Oxagon, un modèle pour l'économie bleue, selon le PDG de Neom

Nadhmi al-Nasr, PDG de NEOM. (Photo/Archives)
Nadhmi al-Nasr, PDG de NEOM. (Photo/Archives)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Oxagon, un modèle pour l'économie bleue, selon le PDG de Neom

  • «Nous aurons la capacité de réduire les délais de la chaîne d'approvisionnement de 2 à 3 semaines et d'accélérer la livraison du navire à l'usine dans un délai de 12 à 24 heures», a expliqué Al-Nasr
  • Le PDG de Neom a souligné qu'Oxagon investira fortement dans la recherche et le développement

​RIYAD: Oxagon, la ville industrielle de Neom annoncée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, sera «un modèle de l'économie bleue» qui reposera sur l'industrie marine, a déclaré mardi à Arab News le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr, ajoutant que ses installations réduiront le délai entre le navire et l'usine à un jour au maximum.

Il a révélé que la ville industrielle reflètera l'engagement de Neom en faveur d'une organisation régénérative et innovante, car Oxagon créera des terres en «urbanisant la mer» avec des quartiers flottants qui accueilleront des incubateurs de recherche marine, des serres et un institut océanographique soutenu par des communautés résidentielles et à usage mixte.

«Oxagon deviendra un modèle pour l'économie bleue axée sur l'utilisation durable des ressources marines pour stimuler la croissance économique, améliorer les moyens de subsistance, créer des emplois et préserver la santé de l'écosystème océanique.»

L'emplacement stratégique d'Oxagon redéfinira la logistique et fournira à Neom et au Royaume un accès accéléré aux marchés mondiaux de l'Est et de l'Ouest, a-t-il ajouté.

«Les technologies numériques dans lesquelles Oxagon investira lui permettront de devenir l'un des premiers ports et chaînes d'approvisionnement de nouvelle génération entièrement intégrés au monde», a-t-il estimé.

«Cela signifie que nous aurons la capacité de réduire les délais de la chaîne d'approvisionnement de 2 à 3 semaines et d'accélérer la livraison du navire à l'usine dans un délai de 12 à 24 heures», a expliqué Al-Nasr.

Compte tenu de l'avenir semi-autonome de Neom, le haut responsable est optimiste quant au fait que la structure réglementaire du pôle industriel créera un climat des affaires qui «stimule l'innovation, favorise les écosystèmes commerciaux et génère de la croissance».

«Oxagon sera un guichet unique pour un voyage d'affaires fluide, offrant un soutien à chaque étape du processus», a déclaré Al-Nasr à Arab News.

Interrogé sur le maintien d'un équilibre entre l'industrialisation et la durabilité, le PDG a fait référence à la conception octogonale distincte, qui, selon lui, «soutiendra la préservation de 95% de l'environnement naturel de Neom, minimisera l'impact sur la terre, préservera le littoral et optimisera l'utilisation totale du terrain».

«Construit à moitié sur terre et à moitié sur mer, l'aménagement symbolise l'engagement d'Oxagon à trouver un équilibre entre technologie et écologie, industrie et nature. De plus, les entreprises qui y opèrent peuvent avoir un impact sur le changement (climatique) de plusieurs manières, grâce à une énergie propre à 100% et à faible coût et à une infrastructure énergétique nette-positive», a expliqué Al-Nasr.

Il a signalé qu'Oxagon sera un témoignage qui réaffirme la mission de Neom de prouver qu'une qualité de vie exceptionnelle et le progrès industriel ne s'excluent pas mutuellement.

«Elle défendra un urbanisme centré sur les personnes qui donne la priorité à leur qualité de vie», a souligné Al-Nasr.

«La ville sera un endroit où les gens, l'industrie et la technologie coexistent en harmonie, ce qui leur permettra d'avoir le plus grand impact sur le monde et le plus petit impact sur la planète. Ce sera une ville hautement cognitive, avec des données et des technologies intégrées dans son ADN dès sa création, lui permettant non seulement de s'adapter aux besoins de ses habitants, mais aussi d'évoluer pour les anticiper.»

À une question sur les secteurs sur lesquels Oxagon se concentrera, Al-Nasr a indiqué qu'elle mettra en place des usines et des produits intelligents du futur dans sept secteurs manufacturiers prioritaires: Les énergies renouvelables, l’innovation dans le domaine de l'eau, la production alimentaire durable, la santé et le bien-être, les solutions de mobilité autonome à émission zéro et les méthodes modernes de construction.

«Tout cela repose sur des solutions technologiques et numériques qui sous-tendent tout ce que nous faisons chez Oxagon et Neom», a-t-il ajouté.

La ville abritera les plus grandes installations de production d'hydrogène au monde, afin de soutenir les bases de l'économie de l'hydrogène. L'usine donnera accès à une énergie propre à faible coût et sans émission de carbone.

Il a également souligné qu'Oxagon investira fortement dans la recherche et le développement. «Le développement du campus d'innovation d'Oxagon, qui accueillera l'écosystème de l'éducation, de la recherche et de l'innovation, offre un espace pour incuber de nouvelles idées et accélérer les produits sophistiqués des laboratoires aux marchés.»

Al-Nasr a soutenu qu'Oxagon s'associera avec des universités, des associations industrielles et des incubateurs pour prendre part à la révolution des technologies de fabrication, au développement de matériaux avancés et à la conception de produits.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le groupe de luxe Kering tient son assemblée générale en pleine tourmente

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
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  • Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre
  • Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle

PARIS: En pleine tourmente, le groupe de luxe Kering tient jeudi son assemblée générale après avoir accumulé les mauvaises nouvelles, entre chute des ventes et perte de rentabilité opérationnelle principalement à cause de sa marque phare Gucci.

Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre. Par rapport à son pic de juin 2021, l'action de Kering dégringole même de 60%.

Cela montre que "la transformation de Gucci" est plus difficile que le marché ne le pensait" dans un premier temps, estime dans une note Luca Solca, analyste de la banque Bernstein.

Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle.

Changement de directeur artistique avec l'arrivée de Sabato de Sarno, nouvelle direction incarnée par Jean-François Palus, PDG proche de François-Henri Pinault, nomination d'un directeur général adjoint venu du concurrent Louis Vuitton, Stefano Cantino : "Il est clair que Kering a l'intention de +nettoyer la maison+ pour établir des bases plus fortes pour l'avenir", note Luca Solca.

D'autres marques du groupe patinent aussi. Au premier trimestre 2024, les ventes d'Yves Saint Laurent reculent de 8%, celles de Bottega Veneta de 2% et celles des "autres maisons", qui englobent Balenciaga et Alexander McQueen, de 7%.

Mi-avril, la note de Kering a été abaissée par S&P en raison des difficultés de Gucci et des dépenses réalisées par le groupe, ce qui alourdit sa dette.

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation.

Imposer sa définition du luxe

Kering a en outre déboursé 1,7 milliard d'euros pour acquérir 30% de Valentino, avec une option pour racheter tout le groupe au plus tard en 2028, et 3,5 milliards d'euros pour mettre la main sur Creed, parfumeur acheté en octobre dans le cadre de la création de la branche beauté.

"C'est très intelligent de créer un département beauté", explique à l'AFP Eric Briones, auteur de "Luxe et digital" (ed. Dunod). "Mais le construire avec Creed uniquement, ça ne va pas", ajoute-t-il soulignant que la licence Gucci (chez Coty) "ils la récupèrent dans 3 ou 4 ans et Saint Laurent (chez L'Oréal) aux calendes grecques". La licence des parfums Valentino est également chez L'Oréal.

"Vous allez construire sur Balenciaga qui est une marque qui s'interroge et ne s'est pas encore remise du scandale" dû à une publicité déplacée mêlant des enfants et des accessoires connotés sexuellement et qui a fait chuter ses ventes, selon le spécialiste.

"Aujourd'hui, ce qui manque le plus à Kering, c'est une vision claire, cohérente et impactante", ajoute-t-il. "En ce moment, il y a une bataille dans l'univers du luxe à imposer sa définition du luxe: Vuitton, c'est +nous sommes plus qu'une maison de luxe, nous sommes une maison culturelle+, Chanel c'est +le luxe absolu+, Jacquemus c'est +pop luxury+", détaille-t-il.

"C'est peut-être aussi un groupe trop décentralisé", souffle un autre connaisseur du secteur, "c'est le péché originel de Kering, un héritage de PPR (Pinault-Printemps-La Redoute, précédent nom du groupe, NDLR), il fonctionne davantage comme un conglomérat que comme groupe".

Récemment, quelques changements ont eu lieu dans la gouvernance: Francesca Bellettini, PDG d'Yves Saint Laurent, a été promue directrice générale adjointe de Kering, chargée de "piloter l'ensemble des maisons du groupe dans les prochaines étapes de leur développement" et Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering depuis 2012, est devenu directeur général adjoint du groupe chargé des opérations et des finances.

La directrice de la communication Valérie Duport a quitté le groupe sans que soit encore nommé son successeur.

"C'est un moment compliqué et personne ne se réjouit parce que si Kering va mal, le secteur global en souffre", conclut M. Briones.


BNP Paribas: baisse du résultat net, mais stabilité des revenus au 1er trimestre

"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué. (AFP).
"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué. (AFP).
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  • Au premier trimestre cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué
  • Les effets de l'accélération des mesures d'économies annoncée en mars (400 millions d'euros) "sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024", a souligné BNP Paribas

PARIS: BNP Paribas a vu son résultat net chuter de près de 30% sur un an au premier trimestre, à 3,1 milliards d'euros, desservi par la plus-value engrangée après la vente de sa filiale américaine Bank of the West au même trimestre l'an dernier.

Le bénéfice net "distribuable", qui permet une comparaison hors effets de périmètre, est lui en baisse de 2,2% sur un an, a annoncé jeudi la première banque française, qui confirme sa trajectoire 2024 prévoyant des revenus "distribuables" en hausse de 2% et un résultat net "distribuable" supérieur à celui de 2023.

L'an dernier, le groupe avait entré dans ses comptes du premier trimestre la plus-value de cession de 3 milliards d'euros issue de la vente de sa filiale américaine Bank of the West.

Au premier trimestre cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Les effets de l'accélération des mesures d'économies annoncée en mars (400 millions d'euros) "sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024", a souligné BNP Paribas.

"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.

Les pôles opérationnels ont ainsi gagné des parts de marché, tout en améliorant leurs performances opérationnelles, selon le groupe.

Bonne dynamique commerciale

Le PNB de la banque de financement et d'investissement (BFI) a baissé de 4% au premier trimestre, totalisant 4,6 milliards d'euros, tandis que celui du pôle banques commerciales (France, Belgique, Italie...) est resté stable, à 6,7 milliards d'euros, la banque ayant réussi à neutraliser les "vents contraires" que sont la couverture contre les coûts de l'inflation et l'arrêt de la rémunération de la réserve obligatoire par la Banque centrale européenne (BCE).

L'acquisition des clients Hello Bank a continué (+32% sur un an), renforcée par l'intégration des clients d'Orange Bank, après l'accord conclu en début d'année pour reprendre les clients de la banque en ligne d'Orange, lancée en grande pompe par l'ancien PDG Stéphane Richard en 2017, et dont l'avenir était en suspens depuis le début de l'année sur fond de déficit chronique.

Le revenu des métiers d'investissement, d'assurance et d'épargne est, lui, en croissance de 0,8%, à 1,4 milliard d'euros. L'activité épargne enregistre notamment une très bonne performance en France avec une collecte brute de 8,3 milliards d'euros, en hausse de plus de 30% sur un an.

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, s'établit à 29 points de base des encours de crédits à la clientèle, à 640 millions d'euros, "un niveau bas du fait de la qualité du portefeuille de crédit", selon le communiqué.

BNP Paribas a finalisé son programme de rachats d'actions de 1,05 milliard d'euros le 23 avril. Son conseil d'administration proposera le 14 mai à l'assemblée générale des actionnaires de verser "un dividende de 4,60 euros" par action.


Selon Faisal al-Ibrahim, l’économie saoudienne est en train de changer radicalement

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
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  • Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie
  • «Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim

RIYAD: Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie et à une transformation de son environnement des affaires en raison de la création de nouveaux secteurs: c’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Économie du Royaume.

Faisal al-Ibrahim a pris la parole mercredi lors d’une conférence à Riyad au cours de laquelle il a mis en lumière l’évolution rapide du paysage des affaires du Royaume, qui s'efforce de diversifier ses sources de revenus afin de ne plus dépendre du pétrole.

Lors de cet événement, intitulé «Politiques industrielles pour promouvoir la diversification économique», le ministre a précisé que les réglementations législatives et économiques qui visent à promouvoir le développement durable avaient subi des changements fondamentaux depuis le lancement de la Vision 2030.

Il a indiqué que les efforts du Royaume pour diversifier son économie avaient conduit à la création de nouveaux secteurs grâce au lancement de plusieurs mégaprojets tels que Neom et le Red Sea Project, entre autres.

«Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim, qui a par ailleurs insisté sur la nécessité d’élaborer des stratégies pour garantir une économie flexible et durable.

«La présence d’investissements étrangers permettra de développer la compétitivité à long terme», a encore expliqué le ministre.

Ce dernier a également assuré que le Royaume travaillait sur le moyen terme pour se focaliser sur la transformation des secteurs qui représentent un changement technologique.

L’Arabie saoudite est désireuse de parvenir à un développement à moyen terme en équilibrant les profits à court terme et en promouvant le succès à long terme, a souligné M. Al-Ibrahim.

Depuis le lancement de la Vision 2030, le ministère de l’Économie et de la Planification a mené plusieurs études économiques qui ont pour objectif de diversifier l’économie en élaborant des objectifs pour tous les secteurs, en augmentant les niveaux de complexité et en étudiant les économies émergentes afin de renforcer les capacités du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com