce soit de ce genre", déclarait-elle ainsi en 2007 à un journal britannique en se définissant comme une "paysanne" passionnée de jardinage et d'équitation. 


Pendant la primaire de la droite, à l'automne 2016, elle avait fait de rares apparitions, notamment pour le lancement d'un comité "Les femmes avec Fillon".


"Nous avons mal pour vous, Madame", avait tonné le procureur de la République, dans son réquisitoire en mars 2020. "François Fillon a pris en otage son épouse", mais "Penelope Fillon est une victime consentante de son mari", poursuivait le magistrat, tandis que Mme Fillon reconnaissait avec fatalisme: "C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de preuves concrètes de ce que je faisais".

Soupçons d'emplois fictifs: l'ex-Premier ministre français Fillon de retour devant la justice

PARIS : François Fillon de retour à la barre: l'ancien Premier ministre français est jugé en appel à partir de lundi aux côtés de sa femme et de son ancien suppléant dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs qui avait miné sa campagne présidentielle en 2017.


Ce deuxième procès se tient près d'un an et demi après la condamnation de l'ancien locataire de Matignon, pour détournement de fonds publics notamment, à cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. Il avait aussitôt fait appel. 


Alors que se prépare un nouveau scrutin présidentiel, la cour d'appel de Paris examine jusqu'au 30 novembre un dossier qui reste synonyme d'un naufrage politique.  


Dès les premières révélations du journal satirique Canard enchaîné en janvier 2017, la justice s'était saisie et le candidat Fillon, héraut de l'intégrité et favori des sondages, avait été mis examen à six semaines du premier tour, dont il était finalement sorti éliminé. 


Aujourd'hui âgé de 67 ans et retraité, François Fillon devra à nouveau s'expliquer sur trois contrats de son épouse Penelope comme assistante parlementaire, signés par lui et par celui qui était alors son suppléant, Marc Joulaud, entre 1998 et 2013.


Des prestations rémunérées 613.000 euros nets, "fictives ou surévaluées" selon l'accusation, pour qui les activités de Mme Fillon relevaient du "rôle social" d'une "conjointe d'homme politique", mais pas d'une collaboratrice. Le travail de Penelope Fillon était certes "discret" mais déterminant, a toujours clamé son mari, qui affirme notamment qu'elle gérait son courrier et relisait des discours.


Le couple Fillon est aussi jugé pour l'emploi de leurs deux enfants en tant qu'assistant parlementaire de leur père sénateur entre 2005 et 2007, ainsi que pour le contrat de Penelope Fillon comme "conseillère littéraire" en 2012 et 2013 à la Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière.


Ami de François Fillon, ce dernier a reconnu, dans une procédure distincte, un emploi en partie fictif et il a été condamné en 2018 pour abus de biens sociaux.


François Fillon est enfin jugé pour avoir omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique un prêt de 50.000 euros - il a été relaxé en première instance.

«Assistance»
L'enjeu de ce procès en appel est que "l'innocence" de François Fillon "et celle de son épouse soient enfin reconnues", a dit à l'AFP l'avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy.


En première instance, Penelope Fillon a été condamnée à trois ans de prison avec sursis, 375.000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité. Marc Joulaud s'est vu infliger trois ans d'emprisonnement avec sursis, 20.000 euros d'amende avec sursis et cinq ans d'inéligibilité. Tous deux ont aussi fait appel.


"L'assistance" de la Franco-Galloise de 66 ans "correspondait exactement à ce dont Marc Joulaud avait besoin pour exercer au mieux le mandat de suppléant de François Fillon, pendant que celui-ci exerçait à Paris les responsabilités de ministre", a assuré à l'AFP l'avocat de M. Joulaud, Me Jean Veil.


L’Assemblée nationale, partie civile, avait obtenu plus d'un million d'euros en dommages et intérêts.


La défense, qui critique depuis l'origine une enquête "à charge", compte aussi évoquer une polémique née quelques jours avant le prononcé du jugement de première instance: l'ex-cheffe du parquet national financier (PNF), Éliane Houlette, avait parlé en commission parlementaire des "pressions" hiérarchiques dans ce dossier, ce qui avait provoqué un tollé. La magistrate avait ensuite regretté que ses propos aient été "déformés ou mal compris".


Le chef de l'Etat Emmanuel Macron avait à l'époque saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui a depuis conclu, en septembre 2020, que la justice a fonctionné "de façon indépendante" dans cette affaire hors norme, tout en prônant une réforme pour lever à l'avenir toute suspicion de partialité. 


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.


Municipales à Paris: vers un accord historique à gauche dès le premier tour

A  Paris, socialistes, écologistes et communistes s'apprêtent à sceller pour la première fois leur union dès le premier tour des municipales, derrière l'ex-premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire. Une alliance arrachée au terme de négociations délicates, mais réclamée sur le terrain face à une droite revigorée autour de Rachida Dati. (AFP)
A Paris, socialistes, écologistes et communistes s'apprêtent à sceller pour la première fois leur union dès le premier tour des municipales, derrière l'ex-premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire. Une alliance arrachée au terme de négociations délicates, mais réclamée sur le terrain face à une droite revigorée autour de Rachida Dati. (AFP)
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  • Depuis 09H00 ce mercredi, les écologistes parisiens sont invités à voter pour cet accord afin de faire "une liste commune, une union très très large de toutes les forces de gauche qui le souhaitent. C'est nouveau, c'est vraiment quelque chose d'historique
  • Si socialistes et écologistes gouvernent ensemble la capitale depuis 2001, ils n'avaient encore jamais mené campagne commune dès le premier tour

PARIS: A Paris, socialistes, écologistes et communistes s'apprêtent à sceller pour la première fois leur union dès le premier tour des municipales, derrière l'ex-premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire. Une alliance arrachée au terme de négociations délicates, mais réclamée sur le terrain face à une droite revigorée autour de Rachida Dati.

Depuis 09H00 ce mercredi, les écologistes parisiens sont invités à voter pour cet accord afin de faire "une liste commune, une union très très large de toutes les forces de gauche qui le souhaitent. C'est nouveau, c'est vraiment quelque chose d'historique pour nous", a déclaré sur franceinfo le candidat écologiste David Belliard.

Si socialistes et écologistes gouvernent ensemble la capitale depuis 2001, ils n'avaient encore jamais mené campagne commune dès le premier tour.

Cet accord, qui prévoit le désistement de David Belliard et de son homologue communiste Ian Brossat, sera soumis au vote des trois formations politiques, dont les 2.500 adhérents écologistes.

"Ce soir, dans la nuit, on connaîtra la réponse et (...) dès demain (jeudi) moi je suis prêt, dans toutes les configurations, à continuer la campagne", a ajouté M. Belliard, disant souhaiter "bousculer cette élection en faisant quelque chose d'historique".

"Quand une droite extrémisée menace, nous avons le devoir d'unir nos forces", a posté sur X Ian Brossat.

Interrogé sur la possibilité d'une union au second tour avec LFI, David Belliard s'est dit favorable à une "candidature unique à gauche".

"On est dans une élection difficile, dans laquelle il y a des enjeux (...) énormes pour Paris (...)  Et nous avons face à nous une droite qui est une droite populiste, affairiste, qui aujourd'hui est très brutale", a-t-il souligné.

Selon l'accord consulté par l'AFP, les partenaires s'engagent "à tout faire pour qu'il n'y ait qu'une seule liste de gauche au second tour", excluant toute alliance avec le candidat Horizons soutenu par Renaissance Pierre-Yves Bournazel.

"Parfois douloureux" 

Initialement annoncée pour octobre, cette alliance, qui devrait également associer Place publique et possiblement L'Après (ex-LFI), est le fruit de plus de trois mois de tractations serrées.

"Si un accord historique comme celui-ci n'avait jamais été réalisé auparavant c'est d'abord parce que c'est difficile et parfois douloureux. Cela implique que certains sortent des listes", a glissé une source socialiste.

Les discussions achoppaient notamment sur la place des écologistes en lice pour le Conseil de Paris dans un contexte de changement de mode de scrutin. Cette réforme est vivement critiquée par l'exécutif sortant, qui y voit une manoeuvre visant à faire gagner la droite.

Selon l'accord, 36 écologistes seraient éligibles contre 28 élus actuellement.

Source de profondes crispations chez les militants socialistes, les écologistes ont également obtenu que David Belliard soit tête de liste dans le XIe arrondissement, où fut élu Léon Blum et où l'est l'actuelle maire socialiste Anne Hidalgo. Une troisième mairie verte en plus de celles du XIIe et du XIVe qu'ils administrent déjà.

"C'est une révolution du point de vue de la gouvernance car il prévoit un meilleur partage entre les différents membres de cette alliance au sein de laquelle personne n'aura la majorité seul", souffle un cadre écologiste.

Revendiquant leur rôle central dans la transformation de l'espace public, de l'essor des pistes cyclables aux "rues aux écoles", les écologistes conditionnaient de fait leur retrait à l'obtention de concessions significatives.

L'accord prévoit également un renforcement des pouvoirs des maires d'arrondissement.

Parmi les "marqueurs communs" figurent notamment la revalorisation du périscolaire, un service de garde d'enfant universel, l'objectif de 40% de logement public (dont 30% de logement social), ou encore la poursuite de la piétonnisation et du verdissement de la ville.

Parmi les points de divergence, on trouve l'avenir du Parc des Princes.

"C'est un rassemblement historique qui a un coût très important pour les socialistes", a reconnu une source à gauche, pour qui les écologistes en sortiront "renforcés" alors qu'ils "reculent partout en France".

"Avec cette liste d'union il y aura un effet vote utile (...) Ca va forcément ouvrir une dynamique", estime-t-on de même source.

A l'instar de Paris, la plupart des grandes villes dirigées par la gauche ont franchi le pas d'une alliance dès le premier tour.

 

 


Crise de la dermatose en France : les vétérinaires cibles de menaces

La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins, selon les termes utilisés par l'Ordre des vétérinaires, institution professionnelle chargée d'encadrer la profession. (AFP)
La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins, selon les termes utilisés par l'Ordre des vétérinaires, institution professionnelle chargée d'encadrer la profession. (AFP)
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  • La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins
  • "Il a essayé de péter ma vitre (de voiture) avec son poing", a raconté à l'AFP une vétérinaire libérale exerçant dans la Savoie (est), qui a requis l'anonymat à la suite de cet incident avec des éleveurs

PARIS: "Vétérinaires = assassins", cliniques taguées "vétos = collabos"... "On a le droit à tout", déplore David Quint, président du Syndicat français des vétérinaires libéraux, qui témoigne du malaise dans la profession, en première ligne dans la gestion de l'épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

La colère des agriculteurs français contre l'abattage des troupeaux affectés par cette maladie, qui a d'abord visé le gouvernement, s'est aussi tournée depuis plusieurs jours contre les vétérinaires, chargés des "dépeuplements" des bovins, selon les termes utilisés par l'Ordre des vétérinaires, institution professionnelle chargée d'encadrer la profession.

"Il a essayé de péter ma vitre (de voiture) avec son poing", a raconté à l'AFP une vétérinaire libérale exerçant dans la Savoie (est), qui a requis l'anonymat à la suite de cet incident avec des éleveurs.

Durant l'été, elle a été mandatée pour abattre un cheptel dans une exploitation. "Deux voitures se sont garées au milieu de la route comme des cowboys pour nous bloquer le passage et on nous a demandé si nous étions +fiers de ce que nous avions fait+, mon confrère et moi", se souvient-elle.

"Ils étaient quatre, c'était stressant, j'ai appelé la gendarmerie et porté plainte le soir même", rapporte la vétérinaire.

"Pris en étau" 

"On est pris en étau entre la souffrance du monde agricole d'un côté et le fait de devoir faire notre métier de l'autre", a regretté auprès de l'AFP Jean-Yves Gauchot, président de la Fédération des syndicats vétérinaires.

Lundi, le vétérinaire a reçu cette menace: "dans un autre temps, votre tête aurait fini au bout d'une pique", après s'être exprimé sur la chaîne d'information BFMTV, une première en 35 années d'expérience.

Une enquête a été ouverte mardi par le parquet de Bergerac (sud-ouest) pour menaces de mort après la plainte du praticien.

"Il ne faut pas laisser passer", défend-il, appelant ses confrères à porter plainte en cas de menaces.

Il n'y a "rien qui justifie que l'on menace quelqu'un de mort", a réagi mardi David Quint, lors d'une conférence de presse de l'Ordre des vétérinaires et de plusieurs organisations syndicales, qualifiant ces intimidations d'"inacceptables".

La stratégie gouvernementale de lutte contre cette maladie animale très contagieuse, non transmissible à l'homme mais qui peut toucher très durement le cheptel, prévoit l'abattage systématique d'un troupeau dès la détection d'un cas, ce qui cristallise les tensions d'une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat) et de la Confédération paysanne (3e).

"N'allez pas trop loin sinon vous n'aurez plus de vétérinaires !", a mis en garde le président du Conseil national de l'Ordre, Jacques Guérin, interrogé par l'AFP en marge de la conférence.

Droit de retrait ? 

Face à la pression qui a "monté d'un cran", il a appelé les vétérinaires à faire valoir leur droit de retrait "si les conditions ne réunissent pas leur sécurité et celle de leurs proches".

Cela signifie qu'un vétérinaire habilité et mandaté par une préfecture pour abattre un élevage pourrait refuser sa tâche, tout en argumentant les raisons auprès du préfet, explique l'Ordre, qui ne soutiendra toutefois pas les clauses de retrait "de principe".

Le standard de l'Ordre des vétérinaires est "submergé d'appels de personnes complotistes, antivax, anti-tout, qui déversent des tombereaux de bêtises à l'encontre de la profession. Cela finit par impacter fortement le moral des vétérinaires", déplorait son président il y a quelques jours auprès de l'AFP.

"C'est inadmissible de s'en prendre aux vétérinaires", a réagi auprès de l'AFP Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne, arguant que la "responsabilité du climat de défiance" est à "aller chercher du côté du ministère de l'Agriculture".

La Coordination rurale, syndicat concurrent, "condamne" également "toutes les menaces" envers les vétérinaires, selon François Walraet, secrétaire général du syndicat, joint par l'AFP.

"Ce sont nos partenaires (...) Ce n'est pas à eux qu'il faut s'adresser si on veut que le protocole évolue", abonde-t-il.

Les mesures actuelles sont "absolument ce qu'il faut faire" pour éradiquer ce "virus extrêmement résistant dans les milieux extérieurs", insiste par ailleurs la présidente de l'association de vétérinaires SNGTV, Stéphanie Philizot.