CRETEIL: "La santé mentale est la grande oubliée des questions de santé publique en France", a déploré vendredi à Créteil la candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo, qui veut en faire la "grande cause" de son quinquennat.
Anne Hidalgo fera ses propositions sur la santé "en janvier", a-t-elle dit, en indiquant être actuellement "dans une phase de discussions et d'écoute".
La candidate, en déplacement à l'hôpital intercommunal de Créteil puis dans une Maison de l'Adolescent, a rencontré des médecins d'urgences psychiatriques, des psychiatres, psychologues, infirmiers, éducateurs et associations, qui lui ont fait part d'un manque de lits et de personnels.
"Il faut beaucoup de moyens humains, plus de formation", a expliqué le professeur Nathalie Presme, responsable de l'unité de périnatalité parent-bébé.
"On a besoin de temps et de personnel, la psychiatrie, cela demande du temps", a martelé le professeur Christophe Recasens, responsable de l'unité autisme.
"Il faut arrêter avec cette logique qui consiste à penser que l'hôpital est une entreprise privée comme une autre et à vouloir faire des économies de court terme. Il faut sortir de ces conneries-là", a répondu la candidate, disant vouloir "remettre de l'humain partout".
Après avoir rencontré des professionnels de la santé mentale le jour de son annonce de candidature début septembre à Rouen, elle dit avoir "repéré ce sujet depuis longtemps, en tant qu'élue", avant et après la crise du Covid, qui a "encore aggravé la situation".
Alors que quelques centaines de professionnels ont manifesté jeudi devant le ministère de la Santé et qu'Emmanuel Macron a débuté son déplacement dans les Hauts-de-France par une maison de santé à Aulnoye-Aymeries (Nord), Anne Hidalgo répète régulièrement que "la santé, comme l'éducation, sont deux piliers essentiels" d'une société, mais qu'ils sont aujourd'hui "abîmés".
Elle était attendue en fin d'après-midi dans une école des Lilas (Seine-Saint-Denis) pour discuter avec des enseignants et des parents d'élèves.