France: au Théâtre du Soleil, la pièce rêvée d'Ariane Mnouchkine

Fondé en 1964, situé à La Cartoucherie dans le Bois de Vincennes à Paris, aux côtés d'autres théâtres, le Théâtre du Soleil, qui a lancé des comédiens tel que Philippe Caubère, devient célèbre en quelques années grâce à ses spectacles engagés et ses règles peu conventionnelles. (Photo/AFP)
Fondé en 1964, situé à La Cartoucherie dans le Bois de Vincennes à Paris, aux côtés d'autres théâtres, le Théâtre du Soleil, qui a lancé des comédiens tel que Philippe Caubère, devient célèbre en quelques années grâce à ses spectacles engagés et ses règles peu conventionnelles. (Photo/AFP)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

France: au Théâtre du Soleil, la pièce rêvée d'Ariane Mnouchkine

  • Depuis près de 60 ans, elle est la reine incontestée du Théâtre du Soleil, une des troupes les plus célèbres de France, mais Ariane Mnouchkine reconnaît avoir dû affronter les « démons de la peur et du doute » souvent dans ses créations
  • Fondé en 1964, situé à La Cartoucherie dans le Bois de Vincennes à Paris, aux côtés d'autres théâtres, le Théâtre du Soleil, qui a lancé des comédiens tel que Philippe Caubère, devient célèbre en quelques années

PARIS: Depuis près de 60 ans, elle est la reine incontestée du Théâtre du Soleil, une des troupes les plus célèbres de France, mais Ariane Mnouchkine reconnaît avoir dû affronter les "démons de la peur et du doute" souvent dans ses créations.

Sa dernière en date, "L'Ile d'Or", n'a pas échappé à ces démons, d'autant que les répétitions se sont déroulées en pleine pandémie du Covid-19.

"La plus grande difficulté a été l'époque, parce qu'on s'y confrontait beaucoup plus frontalement qu'on ne le pensait", déclare Mnouchkine, 82 ans, qui évoque toutefois une création "joyeuse et passionnante".

Elle met en scène Cornélia, un peu son double: malade du Covid comme l'a été la metteuse en scène en 2020, elle rêve semi-inconsciente, dans son lit, d'une île imaginaire du Japon où se tient un festival international du théâtre. 

Celui-ci va être perturbé par des spéculateurs sans scrupule qui veulent assécher le port de pêche pour y construire un casino.

«Que du courage» 

Au fil de scènes jouées dans plusieurs langues, avec une scénographie inspirée du théâtre nô japonais, les maux du monde sont convoqués par les troupes participant au festival: le conflit israélo-palestinien --dialogue de sourds hilarant en arabe et en hébreu--, le mouvement pro-démocratie à Hong Kong, l'exil afghan... Et  un hommage au Japon à travers ses formes théâtrales (kabuki, nô, marionnettes), ses bains publics, ses lanternes et ses fleurs de cerisiers.

Dans l'une des scènes, le soignant qui s'occupe de Cornélia dit: "Plus de peur, plus de doute, que du courage".

"Il a raison", souligne Ariane Mnouchkine, lors d'un débat après une représentation le week-end dernier. "Parce qu'on peut être tellement envahis de peur, de doute, que tous les démons commencent à danser sur nos futurs cadavres".

"J'ai vécu des moments comme ça, et pas forcément quand j'étais malade. J'étais parfois en répétition, et l'objet tant désiré, le théâtre sublime, n'était pas là", dit-elle. "Et tu te dis : +Tu ne vas pas y arriver+. Mais c'est aussi un privilège de voir une équipe de comédiens qui supportent cette peur et qui surtout, continuent tous les matins à chercher à travailler. C'est dur".

«Assis sur un volcan» 

Fondé en 1964, situé à La Cartoucherie dans le Bois de Vincennes à Paris, aux côtés d'autres théâtres, le Théâtre du Soleil, qui a lancé des comédiens tel que Philippe Caubère, devient célèbre en quelques années grâce à ses spectacles engagés et ses règles peu conventionnelles : une troupe qui permet au public d'assister aux séances de maquillage et lui offre à manger par exemple.

D'après Mnouchkine, le propos de "L'Ile d'Or", imbibée d'humanisme comme ses précédentes pièces, "n'est pas de pleurnicher sur l'époque". "Il y a la maladie et tout ce qu'elle a éclairé, c'est-à-dire l'imbécilité, le mensonge, la mauvaise gouvernance. Il y a une maladie réelle et une maladie métaphorique".

Pour l'artiste, "le Théâtre du Soleil est un lieu perméable et +ébranlable+, surtout quand on a l'impression d'être assis sur un volcan. Ca se transmet dans le spectacle". Le théâtre doit-il être politique? "Il se doit d'être libre", répond-elle du tac-au-tac.

Avant la pandémie, elle avait pour rêve que sa troupe rencontre des maîtres du théâtre au Japon, un pays cher à la metteuse en scène, qui a remporté en 2019 le Prix Kyoto. Le voyage est annulé deux semaines avant le premier confinement et le travail, notamment avec l'actrice du nô Kinué Oshima, a eu lieu par vidéoconférence.

S'agit-il de sa pièce-testament? Elle rit. "Vous savez, dans la vie, on peut faire plusieurs testaments. C'est comme les gens qui vous demandent : +Est-ce que c'est votre dernier spectacle?+. Je n'en sais rien et même si je le savais, je ne vous le dirais pas!"


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.