En Ile-de-France, les campements ont disparu, pas les migrants

Combien de migrants cachés en Ile-de-France ? Au moins 500 dans des squats. Ici le démantèlement du campement de Grande-Synthe le 16 novembre dernier. (AFP).
Combien de migrants cachés en Ile-de-France ? Au moins 500 dans des squats. Ici le démantèlement du campement de Grande-Synthe le 16 novembre dernier. (AFP).
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

En Ile-de-France, les campements ont disparu, pas les migrants

  • Depuis les évacuations musclées il y a un an les autorités veulent éviter à tout prix la reformation d'un camp agglomérant des milliers de personnes
  • Mais si les tentes ont disparu du paysage, les exilés, eux, se sont repliés dans des recoins isolés d'Ile-de-France

PARIS: José a beau tenir sa main pour l'empêcher de trembler, il peine à masquer sa nervosité. Depuis un mois, il a un toit. Mais dans le squat de banlieue parisienne qu'il partage avec 250 autres migrants africains, il parvient tout juste à "ne pas devenir fou".


Ces derniers mois, ce sans-papiers guinéen de 28 ans qui vit de petits boulots, a passé des nuits "caché dans des voitures", des cages d'escaliers, sous des ponts, avant de trouver refuge dans des bureaux désaffectés de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), "fatigué d'appeler le 115", le numéro d'urgence dédié aux sans-abri.


Depuis les évacuations musclées il y a un an des campements de migrants près du Stade de France (Seine-Saint-Denis) et place de la République à Paris, les autorités veulent éviter à tout prix la reformation d'un camp agglomérant des milliers de personnes.


Mais si les tentes ont disparu du paysage, les exilés, eux, se sont repliés dans des recoins isolés d'Ile-de-France.


Dernier arrivé, dernier servi: dans l'immeuble occupé depuis mai, avec ses bureaux transformés en chambres et ses couloirs en dépôts de gazinières, Véligo et autres canapés, José dort sur une mousse de matelas dans l'entrée.


"Je n'ai pas encore de chambre. La vie est très dure, j'espère ne pas devenir fou", raconte-t-il, en traînant un sac isotherme qui contient ses maigres possessions: une boîte alimentaire en plastique, un change, deux bouteilles d'eau.

«Enfer»

"Je préfère ici que dehors. Il y a quand même un toit, on est protégé du froid", tempère Koné Fousseni, un Ivoirien de 19 ans aux cheveux ras teints en rouge.


Lui a connu le campement de Saint-Denis, avant de se retrouver en errance et de finalement rejoindre ce squat.


"On soutient tout ce qui permet de sortir de l'enfer des campements", abonde Paul Alauzy, responsable des maraudes de Médecins du monde, présent ce vendredi de novembre sur ce lieu symbolique, selon lui, de la "défaillance du premier accueil".


Combien de migrants cachés en Ile-de-France ? Au moins 500 dans ces squats, expliquent les organisations qui y interviennent, comme celui bâti à l'abri des regards par un groupe d'Afghans dans un parc départemental de Seine-Saint-Denis.


S'y ajoutent quelque 700 personnes éparpillées par grappes sur une douzaine de micro-campements en lisière de Paris.


"Ce qui s'est passé place de la République il y a un an est structurel", dénonce Kerill Theurillat, de l'association Utopia56. "En Ile-de-France, on a du mal à installer des familles sous des ponts, parce qu'elles se font systématiquement déloger. Il y a une vraie maltraitance d'Etat, qui a pour objectif d'invisibiliser les gens, mettre le problème sous le tapis".


Avec le "collectif réquisitions", l'association a mené 11 opérations coup de poing depuis le démantèlement du 17 novembre 2020, pour "rendre visibles" ces personnes et obtenir une prise en charge.


Mais un an après, le constat est amer: "la rue reste un passage obligé à l'arrivée en France", estime le responsable.

Tunnel bondé 

C'est le cas pour Abdel Wajeed, un Afghan de 25 ans qui vit avec une centaine de compatriotes sous un pont le long du canal de l'Ourcq, en bordure de Paris.


"Il fait très froid. On n'a rien. On mange parfois, quand un restaurant afghan nous donne des restes. Sinon, on attend juste qu'on nous trouve un toit", relate le natif de Nangarhar, planté près d'un amas de vêtements, de poubelles et de bouteilles de yaourt liquide.


Dans la rue subsistent en majorité des personnes en situation irrégulière, depuis que le gouvernement a mis en place le 1er janvier un système de répartition des demandeurs d'asile en régions, observe Didier Leschi, patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).


"Notre intérêt, c'est qu'il n'y ait plus de campements", assume ce haut-responsable, affirmant que 1.600 personnes sont transférées chaque mois vers la province, faute de quoi l'Etat leur coupe l'allocation pour demandeurs d'asile.


Dans un étroit tunnel qui relie le XIXe arrondissement de Paris au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), Al Hassan Ba broie du noir. Le jeune Ivoirien s'apprête à passer sa deuxième nuit dans la rue, mais il n'y a plus de place dans les trois rangées de tentes installées. Il devra donc s'isoler, plus loin.


Al Hassan assure avoir 16 ans. Assis sur une chaise de bureau fatiguée, il ressasse: "Si au début, c'est déjà comme ça, on se dit: où ça va s'arrêter ?"


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.