TikTok, algorithme et sécurité nationale au cœur du conflit sino-américain

L’application chinoise est aujourd’hui l’un des catalyseurs du conflit entre les deux plus grandes puissances mondiales (Photo, Mario TAMA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP).
L’application chinoise est aujourd’hui l’un des catalyseurs du conflit entre les deux plus grandes puissances mondiales (Photo, Mario TAMA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP).
Short Url
Publié le Mardi 22 septembre 2020

TikTok, algorithme et sécurité nationale au cœur du conflit sino-américain

  • TikTok est en train de conquérir une audience planétaire (700 millions d’utilisateurs) grâce à des vidéos virales, poussées par un algorithme
  • Le président américain Donald Trump, qui l'accuse d'espionnage pour le compte du gouvernement chinois, menace de la fermer aux Etats-Unis

WASHINGTON: L'application chinoise TikTok, qui rencontre un succès planétaire grandissant, est au cœur d'une saga diplomatico-technologique entre Washington et Pékin.

Le président américain Donald Trump, qui l'accuse d'espionnage pour le compte du gouvernement chinois, menace de la fermer aux Etats-Unis à moins que ses activités dans le pays ne passent sous pavillon américain. La Chine et le groupe s'y opposent. Tour d'horizon d'un conflit à rebondissements dont l'issue est compliquée par sa proximité avec l'élection présidentielle américaine du 3 novembre.

TikTok, qu'est-ce que c'est ?

Lancée en septembre 2016 par le groupe chinois ByteDance, TikTok sert à partager de courtes vidéos. On y voit les utilisateurs danser, faire du play-back sur leurs chansons préférées. Grâce à des filtres et des effets d'accélération ou de ralentis, les usagers postent des petits clips qui rencontrent un immense succès, en particulier auprès d'un jeune public.

C'est en 2018 que l'application devient mondialisée. Elle compte aujourd'hui 100 millions d'utilisateurs mensuels aux Etats-Unis et quelque 700 millions dans le monde, selon les données de TikTok communiquées cet été.

Espionnage

Donald Trump affirme que l'application TikTok peut être utilisée à des fins d'espionnage pour le compte de Pékin puisque celle-ci permet de collecter les données des consommateurs américains et de les géolocaliser.

Face à cette menace, dès janvier, le ministère américain de la Défense avait demandé à son personnel de désinstaller TikTok de tous leurs téléphones portables, avait rapporté le New York Times.

Pour l'administration Trump, le danger vient notamment d'une législation chinoise de 2017 qui oblige les entreprises et les citoyens chinois à se conformer à toutes les questions de sécurité nationale.

Début novembre 2019, Vanessa Pappas, la directrice générale de TikTok aux Etats-Unis, avait réfuté ces accusations, soulignant que toutes les données des utilisateurs américains étaient stockées aux États-Unis mais avec une sauvegarde à Singapour. Selon TikTok, aucune de ses données n'est soumise à la loi chinoise. 

Mais ces déclarations n'ont pas apaisé les craintes de l'administration Trump. 

« TikTok capture automatiquement de vastes palettes d'informations de ses utilisateurs (...) telles que les données de localisation et les historiques de navigation et de recherche », lit-on dans le décret du président américain publié le 6 août.

« Cette collecte de données menace de permettre au Parti communiste chinois d'accéder aux informations personnelles et exclusives des Américains permettant potentiellement à la Chine de suivre les emplacements des employés et des sous-traitants fédéraux, de constituer des dossiers d'informations personnelles pouvant être utilisés à des fins de chantage et pour de l'espionnage d'entreprises », peut-on lire également.

Pavillon américain ou interdiction

Face à cette menace, Donald Trump a posé un ultimatum à TikTok : soit elle fait passer ses activités aux Etats-Unis sous contrôle américain d'ici le 27 septembre, soit les nouveaux téléchargements seront interdits tandis que les actuels utilisateurs verront leur application dégradée avec une incapacité par exemple à télécharger les mises à jour.

Si aucun accord n'était trouvé, l'application pourrait aussi disparaître des écrans aux Etats-Unis à partir du 12 novembre, d'après le Trésor.

Fameux algorithme

TikTok est en train de conquérir une audience planétaire grâce à des vidéos virales, poussées par un algorithme. 

Ce sont les dirigeants eux-mêmes qui, dans un effort de transparence, avaient dévoilé le 9 septembre à la presse spécialisée, les dessous techniques de la plateforme.

L'algorithme de TikTok utilise l'intelligence artificielle pour déterminer le contenu avec lequel un utilisateur est le plus susceptible de s'engager. Cela permet ainsi de lui proposer des vidéos similaires ou appréciées par des personnes ayant des préférences d'utilisateur similaires.

Pour autant, TikTok s'efforce d'éviter les redondances qui pourraient ennuyer l'utilisateur, comme voir plusieurs vidéos avec la même musique.

La Chine refuse que ce précieux algorithme ne tombe dans l'escarcelle américaine. Le 28 août, Pékin a inclus les algorithmes dans la liste des technologies d'intelligence artificielle ne pouvant être exportées.

Un accord loin d'être finalisé

Depuis le décret présidentiel d'août dernier, la saga TikTok n'en finit plus.

Samedi, l'application a confirmé un projet selon lequel elle créerait une nouvelle société impliquant Oracle en tant que partenaire technologique aux Etats-Unis et Walmart en tant que partenaire commercial.

Baptisée TikTok Global, il prévoit une prise de participation de 12,5% d'Oracle et de 7,5% de Walmart. Les Américains détiendraient quatre des cinq sièges au conseil d'administration. 

Lundi, l'hôte de la Maison Blanche a martelé qu'il ne donnerait pas son aval si le nouveau groupe restait sous contrôle chinois tout en affirmant qu’Oracle et Walmart allaient posséder la majorité du nouveau groupe.

ByteDance, qui comprend des investisseurs américains, a qualifié ces informations « de rumeurs erronées ». 

Le Global Times, quotidien d'Etat chinois, a, lui, exhorté à dire « non, au vol de TikTok » par les Américains.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.