Marc Antoine d’Halluin, PDG de MBC Group: «Nous sommes des innovateurs de contenu»

L’expansion accélérée de MBC GROUP à travers la croissance phénoménale de la plate-forme Shahid VIP profitera à l’industrie de production du Royaume, déclare Marc Antoine d’Halluin, le nouveau PDG de MBC GROUP. (Photo Fournie)
L’expansion accélérée de MBC GROUP à travers la croissance phénoménale de la plate-forme Shahid VIP profitera à l’industrie de production du Royaume, déclare Marc Antoine d’Halluin, le nouveau PDG de MBC GROUP. (Photo Fournie)
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Publié le Jeudi 24 septembre 2020

Marc Antoine d’Halluin, PDG de MBC Group: «Nous sommes des innovateurs de contenu»

  • Avec le confinement lié au coronavirus, le nombre de clients payants de la plate-forme a bondi de 100 000 abonnés en janvier 2020 à 1,4 million en avril/mai 2020
  • « Nous allons bientôt annoncer une série de fiction, inspirée d’une véritable histoire saoudienne, au même titre que les séries policières internationales ; c'est une histoire qui a trait à la région et plonge dans les racines du Royaume »

LONDRES: Pour Marc Antoine d’Halluin, le nouveau PDG de Middle East Broadcasting Center (MBC GROUP), le contenu premium est roi, et cela est encore plus vrai pour Shahid VIP, la plateforme de streaming  par abonnement du groupe. 

« Le volume de ce que nous sommes en mesure de proposer sur Shahid VIP est unique, et je pense que le marché l'a découvert quand nous avons été capables de diffuser du contenu extrêmement fort sur nos différentes plateformes », explique dans une interview exclusive à Arab News le PDG de nationalité française.

Les premiers neufs mois du mandat de Marc Antoine d’Halluin, - qui a repris les rênes de l’entreprise en janvier 2020 - ont coïncidé avec l’une des périodes les plus mouvementées de l’histoire, mais également l’une des plus prometteuses pour les plateformes digitales.

La très forte croissance du groupe est liée à la stratégie qui a consisté à tirer profit d’une situation sans précédent pour fidéliser des millions de consommateurs bloqués chez eux en raison du coronavirus, avec peu d’autre choses à faire que de decouvrir la télévision à la demande.

Le confinement, qui a été imposé bien avant le mois du Ramadan,  habituellement le mois de plus forte consommation televisuelle, a permis le lancement d’une version améliorée, aux standards internationaux, de Shahid, la plate-forme de vidéo à la demande (AVOD & SVOD) qui a bénéficié d’un marketing parfaitement coordonné sur les medias du groupe.

Le nombre de clients payants de la plate-forme a ainsi bondi de 100 000 abonnés en janvier 2020 à 1,4 million en mai 2020, soit en moins de quatre mois.

« Nous avons pu ajouter d'autres services, comme par exemple, la possibilité d’accéder à nos chaînes linéaires dans notre offre OTT (over the top), qui fait partie de l'abonnement SVOD. Cela offre à nos abonnés la possibilité de regarder nos chaînes partout et d'accéder à tous nos contenus originaux exclusifs a la demande», affirme M. d'Halluin. Le sigle OTT fait référence aux médias qui sont directement accessibles aux téléspectateurs via Internet.

Alors que les restrictions générées par le confinement se sont assouplies dans la plupart des régions du monde et que les gens préfèrent rester à l'extérieur plutôt que de rester enfermés, le PDG explique que la stratégie du groupe a été pensée sur le long terme.

« Notre business plan s’étale sur plusieurs années et nous prévoyons d'atteindre deux millions d'abonnés d'ici le second semestre 2022, cinq millions d'ici quatre ans, et d'aller au-delà de cet objectif dans la région. Nous allons également fournir un effort spécifique pour augmenter le nombre des abonnés de Shahid VIP en dehors de la région », précise-t-il. L'une de nos innovations est le nouvel interface en anglais, qui a été lancé récemment et qui permet à MBC de cibler, avec Shahid VIP, les marchés américain, canadien et européen.

Bientôt un « House of cards » maison

Non seulement le contenu premium déjà existant est essentiel pour fidéliser les abonnés et en attirer de nouveaux, soutient M. d’Halluin, mais il est aussi capital de produire de nouvelles series innovantes qui trouvent une résonance dans toute la région. « Nous pensons que nous sommes des producteure et des innovateurs de contenu faisant preuve d'ouverture et de tolérance, et je pense que la télévision et les médias en général jouent un rôle clé pour accompagner les évolutions importantes et positives de la société au Moyen Orient. Nous avons l'intention de maintenir cette ligne éditoriale. »  

 

Marc Antoine d’Halluin (Photo fournie)
Marc Antoine d’Halluin (Photo Fournie)

Le PDG de MBC Group fournit des précisions sur les nouveaux projets en cours. « Nous sommes sur le point de finaliser notre ‘House of Cards’, ainsi que trois ou quatre autres series, qui seront lancées l’année prochaine. La plupart sont des series haut de gamme, produites en interne par MBC Studios, et certaines par des producteurs extérieurs qui ameliorent aussi considerablement leur qualité, raconte t-il. Nous sommes fiers de travailler avec les meilleurs producteurs de la région, qui apportent leur contribution pour imaginer des scénarios plus ambitieux et plus diversifiés. »

Sans divulguer trop d'informations sur ces nouvelles series, Marc Antoine d'Halluin laisse entendre que l'une d'entre elles serait dans le style de Narcos, le succès de Netflix qui raconte la montée du trafic de cocaïne en Colombie et la vie des caïds de la drogue dans la fin des années 80, notamment Pablo Escobar. « Nous allons bientôt lancer une série de fiction, inspirée d’une véritable histoire saoudienne, au même titre que les séries policières internationales. C'est une histoire qui a trait à la région et plonge dans les racines du Royaume. Il sera très intéressant d’observer comment nos abonnés y réagiront », explique aussi l’homme de médias. «Ce sera la plus grande série premium jamais produite dans la région, et la première de son genre. Nous savons que nos chaînes MBC et Shahid VIP présenteront bientôt à notre public de nombreuses autres séries haut de gamme de standard international. »

Un Français au Moyen-Orient

Le PDG de MBC Group ne recule pas devant les opportunités et les défis auxquels sont confrontés tous les grands croupes media.

Ayant collaboré avec Sony Pictures Entertainment et d’autres grands acteurs du secteur, dans des régions allant du Royaume-Uni au Moyen-Orient en passant par la Scandinavie, Marc Antoine d’Halluin est convaincu que son parcours professionnel lui a appris à respecter les différences et les cultures locales. « J’ai pu développer à travers les différentes expériences de ma vie professionnelle un savoir-faire que je peux mettre au service de l'effort collectif de MBC. »

Il a accepté le nouveau challenge de la direction de la MBC avec enthousiasme. « C’est une période très intéressante dans l’histoire des médias régionaux, qui peuvent atteindre une audience globale tout en faisant face à une redoutable concurrence des grands ´streamers’. C’est une aventure passionnante dont je suis fier de faire partie, car le groupe MBC possède tout ce qu’il faut pour rivaliser à l’échelle internationale avec les plus grands. Il peut s’appuyer sur 30 années d’excellence. Travailler avec Cheikh Waleed, notre Chairman, et avec les membres de notre conseil d'administration sur notre stratégie est très stimulant et nous permet de rester très concentrés. »

De nouveaux changements structurels 

Depuis le début de l’année, le groupe a consolidé sa présence en Arabie saoudite. En février, il a annoncé qu’il aurait un nouveau siège social à Riyad et augmentera progressivement sa production de programmes en Arabie saoudite. « Nous sommes heureux d'être un acteur local dans le Royaume où nous misons beaucoup sur les talents locaux ».

La chaine a ainsi lancé la MBC Academy, une initiative qui vise à former les jeunes talents saoudiens pour améliorer leurs compétences dans la production de contenus en se focalisant sur les scénaristes, les réalisateurs, les producteurs et les acteurs. « Nous voulons recevoir de nouveaux types de scénarios, et nous voyons arriver des éléments très prometteurs. La MBC Academy fait un excellent travail pour positionner MBC au sein de la tres dynamique communauté digitale saoudienne. Nous annoncerons bientôt une nouvelle initiative en ce sens. »

Autre étape importante: le groupe a annoncé le lancement de MBC Media Services, une régie publicitaire internalisée en partenariat avec le groupe Saoudien Engineer Holding Group (EHG). EHG détiendra une participation minoritaire dans MBC Media Services. Un changement qui marque la fin de la relation de MBC avec Choueiri group, qui durait depuis 17 ans. 

« Cela s’est fait naturellement, même si cela n'a pas été une décision simple à prendre. Nous avons pensé qu'il était non seulement important de prendre cette décision afin que nos ventes publicitaires se fassent en interne, mais aussi pour qu’elles soient plus profondément reliées à notre propre marché principal en Arabie Saoudite. Nous nous sommes associés coordination avec EHG qui, au fil des ans, a développé avec Al Arabia Outdoor un leader local. »

MBC Group a donc aussi décidé de prendre une participation minoritaire dans Al Arabia Outdoor, mais M. d’Halluin a expliqué que les deux groupes continueraient d’opérer séparément, avec des équipes de ventes publicitaires distinctes qui ne mettront à profit leur expérience réciproque que lorsque cela s’avérera nécessaire. « En fin de compte, cela nous rapprochera davantage du marché publicitaire du Royaume sans intention de changer pour autant notre modèle commercial qui reste un modèle pan-régional avec des executions locales. »

En attendant, MBC se concentre sur la production de contenu premium pour anticiper sur les evolutions du marché. Le Français estime ces nouvelles productions surprendront la région au cours des 18 prochains mois.

« Nous faisons des efforts considérables pour nous assurer que le Royaume garde un 'champion médiatique national, pan-régional et global' qui peut rivaliser à l'échelle mondiale avec les très gros streamers qui arrivent aussi au Moyen Orient. Je crois que ce sera bénéfique pour la région, sa culture, son industrie de production, et également son public, confie t-il. MBC a pivoté vers le digital de manière très coordonnée, avec toute sa puissance, et je suis heureux que soyons sur la bonne voie, mais le chemin est encore long. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

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Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les 80 ans de Dave: «pour un beatnik, faire carrière est un gros mot!»

Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris
  • Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965

PARIS: "A 20 ans, je rêvais de vivre en chantant, surtout pas faire carrière! Pour le beatnik que j'étais, c'était un gros mot!": à 80 ans, Dave, l'interprète des indémodables "Vanina" et "Du côté de chez Swann", n'en revient pas d'être devenu un chanteur populaire mais refuse de songer à des adieux.

"J'aimerais bien chanter jusqu’à la fin. La scène, c'est le nirvana et on nous paie pour ça, en plus!", confie à l'AFP le plus Français des Néerlandais, connu aussi pour son franc-parler.

Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris, avant une nouvelle tournée qui passera par Amsterdam et Bruxelles.

"Quand je suis devenu chanteur populaire, je n'ai rien compris. En plus, je n'étais pas du tout branché +variétoche+...", ajoute celui qui est toujours fan de jazz.

Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965: "je faisais la manche dans le Quartier latin. En m'accompagnant à la guitare, je reprenais les succès du moment", raconte Dave, qui vient de publier une autobiographie, "Comment ne pas être amoureux de vous" (Talent Editions).

"On m'a conseillé d'aller plutôt à Saint-Tropez. (...) Maintenant, j'y retourne, mais comme client!", ajoute le chanteur vite remarqué par le producteur Eddie Barclay.

En 1972, il est enrôlé dans l'opéra-rock "Godspell". Deux ans après, il perce enfin avec la reprise de "Sugar Baby Love" des Rubbets, adapté en français par son compagnon Patrick Loiseau, qui deviendra son parolier attitré. La même année, "Vanina" dépasse le million d'exemplaires.

Après "Dansez maintenant" et "Mon cœur est malade", deux autres tubes, Dave se maintient au sommet du hit-parade avec "Du côté de chez Swann", une ballade romantique signée encore Patrick Loiseau et devenue l'une des chansons emblématiques des seventies.

«Comme Henri Salvador»

"Quand Patrick m'a proposé ce texte, je lui ai demandé s’il n'était pas fou. Cela me semblait trop littéraire et je pensais que ça ne marcherait jamais... Finalement, le succès a été énorme. Ma seule chanson diffusée sur France Inter!", ironise-t-il.

"Sans prétention, les textes étaient plutôt intéressants à l'époque. Aujourd'hui, ils ont perdu un peu en qualité", juge-t-il. Dans la jeune génération, Zaho de Sagazan et Vianney sont toutefois ses préférés.

"Depuis toujours, j'aime amuser la galerie avec des blagues caustiques mais je suis un gentil avec un bon fond", assure le chanteur, victime d'une lourde chute en 2022 qui a entraîné quatre jours de coma, avec, pour seules séquelles, la perte de l'odorat et du goût.

A 80 ans, le chanteur rêve d'un album "à un million d’exemplaires, comme Henri Salvador à la fin de sa vie".

"Pour le plus tard possible", Dave a laissé des instructions pour qu'on grave sur son urne funéraire le mot "ouf": "parce que je serai probablement content que cela se termine et parce que +ouf+ en verlan, veut dire fou. Un bon résumé de ma vie".