Covid-19 An III: Un hiver qui s'annonce long et difficile

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le bilan global de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui calculé à partir des chiffres officiels. (Photo, AFP)
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le bilan global de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui calculé à partir des chiffres officiels. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 23 novembre 2021

Covid-19 An III: Un hiver qui s'annonce long et difficile

  • L'Autriche est officiellement confinée depuis lundi, ses 8,9 millions d'habitants ayant, sur le papier, l'interdiction de sortir, sauf pour faire des courses, du sport ou pour des soins médicaux
  • La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 5 148 939 morts dans le monde depuis fin 2019

ATHENES:  Alors que l'hémisphère Nord entre dans l'hiver, et malgré une campagne de vaccination qui s'est voulu massive et aggressive au printemps dernier, les cas de Covid-19 battent une nouvelle fois des records dans plusieurs pays. L'arme ultime contre la pandémie, la vaccination, n'a en outre pas encore convaincu certains groupes de population à travers l'Europe. Certains pays comme l'Autriche ont choisi une solution extrême: recourir à l'obligation vaccinale alors que les grimpent de pluys belle. Une nette résistance à la vaccination se fait sentir également dans le nord de la Grèce, à Thessalonique et ses environs, puisque certains prêtres sont même allés jusqu'à en dénigrer l'utilité, se faisant d'ailleurs taper sur les doigts par le gouvernement. Même situation en France et plus précisemment en Guadeloupe où la population continue de se rebiffer contre vaccins et confinement et où la situation sanitaire demeure catastrophique.

Mardi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dit redouter 700.000 morts supplémentaires d'ici le printemps. L'OMS s'est inquiétée de l'"emprise" de l'épidémie de Covid-19 en Europe, qui pourrait porter ainsi le nombre total de décès à 2,2 millions d'ici le printemps.

"On peut s'attendre à ce que les lits d'hôpitaux soient soumis à une pression élevée ou extrême dans 25 pays et à une pression élevée ou extrême dans les unités de soins intensifs dans 49 des 53 pays d'ici au 1er mars 2022. Les décès cumulés signalés devraient atteindre plus de 2,2 millions d'ici le printemps prochain, sur la base des tendances actuelles", a expliqué l'organisation dans un communiqué. Actuellement, plus de 1,5 million de personnes sont mortes du Covid dans la région.

Autriche: reconfinement dans un climat électrique 

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Carte d'Autriche sur le nombre de cas détectés du 15 au 21 novembre par région

L'Autriche est officiellement confinée depuis lundi, ses 8,9 millions d'habitants ayant, sur le papier, l'interdiction de sortir, sauf pour faire des courses, du sport ou pour des soins médicaux. 

Il est possible de se rendre au bureau et de déposer les enfants à l'école mais les autorités ont appelé à les garder à domicile.

Samedi, environ 40 000 personnes étaient descendues dans la rue à Vienne pour crier à la "dictature", à l'appel du parti d'extrême droite FPÖ.

Pression pour la vaccination en Allemagne

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Carte de l'incidence par district en Allemagne, données au 19 novembre

Les Allemands seront "vaccinés, guéris ou morts" d'ici à la fin de l'hiver en raison de la flambée actuelle du nombre des contaminations, a averti lundi le ministre de la Santé Jens Spahn.

Evoquant un variant Delta "très, très contagieux", il a appelé les Allemands à "urgemment" se faire vacciner, en particulier dans les régions du sud et de l'est, car l'Allemagne est frappée de plein fouet par une nouvelle vague de Covid-19 que les experts attribuent notamment à un taux de vaccination (68%) parmi les plus faibles de l'Europe occidentale.

La chancelière sortante Angela Merkel a elle jugé que les restrictions actuelles dans le pays n'étaient "plus suffisantes" face à la "situation dramatique" provoquée par la flambée des infections.

France : pic d'hospitalisations «fin décembre ou janvier»

Le nombre des patients ayant contracté le Covid hospitalisés en soins critiques est "relativement stable" et les conséquences sur l'hôpital de la 5e vague, "si elle doit se produire", ne sont pas attendues pour avant "fin décembre ou janvier", ont déclaré lundi les autorités.

... et situation «très explosive» en Guadeloupe

Le président Emmanuel Macron a assuré lundi le département français de la Guadeloupe (Caraïbes), où la contestation des mesures sanitaires a dégénéré en crise sociale d'ampleur, de la "solidarité" de la nation face à "une situation très explosive" et demandé à "ne rien céder au mensonge et à la manipulation" politique.

Des renforts de police en provenance de métropole ont participé au démantèlement de barricades, mais la poursuite des violences a conduit le rectorat à suspendre lundi l'accueil des élèves dans les écoles, collèges et lycées. L'exécutif a vivement condamné lundi les violences urbaines et pillages et appelé au calme face à la "crise très explosive" en Guadeloupe, en proie à une contestation sociale liée à l'obligation vaccinale contre le Covid.

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Adolescents: le vaccin Pfizer «100%» efficace après 4 mois

Le vaccin contre le Covid-19 de Pfizer chez les 12-15 ans reste "100%" efficace plus de quatre mois après la deuxième injection, a déclaré lundi l'entreprise, des données actualisées qui doivent soutenir une prochaine demande d'autorisation complète du remède pour cette tranche d'âge. 

Ce vaccin bénéficie pour le moment d'une autorisation d'utilisation en urgence pour les adolescents, depuis mai aux Etats-Unis.

Johnson & Johnson: le régulateur européen évalue l'efficacité d'un rappel

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé lundi qu'elle était en train d'évaluer une demande du laboratoire Johnson & Johnson en vue de permettre l'injection d'une dose de rappel avec le vaccin qu'il a conçu contre le Covid-19 aux personnes âgées d'au moins 18 ans dans l'UE.

Ce serait alors le troisième vaccin -après Pfizer et Moderna- à pouvoir être utilisé dans l'UE pour un rappel chez les adultes.

Plus de 5,1 millions de morts

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La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 5 148 939 morts dans le monde depuis fin 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles lundi à 11H00 GMT.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 771 118 décès, devant le Brésil (612 659), l'Inde (465 911), le Mexique (292 471) et la Russie (265 336).

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan global de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui calculé à partir des chiffres officiels. 


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.