Présidentielle: les prétendants LR rivalisent de fermeté pour leur 2e grand oral

Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin se sont retrouvés dans la soirée sur BFMTV et RMC pour un nouveau débat. (Photo, AFP)
Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin se sont retrouvés dans la soirée sur BFMTV et RMC pour un nouveau débat. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 15 novembre 2021

Présidentielle: les prétendants LR rivalisent de fermeté pour leur 2e grand oral

  • Attaquant sur l'immigration, chacun a développé des propositions musclées
  • Pour l'écologiste Sandrine Rousseau, ce débat «était à deux doigts du dérapage vers l’extrême-droite»

PARIS : Fermeté sur le fond, courtoisie sur la forme, les cinq prétendants LR à l'investiture pour la présidentielle ont vanté leurs solutions sur l'immigration et la sécurité dimanche, dans l'espoir de se démarquer à l'approche du congrès qui désignera le candidat de droite.

Debout derrière un pupitre, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin se sont retrouvés dans la soirée sur BFMTV et RMC pour un nouveau débat, six jours après un premier opus lundi dernier.

L'enjeu était de parler aux sympathisants de droite, mais surtout de convaincre les adhérents LR à l'approche du congrès qui désignera leur candidat à la présidentielle, du 1er au 4 décembre. Chacun a joué sa partition: pugnacité pour Valérie Pécresse, détermination pour Xavier Bertrand, pédagogie pour Michel Barnier, rupture pour Eric Ciotti.... 

Attaquant sur l'immigration, chacun a développé des propositions musclées: Xavier Bertrand a prôné une "baisse de 30% de l'immigration de travail", de 50% pour les étudiants et de "diviser par trois l'immigration familiale". Michel Barnier a expliqué son "moratoire" destiné à "mettre un coup d'arrêt" à l'immigration, tandis que Valérie Pécresse plaidait pour "cesser le droit du sol automatique" pour les enfants nés en France.

Eric Ciotti a lui promis d'"arrêter le regroupement familial" et d'instaurer un "long parcours d'intégration" d'"au moins dix ans" avant toute naturalisation. Quant à Philippe Juvin, favorable à suspendre la CEDH (Convention européenne des droits de l'Homme), il a refusé de "limiter le nombre d'étudiants" étrangers qui font "partie du rayonnement de la France".

Sur ce sujet, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a taclé dans Le Figaro Michel Barnier, donné pour l'un des favoris, qui selon lui "est incapable d’expliquer concrètement la traduction du moratoire qu’il propose".

Pour l'écologiste Sandrine Rousseau, ce débat "était à deux doigts du dérapage vers l’extrême-droite", a-t-elle tweeté, suscitant l'agacement des candidats. "Faire respecter les lois de la France, ce n'est pas être extrême, mais être républicain", a lancé Valérie Pécresse tandis que Xavier Bertrand raillait "les tenants de l'islamogauchisme, de la repentance" qui veulent "nous donner des leçons".

«Respect»

Brièvement évoquée, la venue d'Eric Zemmour au Bataclan samedi au soir des six ans des attentats a été condamnée par Michel Barnier comme une "provocation (...) pas très digne". "On attendait de la dignité et du respect, visiblement ce ne sont pas deux notions qui habitent M. Zemmour", a assuré Xavier Bertrand, tandis que Valérie Pécresse estimait que "dans un moment de recueillement on ne fait pas de polémique". Mais Eric Ciotti a parlé de "procès de Moscou" fait au polémiste identitaire.

Les candidats se sont aussi voulus inflexibles sur la sécurité: "brigades coup de poing" dans les "zones de non-droit" où "je n'exclus pas de faire intervenir l'armée" pour Valérie Pécresse, "peines minimales obligatoires" et "majorité pénale à 15 ans" pour Xavier Bertrand... 

Ils s'en sont aussi pris au chef de l'Etat, qui avait indigné la droite en annonçant mardi une relance du nucléaire proche des demandes des candidats LR. "Selon vous, que fait Emmanuel Macron actuellement? Il regarde nos débats!" a lancé Xavier Bertrand. "Cinq mois de communication ne remplaceront pas cinq ans d’inaction", a affirmé Michel Barnier.

"Emmanuel Macron a fait une faute politique, il a créé un RSA jeune", a estimé Valérie Pécresse en allusion au contrat d'engagement.

Sur le pouvoir d'achat, Xavier Bertrand a vilipendé des dirigeants "complètement hors sol" et défendu ses propositions de "prime au travail". Baisse des impôts de production et fonds souverain pour Michel Barnier, conférence sur les salaires pour Valérie Pécresse... qui a résumé le ton: "il faut que le travail paie plus que l'assistance".

Les candidats se sont aussi accordés à plaider une relance de la politique familiale ou la défense de l'industrie française.

Ce débat, exempt de tout accroc malgré quelques désaccords (sur l'Otan ou l'éventuel confinement des non-vaccinés) était organisé à 48 heures de la date butoir d'adhésion à LR pour pouvoir voter au congrès qui désignera le candidat. 

Le parti comptait 125 000 adhérents samedi, contre 80 000 seulement en septembre.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.