JO de Pékin: la Chine rejette la menace de boycott de Biden

«Mélanger la politique et le sport va à l'encontre de l'esprit olympique», a affirmé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian. (Photo, AFP)
«Mélanger la politique et le sport va à l'encontre de l'esprit olympique», a affirmé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 novembre 2021

JO de Pékin: la Chine rejette la menace de boycott de Biden

  • Ce regain de tension survient quelques jours seulement après le sommet virtuel entre le président Biden et son homologue chinois Xi Jinping
  • Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme accusent Pékin d'avoir interné au Xinjiang au moins un million de musulmans dans des «camps de rééducation»

PÉKIN : La Chine a rejeté vendredi la menace de boycott diplomatique des Jeux olympiques d'hiver de Pékin, évoquée par Joe Biden pour protester contre les violations des droits de l'Homme en Chine.

"C'est quelque chose que nous envisageons", a déclaré jeudi le président américain à des journalistes au sujet de cette option qui consisterait à ne pas envoyer de responsables gouvernementaux pour représenter Washington lors des compétitions, tout en laissant les athlètes américains y participer.

Cette menace a sans surprise suscité l'ire de la Chine.

"Mélanger la politique et le sport va à l'encontre de l'esprit olympique", a répondu devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

"Les accusations des Etats-Unis envers la Chine à propos des droits de l'Homme sont dénuées de vérité et totalement sans fondement", a-t-il ajouté.

Ce regain de tension survient quelques jours seulement après le sommet virtuel entre le président Biden et son homologue chinois Xi Jinping censé établir des "garde-fous" pour éviter que leurs nombreux différends ne dégénèrent en conflit.

Depuis des mois, le gouvernement américain recherche la meilleure façon de se positionner à l'égard de cet événement populaire et planétaire organisé par un pays qu'il accuse de perpétrer un "génocide" contre les musulmans ouïghours du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme accusent Pékin d'avoir interné au Xinjiang au moins un million de musulmans dans des "camps de rééducation".

Les autorités chinoises dénoncent systématiquement "l'ingérence" des Occidentaux qui condamnent cette situation, assurant qu'il s'agit de "centres de formation professionnelle" pour soutenir l'emploi et combattre l'extrémisme religieux.

«Fermer les yeux»

Jusqu'ici, interrogée sur sa décision, l'administration Biden bottait en touche, affirmant qu'elle voulait se coordonner avec les alliés des Etats-Unis en vue d'une "approche commune".

Mais l'échéance arrive: les sports d'hiver ont rendez-vous du 4 au 20 février dans la capitale chinoise.

Le Washington Post a rapporté mardi que le président démocrate devrait "approuver" d'ici fin novembre l'option du boycott diplomatique qui lui a été formellement recommandée par ses conseillers.

L'article du quotidien américain a aussitôt suscité des réactions positives des nombreux élus de tous bords qui plaidaient pour une telle solution, mais aussi les protestations de ceux qui voudraient aller plus loin.

Ces derniers mois, les résolutions et propositions de loi se sont multipliées au Congrès, certaines visant à punir les sociétés qui acceptent de sponsoriser les JO de Pékin, d'autres appelant le Comité international olympique à déplacer la compétition dans un autre pays.

Le boycott diplomatique avait été proposé dès le mois de mai par la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Certains sénateurs ont dit croire ces derniers jours que la Maison Blanche tranchera dans ce sens avant que le Congrès n'ait à légiférer.

Toutefois, plusieurs faucons républicains exhortent Joe Biden à annoncer un boycott total, par les responsables mais aussi les athlètes.

"La menace qui pèse sur nos athlètes et les crimes contre l'humanité commis par la Chine ne nous laissent pas d'autre choix", a martelé jeudi le sénateur Tom Cotton.

Le député Mike Waltz a dénoncé l'absence de réaction ferme du Comité international olympique sur le sort de la championne de tennis chinoise Peng Shuai, qui a accusé début novembre un ex-haut responsable du régime de l'avoir contrainte à un rapport sexuel, et dont la disparition suscite l'émoi.

Le Comité olympique américain s'oppose de son côté à un boycott total, expliquant que les Jeux sont importants après des mois de pandémie. 

Il a jugé par le passé que le boycott des Jeux de Moscou en 1980, par les Etats-Unis et une soixantaine d'autres pays, et de ceux de Los Angeles en 1984, par l'Union soviétique et ses alliés, avaient montré qu'utiliser ces événements comme un "outil politique" était une "erreur".


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."