Comment l'Arabie saoudite a réussi à contenir la Covid-19

L’Arabie saoudite a réussi à éloigner l'ennemi de son territoire pendant deux mois, et gagné ainsi un temps précieux pour renforcer ses défenses (Photo, AFP).
L’Arabie saoudite a réussi à éloigner l'ennemi de son territoire pendant deux mois, et gagné ainsi un temps précieux pour renforcer ses défenses (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 23 septembre 2020

Comment l'Arabie saoudite a réussi à contenir la Covid-19

  • En juin, le nombre de cas par jour paraissait inquiétant, mais la bataille avait tourné en faveur du Royaume. Les jours suivants, les chiffres ont commencé à diminuer
  • La tendance se confirme, même si les restrictions ont été allégées et malgré le retour progressif à la normale de la vie dans le pays

LONDRES: Le 17 juin est passé inaperçu en Arabie saoudite. Comme n’importe quel autre jour dans la lutte acharnée du Royaume contre la pandémie de coronavirus (Covid-19): la pire crise de santé publique que le pays ait jamais connue.

Cependant, le 17 juin sera à l’avenir une date clé pour que le peuple saoudien se souvienne de la bataille épique que mène son pays contre cet ennemi microscopique qui a mis le monde à genoux. C'est en effet le jour où le nombre de nouveaux cas quotidiens dans le Royaume a atteint son apogée.

À cette période, le nombre de 4 919 cas par jour paraissait inquiétant. En fait, la bataille avait tourné en faveur du Royaume. Les jours suivants, on a vu les chiffres diminuer, lentement mais sûrement. Depuis le premier cas signalé dans le Royaume le 2 mars, l'Arabie saoudite a brisé les reins de la pandémie en seulement 107 jours.

C’est en Chine que la Covid-19 est apparue au début de janvier et qu’elle s’est propagée rapidement dans le monde. Toutefois, l'Arabie saoudite a réussi à tenir l’ennemi éloigné de son territoire pendant deux mois, et gagné ainsi un temps précieux pour renforcer ses défenses.

«Nous étions plus chanceux que beaucoup d'autres pays. Les cas dans le Royaume ont commencé un peu plus tard», a déclaré le Dr Hani Jokhdar, ministre adjoint de la Santé publique, lors du Sommet mondial sur la santé numérique de Riyad au mois d’août. «Cela nous a donné l’opportunité de développer nos systèmes, tout en observant et en surveillant ce qui se passait dans le reste du monde.»

L'Arabie saoudite a été parmi les premiers pays au monde à mettre en place des tests de dépistage du coronavirus dans les laboratoires. À partir du 5 mars, les tests étaient disponibles pour toute personne présentant des symptômes. Au cours des cinq mois qui suivirent, plus de cinq millions de tests ont été effectués.

«Voilà que nous récoltons aujourd'hui le fruit de notre travail.»

Le porte-parole du ministère de la Santé saoudien, le Dr Mohammed Al-Abd Al-Aly

En février, les vols internationaux à destination et en provenance des pays infectés ont été rapidement réduits, puis interdits à partir du 15 mars. Peu après, des restrictions sur les voyages domestiques ont suivi.

En effet, l'Arabie saoudite a pris la mesure sans précédent mais nécessaire de suspendre les visas des pèlerins étrangers pour l’Omra, le 27 février. Le Royaume a également pris l'initiative de fermer les mosquées.

Le 2 mars, les défenses de l’Arabie saoudite ont été brisées quand deux citoyens porteurs du virus sont rentrés du Bahreïn, sans mentionner que leur voyage avait commencé en Iran, un pays déjà en proie à la maladie.

Cependant, l'Arabie saoudite, le dernier des six États du Conseil de coopération du Golfe à être touché par le virus, était mieux préparée que de nombreux pays à ce qui allait suivre. Une série d'applications – certaines existaient déjà, d'autres ont été développées rapidement pour affronter la nouvelle maladie – ont permis aux citoyens et aux résidents de signaler les symptômes, de prendre des rendez-vous virtuels et d'accéder aux tests.

Certes, cette technologie a joué un rôle essentiel dans la gestion du Hadj. En tant que gardienne des sites les plus sacrés de l'islam, l'Arabie saoudite était dès le départ amplement consciente de l’importance d’une bonne organisation du pèlerinage. Sinon, les conséquences auraient été graves pour le Royaume, ainsi que pour la région et la planète entière.

Cette année, il a été décidé de limiter le nombre de pèlerins au chiffre symbolique de mille, sélectionnés parmi les citoyens et les étrangers qui vivaient dans le pays. Grâce à une sélection minutieuse, un suivi et une gestion méticuleuse, le Hadj s'est déroulé, au cours de cette année exceptionnelle, sans qu’un seul cas de Covid-19 ne soit signalé.

La lutte de l'Arabie saoudite contre le virus a été menée depuis le sommet. Le 19 mars, le roi Salmane s'est adressé à la nation à la télévision. «Le Royaume continue de prendre toutes les mesures de précaution pour faire face à cette pandémie et en limiter les effets. Nous comptons sur l'aide de Dieu tout puissant, et sur toutes les mesures de précaution que nous allons prendre, soutenus par votre forte détermination à faire face à l'adversité, avec la fermeté des croyants au premier plan», a-t-il déclaré.

Le Royaume contre la COVID-19
Voici comment l’Arabie saoudite a pu agir rapidement et coordonner la riposte mondiale face à la Covid-19, évitant une crise bien plus grave, chez elle et dans le monde entier.
Enter
keywords

Ni l'Arabie saoudite ni le monde ne sont encore sortis de la crise. Cependant, avec le nombre de cas quotidiens dans le monde qui continue d'augmenter, atteignant un record de plus de 316 000 personnes infectées le 11 septembre, pour un total de 31,2 millions de cas et 965 372 décès, le nombre de cas quotidiens en Arabie saoudite, lui, continue de diminuer.

Et la tendance se confirme, même si les restrictions ont été allégées et malgré le retour progressif à la normale de la vie dans le pays.

Dimanche, le nombre de nouveaux cas enregistrés par jour est passé sous la barre des 500  pour la première fois en cinq mois. Comme l'a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, le Dr Mohammed al-Abd al-Aly: «Voilà que nous récoltons aujourd'hui le fruit de notre travail». Cette «énorme amélioration», a-t-il ajouté, est le résultat des «efforts de chacun de nous».

Il ne fait aucun doute que l’année 2020 a été difficile pour l’Arabie saoudite, avec un total de 329 271 cas et 4 458 décès signalés dimanche.

Il suffit pourtant d’observer le sort de nombreux autres pays – certains sont parmi les pays les plus puissants et les plus avancés du monde – pour se rendre compte à quel point cette année obscure aurait pu être pire pour le Royaume. Ses préparatifs et ses actions opportunes et décisives lui ont certainement épargné le pire.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

Comment les médecins saoudiens luttent contre la Covid-19 à l’étranger
Par Tareq Al-Thaqafi -
L'Arabie saoudite contre la COVID-19
Par Arab News en Français -

Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

Short Url
  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.