Le parti d’Aoun fait appel des amendements à la loi électorale libanaise

Le président libanais, Michel Aoun.
Le président libanais, Michel Aoun.
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Publié le Jeudi 18 novembre 2021

Le parti d’Aoun fait appel des amendements à la loi électorale libanaise

  • Le parlement déplace le scrutin de mai à mars, abandonne les projets de députés pour les expatriés et permet aux gens de voter là où ils habitent
  • «Certaines ambassades à l’étranger ont divulgué les numéros de téléphone des expatriés ayant le droit de vote au CPL afin qu’il puisse les contacter»

BEYROUTH: Soixante-douze heures avant la date butoir d’inscription des expatriés sur les listes électorales pour les élections législatives libanaises actuellement prévues pour le 27 mars prochain, le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun, a déposé mercredi un recours auprès du Conseil constitutionnel concernant les amendements à la loi électorale récemment approuvés par le Parlement.

Le 28 octobre, la majorité absolue du Parlement a adopté les plans visant à modifier les lois électorales de 2017 pour que les élections législatives puissent se tenir en mars plutôt qu’en mai. Les députés ont de même supprimé les dispositions prévoyant l’élection de six membres du Parlement pour représenter les expatriés et l’introduction d’une carte biométrique et magnétique qui permettrait aux électeurs de voter depuis leur lieu de résidence plutôt que de retourner dans leur ville d’origine pour voter.

Dans son recours devant le Conseil constitutionnel, l’équipe du président a soutenu que la décision de priver les expatriés de leurs propres représentants élus au Parlement «annule un droit de base et fondamental d’un groupe libanais particulier».

«La modification des dates butoir est une violation du principe de séparation des pouvoirs; le Parlement n’est pas habilité à discuter de la date des élections déterminée par le pouvoir exécutif, ce qui constitue une violation des dispositions de la Constitution», a-t-il ajouté.

L’appel a également souligné que «l’abolition de l’article 84 de la loi, relatif à la carte magnétique, qui permet à l’électeur de voter dans son leu de résidence, affectera la crédibilité et la transparence du processus électoral».

Alain Aoun, membre du CPL, a déclaré: «Le Conseil constitutionnel rendra sa décision dans un mois et le CPL se conformera à sa décision.»

Il a aussi mis en garde contre «toute mesure qui pourrait être prise par le ministre de l’Intérieur, consistant à inviter les organes électoraux à se réunir avant la décision du Conseil constitutionnel.»

Si le Conseil constitutionnel confirme le recours, la disposition prévoyant six sièges au Parlement pour représenter les expatriés sera reconsidérée. Dans le cas contraire, les citoyens libanais vivant à l’étranger devront voter dans l’une des 15 circonscriptions électorales du Liban.

Le président, quant à lui, s’oppose à la reprogrammation des élections en raison de l’effet que cela aura, selon lui, sur la campagne électorale. Il s’oppose également à l’abandon des projets de «mégacentres» de vote qui permettraient aux gens de voter en dehors des zones où ils sont inscrits, au motif que cette initiative aurait un effet négatif sur la participation des chrétiens des régions éloignées, qui seraient contraints de retourner dans leur village pour voter par temps de neige et de payer un transport coûteux pour le faire.

L’appel du président a amené certains à se demander si cette initiative ne risquait pas de perturber les élections, entraînant un report, voire une annulation. Si le ministre de l’intérieur maintient la date prévue pour le scrutin du 27 mars, il devra demander aux organes électoraux de se réunir avant le 27 décembre. Il est également possible qu’il y ait des tentatives d’obstruction de la session du Conseil constitutionnel pour discuter du recours.

Gebran Bassil, le chef du CPL, veut maximiser le nombre d’expatriés inscrits pour voter depuis leur pays de résidence. À la date de mercredi, 180 000 expatriés s’étaient inscrits dans les ambassades libanaises à l’étranger. La date limite d’inscription est le 20 novembre.

Hadi Aboul-Hassan, secrétaire du bloc parlementaire du Rassemblement démocratique, s’est inquiété mercredi du fait que les informations personnelles des expatriés inscrits auprès du ministère des Affaires étrangères pour voter ont été divulguées à «un certain mouvement politique qui les utilise à son propre avantage».

Il a demandé au ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, «une réponse concernant cette information et la prise de mesures strictes pour mettre fin à cette farce».

Walid Fakhreddine, un expert dans les affaires électorales, a déclaré à Arab News: «Certaines ambassades à l’étranger ont divulgué les numéros de téléphone des expatriés ayant le droit de vote au CPL afin qu’il puisse les contacter, ce qui a rendu furieux ces expatriés, qui considèrent que ces données auraient dû être protégées.»

Il a ajouté que le CPL «craint de perdre les élections parce qu’il a perdu le levier électoral fourni par les anciens alliés ayant quitté le parti en raison de leurs rivalités, notant que la popularité du CPL a diminué à l’intérieur du Liban».

«Le CPL n’est pas le seul à craindre un échec dans les élections, d’autres partis redoutent le même sort à la lumière du changement de l’humeur du public qui les a privés d’un énorme soutien», a-t-il précisé.

Fakhreddine a souligné que le soutien et l’aide internationale au Liban sont conditionnés par le bon déroulement des élections, ce qui empêche les partis au pouvoir de tenter de les annuler.

«Dans ce contexte, l’appel du CPL n’entravera pas les élections», a-t-il affirmé. «Cependant, quand le décret convoquant les organes électoraux lui sera présenté, le président pourrait essayer de faire des manœuvres pour reporter les élections au mois de mai.»

Entre-temps, les Conseils d’affaires libanais dans le Golfe ont écrit au ministre des Affaires étrangères pour se plaindre que «des centaines de demandes d’enregistrement de résidents hors du Liban sont en attente parce que le ministère refuse actuellement de les enregistrer sous des visas de tourisme ou de visite commerciale.»

Le groupe a déclaré que «de nombreux Libanais à l’étranger attendent que leur résidence officielle soit délivrée, un processus qui prend beaucoup de temps, ce qui constitue pour eux un obstacle qui les empêche d’exercer le droit de vote».

Il a appelé le ministère des Affaires étrangères à «fournir des facilités pour permettre à cette catégorie de participer aux élections».

Les Conseils des affaires libanais comprennent le Conseil des cadres libanais, le Conseil d’affaires libano-saoudien, le Conseil d’affaires libanais d’Abu Dhabi, le Conseil d’affaires libanais au Koweït, le Conseil d’affaires libanais à Dubaï et dans les Émirats du nord, et l’Autorité de développement des relations économiques entre le Liban et le Golfe.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com