Vietnam: une île paradisiaque, livrée aux ambitions démesurées des promoteurs

Cette photo prise le 18 novembre 2021 montre la partie du complexe de loisirs Vinpearl à Phu Quoc, alors que l'île se prépare à accueillir ses premiers touristes internationaux après le lancement d'un programme de passeport pour le vaccin contre le coronavirus Covid-19 ce mois-ci au Vietnam. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 18 novembre 2021 montre la partie du complexe de loisirs Vinpearl à Phu Quoc, alors que l'île se prépare à accueillir ses premiers touristes internationaux après le lancement d'un programme de passeport pour le vaccin contre le coronavirus Covid-19 ce mois-ci au Vietnam. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 novembre 2021

Vietnam: une île paradisiaque, livrée aux ambitions démesurées des promoteurs

  • Quelque 200 Sud-Coréens ont les été premiers visiteurs étrangers depuis 20 mois à débarquer sur l'île, nichée à quelques encablures du Cambodge, dans les eaux cristallines du golfe de Thaïlande
  • Les ambitions du groupe du milliardaire Phạm Nhật Vượng sont grandes: faire de Phu Quoc «une nouvelle destination internationale sur la carte touristique mondiale»

PHU QUOC : Des milliers de chambres d'hôtel, un téléphérique au Guinness des records, une Venise en miniature: l'île vietnamienne de Phu Quoc, qui a rouvert samedi au tourisme international, a profité de la pandémie pour accélérer son développement, un bétonnage à haut risque pour le paradis tropical.

Quelque 200 Sud-Coréens ont les été premiers visiteurs étrangers depuis 20 mois à débarquer sur l'île, nichée à quelques encablures du Cambodge, dans les eaux cristallines du golfe de Thaïlande.

"C'est la première fois que je quitte la Corée du Sud depuis le début de la crise sanitaire (...) Je me sens en sécurité. On est tous vaccinés", commente à l'AFP Tae Hyeong Lee.

Le groupe logera dans un resort de 12 000 chambres, pourra se promener en gondole, s'étourdir sur les manèges du parc d'attractions, taper la balle sur un 18 trous immaculé, nourrir les girafes au zoo safari et jouer à la roulette dans un casino digne de Las Vegas.

"Je suis tellement excitée à l'idée d'accueillir nos premiers visiteurs", s’enthousiasme Ngo Thi Bich Thuong, employée du gigantesque complexe, baptisé Phu Quoc United Center.

Sur plus de 1 000 hectares et des kilomètres de littoral au nord-ouest de l'île, il a ouvert ses portes il y a six mois, en pleine pandémie.

Le puissant conglomérat vietnamien VinGroup (BTP, tourisme, automobile, centres commerciaux, éducation...) a investi 2,8 milliards de dollars dans le projet.

Les ambitions du groupe du milliardaire Phạm Nhật Vượng sont grandes: faire de Phu Quoc "une nouvelle destination internationale sur la carte touristique mondiale".

40 000 chambres d'hôtel

Le bétonnage se propage ailleurs sur l'île.

"En tout, 40 000 chambres d'hôtel ont été construites, sont prévues ou en cours de construction", relève Ken Atkinson, vice-président du Conseil consultatif du tourisme vietnamien. "C'est plus de clés d'hôtel qu'à Sydney".

Au sud, un autre promoteur, Sun Group, a investi dans des parcs de loisirs et un téléphérique de près de 8 kilomètres, l'un des plus longs du monde, enregistré au Guinness des records.

"L'île d'émeraude" est longtemps restée à l'écart des circuits touristiques, se consacrant à la pêche, la culture du poivre vert et l'élevage de perles. 

La nature y est si florissante qu'en 2006 elle est classée "réserve mondiale de la biosphère" par l'Unesco.

Mais les plages de sable blanc ne tardent pas à attirer les investisseurs qui rêvent d'en faire un nouveau Phuket, l'île thaïlandaise qui a accueilli dix millions de visiteurs internationaux en 2019.

En 2012, un aéroport international est ouvert à Phu Quoc. Sept ans plus tard, cinq millions de touristes, dont plus de 500.000 étrangers - des Chinois, Russes, Japonais, Sud-Coréens - déferlent sur les plages.

«Déluge de plastique»

Même si une partie de l'île reste classée zone protégée, ce développement éclair inquiète.

"Phuket a mis des années à grandir, mais le Vietnam a tendance à vouloir tout faire d'un seul coup", déplore Ken Atkinson. "Je ne pense pas que l'on accorde suffisamment d'attention à ce qui serait dans l'intérêt à long terme de Phu Quoc". 

Les eaux cristallines regorgent de récifs coralliens et les plages étaient autrefois des lieux de ponte plébiscités par les tortues vertes et les tortues imbriquées, des espèces menacées. 

Aucune nidification n'a eu lieu ces dernières années, relevait l'UNESCO en 2018.

Et les déchets plastiques engendrés par le tourisme ont déjà eu un effet désastreux sur l'écosystème.

Avant la pandémie, environ 160 tonnes d'ordures étaient générées chaque jour, d'après le Fonds mondial pour la nature (WWF).

L'organisation dénonçait "un déluge presque inimaginable de plastique" qui menaçait la vie marine. Elle mettait en garde contre une gestion des déchets "inadaptée" face à l’explosion du tourisme.

"De plus en plus de visiteurs sont conscients de l'environnement, ils ne voudront pas se rendre sur des plages jonchées de détritus ou se baigner dans une mer polluée par les eaux usées", prévient Ken Atkinson.

Mais les habitants, coupés de la manne financière des touristes étrangers depuis des mois, ont hâte de voir les affaires repartir. 

"Si Phu Quoc ne se développait pas, ce ne serait qu'une perle non découverte", estime Chu Dinh Duc qui a monté une petite structure hôtelière à l'écart des gigantesques resorts.

Lai Chi Phuc, guide touristique, attend aussi avec impatience le retour des visiteurs.

"Tout le monde voulait s'échapper de Phu Quoc quand j'étais enfant", se souvient le jeune homme de 33 ans, parti longtemps travailler sur le continent. "Grâce aux touristes, j'ai pu enfin revenir dans mon île".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.