Marc Antoine d’Halluin, PDG de MBC Group: «Nous sommes des innovateurs de contenu»

L’expansion accélérée de MBC GROUP à travers la croissance phénoménale de la plate-forme Shahid VIP profitera à l’industrie de production du Royaume, déclare Marc Antoine d’Halluin, le nouveau PDG de MBC GROUP. (Photo Fournie)
L’expansion accélérée de MBC GROUP à travers la croissance phénoménale de la plate-forme Shahid VIP profitera à l’industrie de production du Royaume, déclare Marc Antoine d’Halluin, le nouveau PDG de MBC GROUP. (Photo Fournie)
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Publié le Jeudi 24 septembre 2020

Marc Antoine d’Halluin, PDG de MBC Group: «Nous sommes des innovateurs de contenu»

  • Avec le confinement lié au coronavirus, le nombre de clients payants de la plate-forme a bondi de 100 000 abonnés en janvier 2020 à 1,4 million en avril/mai 2020
  • « Nous allons bientôt annoncer une série de fiction, inspirée d’une véritable histoire saoudienne, au même titre que les séries policières internationales ; c'est une histoire qui a trait à la région et plonge dans les racines du Royaume »

LONDRES: Pour Marc Antoine d’Halluin, le nouveau PDG de Middle East Broadcasting Center (MBC GROUP), le contenu premium est roi, et cela est encore plus vrai pour Shahid VIP, la plateforme de streaming  par abonnement du groupe. 

« Le volume de ce que nous sommes en mesure de proposer sur Shahid VIP est unique, et je pense que le marché l'a découvert quand nous avons été capables de diffuser du contenu extrêmement fort sur nos différentes plateformes », explique dans une interview exclusive à Arab News le PDG de nationalité française.

Les premiers neufs mois du mandat de Marc Antoine d’Halluin, - qui a repris les rênes de l’entreprise en janvier 2020 - ont coïncidé avec l’une des périodes les plus mouvementées de l’histoire, mais également l’une des plus prometteuses pour les plateformes digitales.

La très forte croissance du groupe est liée à la stratégie qui a consisté à tirer profit d’une situation sans précédent pour fidéliser des millions de consommateurs bloqués chez eux en raison du coronavirus, avec peu d’autre choses à faire que de decouvrir la télévision à la demande.

Le confinement, qui a été imposé bien avant le mois du Ramadan,  habituellement le mois de plus forte consommation televisuelle, a permis le lancement d’une version améliorée, aux standards internationaux, de Shahid, la plate-forme de vidéo à la demande (AVOD & SVOD) qui a bénéficié d’un marketing parfaitement coordonné sur les medias du groupe.

Le nombre de clients payants de la plate-forme a ainsi bondi de 100 000 abonnés en janvier 2020 à 1,4 million en mai 2020, soit en moins de quatre mois.

« Nous avons pu ajouter d'autres services, comme par exemple, la possibilité d’accéder à nos chaînes linéaires dans notre offre OTT (over the top), qui fait partie de l'abonnement SVOD. Cela offre à nos abonnés la possibilité de regarder nos chaînes partout et d'accéder à tous nos contenus originaux exclusifs a la demande», affirme M. d'Halluin. Le sigle OTT fait référence aux médias qui sont directement accessibles aux téléspectateurs via Internet.

Alors que les restrictions générées par le confinement se sont assouplies dans la plupart des régions du monde et que les gens préfèrent rester à l'extérieur plutôt que de rester enfermés, le PDG explique que la stratégie du groupe a été pensée sur le long terme.

« Notre business plan s’étale sur plusieurs années et nous prévoyons d'atteindre deux millions d'abonnés d'ici le second semestre 2022, cinq millions d'ici quatre ans, et d'aller au-delà de cet objectif dans la région. Nous allons également fournir un effort spécifique pour augmenter le nombre des abonnés de Shahid VIP en dehors de la région », précise-t-il. L'une de nos innovations est le nouvel interface en anglais, qui a été lancé récemment et qui permet à MBC de cibler, avec Shahid VIP, les marchés américain, canadien et européen.

Bientôt un « House of cards » maison

Non seulement le contenu premium déjà existant est essentiel pour fidéliser les abonnés et en attirer de nouveaux, soutient M. d’Halluin, mais il est aussi capital de produire de nouvelles series innovantes qui trouvent une résonance dans toute la région. « Nous pensons que nous sommes des producteure et des innovateurs de contenu faisant preuve d'ouverture et de tolérance, et je pense que la télévision et les médias en général jouent un rôle clé pour accompagner les évolutions importantes et positives de la société au Moyen Orient. Nous avons l'intention de maintenir cette ligne éditoriale. »  

 

Marc Antoine d’Halluin (Photo fournie)
Marc Antoine d’Halluin (Photo Fournie)

Le PDG de MBC Group fournit des précisions sur les nouveaux projets en cours. « Nous sommes sur le point de finaliser notre ‘House of Cards’, ainsi que trois ou quatre autres series, qui seront lancées l’année prochaine. La plupart sont des series haut de gamme, produites en interne par MBC Studios, et certaines par des producteurs extérieurs qui ameliorent aussi considerablement leur qualité, raconte t-il. Nous sommes fiers de travailler avec les meilleurs producteurs de la région, qui apportent leur contribution pour imaginer des scénarios plus ambitieux et plus diversifiés. »

Sans divulguer trop d'informations sur ces nouvelles series, Marc Antoine d'Halluin laisse entendre que l'une d'entre elles serait dans le style de Narcos, le succès de Netflix qui raconte la montée du trafic de cocaïne en Colombie et la vie des caïds de la drogue dans la fin des années 80, notamment Pablo Escobar. « Nous allons bientôt lancer une série de fiction, inspirée d’une véritable histoire saoudienne, au même titre que les séries policières internationales. C'est une histoire qui a trait à la région et plonge dans les racines du Royaume. Il sera très intéressant d’observer comment nos abonnés y réagiront », explique aussi l’homme de médias. «Ce sera la plus grande série premium jamais produite dans la région, et la première de son genre. Nous savons que nos chaînes MBC et Shahid VIP présenteront bientôt à notre public de nombreuses autres séries haut de gamme de standard international. »

Un Français au Moyen-Orient

Le PDG de MBC Group ne recule pas devant les opportunités et les défis auxquels sont confrontés tous les grands croupes media.

Ayant collaboré avec Sony Pictures Entertainment et d’autres grands acteurs du secteur, dans des régions allant du Royaume-Uni au Moyen-Orient en passant par la Scandinavie, Marc Antoine d’Halluin est convaincu que son parcours professionnel lui a appris à respecter les différences et les cultures locales. « J’ai pu développer à travers les différentes expériences de ma vie professionnelle un savoir-faire que je peux mettre au service de l'effort collectif de MBC. »

Il a accepté le nouveau challenge de la direction de la MBC avec enthousiasme. « C’est une période très intéressante dans l’histoire des médias régionaux, qui peuvent atteindre une audience globale tout en faisant face à une redoutable concurrence des grands ´streamers’. C’est une aventure passionnante dont je suis fier de faire partie, car le groupe MBC possède tout ce qu’il faut pour rivaliser à l’échelle internationale avec les plus grands. Il peut s’appuyer sur 30 années d’excellence. Travailler avec Cheikh Waleed, notre Chairman, et avec les membres de notre conseil d'administration sur notre stratégie est très stimulant et nous permet de rester très concentrés. »

De nouveaux changements structurels 

Depuis le début de l’année, le groupe a consolidé sa présence en Arabie saoudite. En février, il a annoncé qu’il aurait un nouveau siège social à Riyad et augmentera progressivement sa production de programmes en Arabie saoudite. « Nous sommes heureux d'être un acteur local dans le Royaume où nous misons beaucoup sur les talents locaux ».

La chaine a ainsi lancé la MBC Academy, une initiative qui vise à former les jeunes talents saoudiens pour améliorer leurs compétences dans la production de contenus en se focalisant sur les scénaristes, les réalisateurs, les producteurs et les acteurs. « Nous voulons recevoir de nouveaux types de scénarios, et nous voyons arriver des éléments très prometteurs. La MBC Academy fait un excellent travail pour positionner MBC au sein de la tres dynamique communauté digitale saoudienne. Nous annoncerons bientôt une nouvelle initiative en ce sens. »

Autre étape importante: le groupe a annoncé le lancement de MBC Media Services, une régie publicitaire internalisée en partenariat avec le groupe Saoudien Engineer Holding Group (EHG). EHG détiendra une participation minoritaire dans MBC Media Services. Un changement qui marque la fin de la relation de MBC avec Choueiri group, qui durait depuis 17 ans. 

« Cela s’est fait naturellement, même si cela n'a pas été une décision simple à prendre. Nous avons pensé qu'il était non seulement important de prendre cette décision afin que nos ventes publicitaires se fassent en interne, mais aussi pour qu’elles soient plus profondément reliées à notre propre marché principal en Arabie Saoudite. Nous nous sommes associés coordination avec EHG qui, au fil des ans, a développé avec Al Arabia Outdoor un leader local. »

MBC Group a donc aussi décidé de prendre une participation minoritaire dans Al Arabia Outdoor, mais M. d’Halluin a expliqué que les deux groupes continueraient d’opérer séparément, avec des équipes de ventes publicitaires distinctes qui ne mettront à profit leur expérience réciproque que lorsque cela s’avérera nécessaire. « En fin de compte, cela nous rapprochera davantage du marché publicitaire du Royaume sans intention de changer pour autant notre modèle commercial qui reste un modèle pan-régional avec des executions locales. »

En attendant, MBC se concentre sur la production de contenu premium pour anticiper sur les evolutions du marché. Le Français estime ces nouvelles productions surprendront la région au cours des 18 prochains mois.

« Nous faisons des efforts considérables pour nous assurer que le Royaume garde un 'champion médiatique national, pan-régional et global' qui peut rivaliser à l'échelle mondiale avec les très gros streamers qui arrivent aussi au Moyen Orient. Je crois que ce sera bénéfique pour la région, sa culture, son industrie de production, et également son public, confie t-il. MBC a pivoté vers le digital de manière très coordonnée, avec toute sa puissance, et je suis heureux que soyons sur la bonne voie, mais le chemin est encore long. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

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Imaan Hammam brille en demoiselle d'honneur

 Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
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  • Imaan Hammam assiste au mariage de sa meilleure amie et mannequin Cindy Bruna
  • Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux

DUBAI : Le mannequin Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue mannequin Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris.

Mme Bruna, mannequin franco-congolais connu pour son travail avec Victoria's Secret et de grandes maisons de couture, s'est mariée lors d'une célébration privée à laquelle ont assisté des amis proches et des membres de sa famille. Elle portait une robe personnalisée du créateur libanais Elie Saab.
Hammam faisait partie du cortège nuptial en tant que demoiselle d'honneur de Bruna. Le mannequin néerlando-maroco-égyptien portait une longue robe rouge bordeaux sans manches.

La robe a été associée à des gants longueur coude assortis dans la même teinte rouge foncé, créant un look coordonné et frappant qui se distinguait tout en étant conforme à l'événement formel.

Sur Instagram, elle a posté des images avec la légende : "Week-end très spécial pour célébrer ma sœur et Blondy. La plus belle des mariées ... vraiment. Mon cœur est tellement plein. Nous avons dansé, nous avons ri et nous avons aimé chaque moment".

La robe, longue comme le sol, présentait des lignes épurées et une coupe aérodynamique, permettant à la riche couleur d'occuper le devant de la scène. Hammam a opté pour un style minimal, laissant la robe et les gants faire le plus gros du travail.

Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux.

Hammam est l'un des mannequins les plus demandés de l'industrie. Elle a été repérée à la gare centrale d'Amsterdam avant de faire ses débuts sur les podiums en 2013 en participant au défilé de couture de Jean Paul Gaultier.

Hammam a défilé pour Burberry, Fendi, Prada, Bottega Veneta, Marc Jacobs, Moschino, Balenciaga et Carolina Herrera. Il a également participé à des campagnes internationales, notamment pour DKNY, Celine, Chanel, Versace, Givenchy, Giorgio Armani et Tiffany & Co.

Au début de cette année, elle a lancé Ayni, une plateforme d'archivage dédiée à la préservation et à la célébration de l'expression artistique arabe de son point de vue.

"Pour moi, cela a toujours été bien plus profond que la simple mode. Il s'agit de rester connectée à mes racines, de raconter des histoires qui me touchent et de mettre en lumière les voix qui ont besoin d'être entendues."

Elle a ajouté qu'elle espérait qu'Ayni dépasserait sa vision personnelle pour devenir une "véritable communauté".


Dans le «Paris du Moyen-Orient», le deuil de Brigitte Bardot côtoie les souvenirs d'une époque dorée

 Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
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  • La visite de Bardot en 1967 a coïncidé avec l'apogée culturelle du Liban
  • Le pays est considéré comme le centre du style mondial et de la sophistication

DUBAI, BEYROUTH : La mort de la légende du cinéma français Brigitte Bardot à l'âge de 91 ans a attiré l'attention sur l'une des icônes culturelles les plus captivantes du XXe siècle et sur un moment remarquable, quoique bref, où sa célébrité a coïncidé avec l'âge d'or du Liban.

En mars 1967, Bardot arrive à Beyrouth pour une visite de quatre jours qui placera brièvement la légende de l'écran français au cœur d'un haut lieu du glamour et de la modernité au Moyen-Orient.
À l'époque, Beyrouth était célébrée comme le "Paris du Moyen-Orient", connue pour ses hôtels luxueux, sa vie nocturne animée et son mélange cosmopolite de cultures.

Mimi Raad, une célèbre consultante libanaise en image qui dirige le département image de la chaîne MBC1, a déclaré à Arab News : "Les années 60 étaient considérées comme l'âge d'or de Beyrouth. Les femmes libanaises, connues à l'époque comme les plus avant-gardistes et les plus élégantes du Moyen-Orient, étaient fascinées par le style emblématique de Brigitte Bardot ainsi que par son insouciance et sa liberté. La haute société libanaise s'inspirait du glamour européen et Brigitte Bardot représentait ce souffle de nouveauté dans le style et l'attitude".

"Ses visites au Liban ont renforcé l'image du Liban en tant que destination méditerranéenne glamour, souvent comparée à Saint-Tropez, renforçant la réputation de Beyrouth en tant que centre cosmopolite et destination de vacances à la mode qui reflétait les endroits les plus chics d'Europe à l'époque.

De son côté, Hadia Sinno, consultante libanaise en matière de style, a parlé à Arab News de l'admiration qu'elle voue depuis toujours à Bardot. "Depuis mon plus jeune âge, Brigitte Bardot est une icône que j'admire profondément, non seulement pour sa beauté, mais aussi pour son style sans effort, sa simplicité naturelle et cet art de vivre français incomparable. J'ai toujours été captivée par son look, en particulier par les bandeaux qu'elle portait dans les cheveux et les hauts à épaules découvertes qui la caractérisaient", a-t-elle déclaré.

"Pour nous, Libanais, il y a toujours eu un lien spécial. Nous aimons profondément le style français, et sa visite au Liban reste un événement légendaire qui a jeté un pont entre nos deux cultures. Au-delà du grand écran, elle est devenue une force de la nature, en prenant la tête du mouvement anti-fourrure qui a choqué le monde et l'industrie de la mode.

"Avec ses jupes fluides, ses cheveux en désordre et son assurance enjouée, elle ne s'est pas contentée de porter des vêtements, elle a défini une époque. Une véritable icône.

"Et même si nous n'avions pas beaucoup entendu parler d'elle ces dernières années, c'est avec une profonde tristesse que nous avons appris son décès.


Le romancier Hassan Daoud a déclaré à Arab News : "À l'époque, Beyrouth grouillait de vie artistique et culturelle, et certains des plus anciens restaurants de la ville affichent encore les photos des célèbres artistes français et américains qui les fréquentaient".

M. Daoud a raconté l'histoire d'un ami qui travaillait à l'époque à la Direction générale de la sécurité. Il raconte que lorsque Bardot est arrivée à Beyrouth par bateau et qu'elle a dû être transférée dans un petit bateau pour atteindre la côte, il l'a aidée en lui tenant la main. Il ne s'est pas lavé les mains de la journée pour garder la sensation de sa main contre la sienne.

Bardot séjourna au célèbre hôtel cinq étoiles Phoenicia, où des célébrités internationales se prélassaient au bord de la piscine et côtoyaient les élites de la jet-set. Les paparazzis l'ont photographiée au bord de la piscine, en mode célébrités détendues, emblématique à la fois de son attrait mondial et de la scène vibrante de Beyrouth.

Pendant son court séjour, l'actrice s'est promenée dans le vieux souk de Beyrouth, le marché animé qui était à l'époque une fusion de marchands vendant des bijoux, des montres et des produits de luxe.

Elle a visité Assaad Georges Daou, un bijoutier célèbre pour avoir créé des pièces pour la royauté et les stars de cinéma, ce qui témoigne de la réputation de Beyrouth en tant que centre de la mode et du style dans la région.

Mme Bardot s'est également aventurée au-delà de la capitale pour se rendre à Byblos, une ancienne ville portuaire phénicienne qui offre des vues étincelantes sur la mer et des ruines historiques.

Elle y a flâné dans le port pittoresque et le vieux souk, dégusté des fruits de mer locaux et profité des loisirs en bord de mer qui reflétaient l'allure méditerranéenne décontractée qu'elle incarnait à l'écran.

Son départ du Liban s'inscrivait dans le cadre d'une croisière en Méditerranée. Selon certains témoignages, le voyage a été interrompu par des problèmes mécaniques qui ont bloqué le navire brièvement en mer.

Le chercheur et écrivain Walid Nuwayhid, spécialisé en philosophie et en histoire, a évoqué cette époque où Beyrouth était un pôle d'attraction pour les acteurs, les artistes et les intellectuels de diverses nationalités.  

"Ils venaient se détendre sur ses célèbres plages, dont la piscine Saint-Georges et les piscines du quartier Ramlet Al-Bayda, qui ont disparu avec le déclenchement de la guerre civile dans les années 1970.

Nuwayhid ajoute : "Des artistes célèbres, dont Johnny Hallyday, fréquentaient les hôtels Phoenicia et Vendome, ainsi que la rue Zaytouna, qui regorgeait de bars et de lieux de vie nocturne animés. Ils fréquentaient également le Casino du Liban, le seul casino du Moyen-Orient à l'époque."

"Le Liban était un lieu de tournage de films étrangers et accueillait le Festival international du film de Beyrouth. Malgré les ressources limitées du Liban, le festival occupait une place importante sur la scène artistique mondiale", a-t-il ajouté.

L'aéroport de Beyrouth était à l'époque la seule grande porte d'entrée entre l'Europe et l'Asie. Il n'y avait pas d'aéroport à Dubaï et l'Égypte était en cours de nationalisation socialiste, ce qui a provoqué l'exode des communautés étrangères vers le Liban ou vers l'Europe. Le Liban était le seul refuge en raison de son ouverture et de la liberté dont il jouissait. Les générations qui nous ont précédés connaissaient l'importance de ce pays, ils ont donc construit une économie basée sur la fourniture de services qui répondent aux besoins, une économie basée sur l'aéroport, le port, l'imprimerie, l'hôpital, l'école, le café, qui tous fournissaient des services à la région et à ses environs, ils ont donc quitté Alexandrie et sont venus à Beyrouth".

Bardot est devenue une star mondiale après avoir joué dans "Et Dieu créa la femme" en 1956. Elle a joué dans une cinquantaine d'autres films avant de prendre sa retraite en 1973.

Bardot a ensuite consacré plus de quatre décennies à la protection des animaux, une mission qui a trouvé un écho auprès des groupes de protection des animaux dans le monde entier, y compris au Liban.

L'association Beirut for the Ethical Treatment of Animals a publié sur les réseaux sociaux un hommage sincère, saluant sa mort avec une "immense tristesse" et soulignant son "engagement inébranlable" dans leur mission.

"Aujourd'hui, nous disons au revoir à Brigitte Bardot - une âme légendaire dont l'amour pour les animaux a transformé d'innombrables vies. Du grand écran aux premières lignes de la protection animale, elle a consacré plus de quatre décennies à la protection de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes", peut-on lire dans le message.

"Grâce à la Fondation Brigitte Bardot, elle a transformé la compassion en action et a inspiré le monde à se préoccuper davantage des animaux, à les aimer plus férocement et à défendre ceux qui n'ont pas de voix.

"Chez BETA, nous exprimons notre profonde gratitude à Brigitte Bardot et à la Fondation Brigitte Bardot pour leur soutien généreux et leur engagement inébranlable.

"Votre gentillesse a renforcé notre mission, a apporté de l'espoir là où il y avait du désespoir, et a aidé à sauver tant de vies précieuses.

La visite de Brigitte Bardot a laissé une image durable du Liban en tant que centre de style international et de sophistication.


Vers l’infini et au‑delà – Goldorak, 50 ans d’inspiration

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  •  50 ans après sa création, la série animée Goldorak continue de marquer l’imaginaire arabe
  • Arab News Japan s’entretient avec son créateur Go Nagai, des fans du Moyen-Orient, et revient sur l’histoire du robot OVNI chargé de protéger notre planète

​​​​​​LONDON: Peu d’importations culturelles ont franchi les frontières de manière aussi inattendue — et aussi puissante — que Goldorak, le robot géant japonais qui, il y a un demi-siècle, est devenu un héros de l’enfance à travers le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite.

Créé au Japon au milieu des années 1970 par le mangaka Go Nagai, Goldorak s’inscrivait dans la tradition des « mecha », ces récits de robots géants. Le genre, façonné par l’expérience japonaise de la Seconde Guerre mondiale, explorait les thèmes de l’invasion, de la résistance et de la perte à travers le prisme de la science-fiction.

Si la série a rencontré un succès modéré au Japon, c’est à des milliers de kilomètres de là, au Moyen-Orient, que son véritable héritage s’est construit.

L’anime « UFO Robot Goldorak » est arrivé à la télévision dans la région en 1979, doublé en arabe et diffusé pour la première fois au Liban, en pleine guerre civile. L’histoire du courageux Actarus, prince exilé dont la planète a été détruite par des envahisseurs extraterrestres, a profondément résonné chez les enfants grandissant dans un contexte de conflits régionaux et d’occupation par Israël.

Ses thèmes — la défense de la patrie, la résistance à l’agression et la protection des innocents — faisaient douloureusement écho aux réalités de la région, transformant la série d’un simple divertissement en un véritable refuge émotionnel.

Une grande partie de l’impact de la série tenait à la réussite de son arabisation. Le doublage arabe puissant et le jeu vocal chargé d’émotion, notamment celui de l’acteur libanais Jihad El-Atrash dans le rôle d’Actarus, ont conféré à la série une gravité morale inégalée par les autres dessins animés de l'époque.

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Au début des années 1980, Goldorak s'était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. (Fourni)

Le générique de la série, interprété par Sami Clark, est devenu un hymne que le chanteur libanais a continué à interpréter lors de concerts et de festivals jusqu’à son décès en 2022.

Au début des années 1980, Goldorak s’était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait non seulement d’un premier contact avec les anime japonais, mais aussi d’une source d’enseignements sur des valeurs telles que la justice et l’honneur.

L’influence de Goldorak dans la région a été telle qu’il a fait l’objet de recherches universitaires, qui ont non seulement mis en lumière la manière dont le sort des personnages résonnait auprès du public du Moyen-Orient, mais ont aussi relié sa popularité aux souvenirs générationnels de l’exil, en particulier à la Nakba palestinienne.

Un demi-siècle plus tard, Goldorak demeure culturellement vivant et pertinent dans la région. En Arabie saoudite, qui avait pleinement adopté la version originale de la série, Manga Productions initie aujourd’hui une nouvelle génération de fans à une version modernisée du personnage, à travers un jeu vidéo, The Feast of The Wolves, disponible en arabe et en huit autres langues sur des plateformes telles que PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, ainsi qu’une nouvelle série animée en langue arabe, «  Goldorak U », diffusée l’an dernier.

Cinquante ans après les débuts de la série, « Goldorak » est de retour — même si, pour toute une génération de fans de la série originale, dont les étagères regorgent encore de produits dérivés et de souvenirs, il n’est en réalité jamais vraiment parti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com