Le gouvernement libanais vit dans un «monde imaginaire», selon un émissaire de l’ONU

Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, lors d’une interview avec Reuters à Beyrouth, jeudi. (Reuters)
Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, lors d’une interview avec Reuters à Beyrouth, jeudi. (Reuters)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Le gouvernement libanais vit dans un «monde imaginaire», selon un émissaire de l’ONU

  • Olivier De Schutter : «Ils vivent dans un monde imaginaire. Cela ne présage rien de bon pour l’avenir du pays.»
  • Selon l’ONU, près des trois quarts de la population de ce pays, autrefois à revenu intermédiaire, sont tombés dans la pauvreté

BEYROUTH: Les responsables du gouvernement libanais n’ont aucun sens de l’urgence et n’assument pas la responsabilité de la crise économique qui a «brutalement appauvri» la population, a déclaré un envoyé indépendant des Nations unies dans une interview accordée à Reuters.

«Je suis très choqué par le fait que c’est un État qui, s’il n’a pas encore failli, est en train de faillir et que les besoins de la population ne sont toujours pas pris en compte», a indiqué Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, au terme d’une mission de deux semaines consacrée à l’étude de la pauvreté au Liban.

«Ils vivent dans un monde imaginaire, a lancé M. De Schutter. Cela ne présage rien de bon pour l’avenir du pays.»

Au cours de sa visite, M. De Schutter s’est entretenu avec de hauts responsables, dont neuf ministres, le Premier ministre et le président du Parlement.

Une source officielle du bureau du Premier ministre, Najib Mikati, n’a pas fait de commentaire à ce sujet, mais a précisé que M. Mikati a tenu une réunion productive cette semaine avec un autre responsable des Nations unies, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley.

Selon les Nations unies, près des trois quarts de la population de ce pays, autrefois à revenu intermédiaire, sont tombés dans la pauvreté, qui a augmenté en raison d’une crise économique due à des décennies de corruption et de mauvaise gestion.

Les banques ont imposé des contrôles informels sur les retraits et la monnaie a perdu plus de 90% de sa valeur depuis 2019. La Banque mondiale a qualifié cette situation de «dépression délibérée» et la considère comme l’un des pires krachs financiers au monde depuis 1850.

«Il s’agit d’une énorme perte de richesses, qui est pratiquement sans précédent, à l’échelle du pays», a affirmé M. De Schutter, soulignant que les pertes du secteur bancaire libanais, estimées dans un plan gouvernemental de 2020 à environ 83 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro), devraient être supportées par les actionnaires des banques et les gros déposants et non par les gens ordinaires.

Les pays occidentaux ont proposé leur aide en échange de réformes, mais le Liban est resté sans gouvernement permanent pendant treize mois à la suite de l’explosion meurtrière de Beyrouth en août 2020, et le nouveau cabinet formé en septembre ne s’est pas réuni depuis un mois en raison d’un conflit politique.

M. De Schutter a recommandé la mise en œuvre immédiate des programmes de protection sociale suspendus depuis des mois, une augmentation du salaire minimum et un impôt sur la fortune pour réduire les taux d’inégalité, qui sont les plus élevés au monde.

Son rapport final sera publié au début de l’année 2022.

Le rapporteur spécial a ajouté que si le pape Jean-Paul II a un jour qualifié le Liban de «message» de coexistence sectaire, ce pays est devenu depuis «un avertissement pour le monde» sur les résultats d’une «alliance très malsaine entre des hommes d’affaires très riches et l’élite politique».

                                            

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un Britannique et un employé d’hôtel meurent dans l’incendie d’un spa au Maroc

L’incendie est survenu dans un spa de l’hôtel cinq étoiles Jaal Riad Resort. (Photo, Shutterstock)
L’incendie est survenu dans un spa de l’hôtel cinq étoiles Jaal Riad Resort. (Photo, Shutterstock)
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  • Un père de deux enfants et un employé d’hôtel ont été piégés dans un incendie à Marrakech, un «incident vraiment horrible»
  • Les deux hommes sont morts asphyxiés par la fumée malgré les efforts des ambulanciers, de la police et des pompiers

LONDRES: Un Britannique et un employé d’hôtel sont décédés dans l’incendie qui s’est déclaré mercredi dans un complexe hôtelier de Marrakech, a rapporté le quotidien britannique The Sun.

L’incendie est survenu dans un spa de l’hôtel cinq étoiles Jaal Riad Resort, piégeant le père de deux enfants et l’employé de l’hôtel à l’intérieur. Ils sont morts asphyxiés par la fumée malgré les efforts des ambulanciers, de la police et des pompiers qui se sont précipités sur les lieux.

Une source a qualifié l’incident de «vraiment horrible», ajoutant que le Britannique «était un touriste qui visitait la région avec des amis». «Nous avons dû annoncer la nouvelle à sa famille. Tout le monde a le cœur brisé», a ajouté la source.

«Nous ne pouvons pas en dire plus en raison de l’enquête en cours», a déclaré un porte-parole des pompiers.

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi d’Arabie saoudite et le prince héritier font un don de 40 millions de dollars à une nouvelle campagne caritative pour le logement

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a fait don de 27 millions de dollars, tandis que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a donné 13 millions de dollars pour offrir des logements aux familles dans le besoin. (SPA)
Le roi Salmane d'Arabie saoudite a fait don de 27 millions de dollars, tandis que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a donné 13 millions de dollars pour offrir des logements aux familles dans le besoin. (SPA)
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  • La campagne a été lancée par la plate-forme Jood Eskan
  • Le roi Salmane a fait don de 100 millions de riyals saoudiens, tandis que le prince héritier a donné 50 millions de riyals saoudiens

RIYAD: Le roi Salmane et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, ont inauguré la campagne caritative Jood Eskan et ont fait des dons totalisant 40 millions de dollars (1 dollar = 0,93 euro), a rapporté jeudi l’agence de presse saoudienne.

La campagne a été lancée par la plate-forme Jood Eskan. Le monarque a fait don de 100 millions de riyals saoudiens (1 riyal = 0,25 euro), tandis que le prince héritier a donné 50 millions de riyals saoudiens pour offrir des logements aux familles dans le besoin.

Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement, Majid al-Hogail, a déclaré: «Cette contribution généreuse qui n’a rien de surprenant du roi et du prince héritier est venue inaugurer la campagne caritative pour de meilleurs logements et constitue une confirmation de leur soutien aux initiatives humanitaires innovantes, dans lesquelles les organisations gouvernementales, privées, et à but non lucratif jouent une rôle primordial.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jérusalem: l'esplanade des Mosquées comble pour le premier vendredi du ramadan

Les fidèles exécutent la première prière du vendredi du mois de Ramadan, devant le sanctuaire du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, le 24 mars 2023. (Photo, AFP)
Les fidèles exécutent la première prière du vendredi du mois de Ramadan, devant le sanctuaire du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, le 24 mars 2023. (Photo, AFP)
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  • Les frictions ou affrontements entre Israéliens et Palestiniens y sont fréquents, et plusieurs chancelleries étrangères se sont inquiétées ces dernières semaines de possibles violences à l'occasion du ramadan
  • Selon des sources officielles israéliennes, la foule sur l'esplanade a été estimée vendredi à quelque 83 000 personnes

JÉRUSALEM : Des dizaines de milliers de fidèles musulmans se sont réunis vendredi sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem pour la première grande prière hebdomadaire du ramadan, ont constaté des journalistes de l'AFP, et aucun incident majeur n'a été signalé à cette occasion.

Troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade est bâtie sur ce que les juifs appellent le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme, à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.

Les frictions ou affrontements entre Israéliens et Palestiniens y sont fréquents, et plusieurs chancelleries étrangères se sont inquiétées ces dernières semaines de possibles violences à l'occasion du ramadan, pendant lequel tombe cette année la Pâque juive (début avril), alors que le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle spirale de violence.

Selon des sources officielles israéliennes, la foule sur l'esplanade a été estimée vendredi à quelque 83 000 personnes. Azzam al-Khatib, directeur général du Waqf jordanien, l'autorité responsable des lieux de cultes musulmans à Jérusalem, avance lui le chiffre de 100 000 fidèles rassemblés pour la prière.

"La prière s'est déroulée paisiblement et tout s'est bien passé", a-t-il dit à l'AFP.

La police israélienne a indiqué avoir déployé 2 300 agents à Jérusalem.

Sur l'esplanade, alors que les fidèles affluent avec leur tapis de prière à la main, on se prend en photo avec son téléphone devant le dôme doré de la mosquée d'Omar, le plus vieux lieu de culte islamique au monde.

Dans la foule, un photographe de l'AFP a vu un homme masqué brandir une bannière de la branche armée du Hamas, mouvement islamiste palestinien qualifié de "terroriste" par Israël. Un poster géant du Hamas a également été déroulé sur un des portiques de l’esplanade.

Dès le petit matin, la foule s'était pressée aux points de passage de Qalandia au nord de la Ville sainte, et de Bethléem au sud pour pouvoir être à l'heure pour la prière de la mi-journée.

"Le ramadan est le mois le plus important de l'année et rien ne m'importe plus que la mosquée Al-Aqsa", déclare Aboud Hassan, 62 ans venu de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, "et personne ne peut nous empêcher" d'y prier.

Construite à l'extrémité sud de l'esplanade, cette mosquée est associée dans la tradition musulmane à l'épisode du voyage nocturne de Mahomet de La Mecque à Jérusalem.

"Dieu merci, les prières se sont bien passées aujourd'hui", ajoute-t-il.

Les autorités israéliennes ont annoncé un allègement des restrictions à l'entrée des Palestiniens à Jérusalem pour le ramadan, mais Ibtissam Barrak, enseignante de 25 ans, se plaint que "presque toutes les routes sont fermées".

"Nous craignons bien sûr une escalade [de la violence] dit-elle à l'AFP, mais nous espérons que le ramadan se déroulera sans, qu'il y aura le calme et la paix et que les musulmans pourront venir [prier] sur l'esplanade sans qu'il y ait de problèmes entre Juifs et Arabes."