Aux Pays-Bas, des médecins s'emploient à vacciner les protestants conservateurs

De son cabinet d'Urk, petite ville de pêcheurs isolée et très religieuse au nord des Pays-Bas, le docteur Wilco Bloed essaie de convaincre ceux qui résistent au vaccin contre le coronavirus, persuadés que Dieu est de leur côté. (Photo/AFP)
De son cabinet d'Urk, petite ville de pêcheurs isolée et très religieuse au nord des Pays-Bas, le docteur Wilco Bloed essaie de convaincre ceux qui résistent au vaccin contre le coronavirus, persuadés que Dieu est de leur côté. (Photo/AFP)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Aux Pays-Bas, des médecins s'emploient à vacciner les protestants conservateurs

  • Seulement un tiers environ des habitants ont été vaccinés dans cette ville connue pour son opposition historique à la vaccination
  • Face à la recrudescence du nombre de cas de Covid-19, atteignant des records au niveau national, les médecins d'Urk ont lancé leur propre campagne de vaccination dans une ultime tentative de convaincre les réfractaires

URK: De son cabinet d'Urk, petite ville de pêcheurs isolée et très religieuse au nord des Pays-Bas, le docteur Wilco Bloed essaie de convaincre ceux qui résistent au vaccin contre le coronavirus, persuadés que Dieu est de leur côté.

Seulement un tiers environ des habitants ont été vaccinés dans cette ville connue pour son opposition historique à la vaccination. Urk, 20.000 habitants, est nichée au coeur de la "Bijbelgordel", la ceinture de la Bible, une expression qui désigne des localités protestantes conservatrices dans le pays.

Face à la recrudescence du nombre de cas de Covid-19, atteignant des records au niveau national, les médecins d'Urk ont lancé leur propre campagne de vaccination dans une ultime tentative de convaincre les réfractaires.

Les médecins de la ville proposent aux habitants de les vacciner eux-mêmes, dans leur cabinet, un endroit familier, plutôt que dans un centre de vaccination.

Depuis le début de cette initiative en octobre, le taux de vaccination a grimpé à 35% mais ce chiffre reste bien en deçà du taux national chez les adultes aux Pays-Bas, de l'ordre de 84,7%.

"L'aversion pour la vaccination était assez grande", concède Wilco Bloed, qui s'est installé à Urk il y a 15 ans.

"Il est vrai que les habitants d'Urk peuvent être assez têtus", affirme-t-il.

 « Providence divine »

Urk, qui compte près d'une vingtaine de clochers, a été le point de départ en janvier des pires émeutes depuis plusieurs décennies aux Pays-Bas, provoquées par la mise en place d'un couvre-feu national contre le virus.

Puis des échauffourées ont eu lieu avec des journalistes devant les églises qui continuaient d'organiser des messes malgré les restrictions. Le week-end dernier, la ville a été le théâtre de nouveaux troubles, sans commune mesure cependant avec les heurts survenus à Rotterdam ou La Haye.

Il y a soixante-dix ans, Urk était encore une île. Depuis, elle a été rattachée au continent après d'énormes projets d'assèchement mais a gardé sa mentalité insulaire.

"Si le reste des Pays-Bas fait une chose, Urk fait l'autre", relève Jacob, 21 ans, venu pêcher dans le port avec un ami.

Certains estiment que se faire vacciner revient à intervenir dans la volonté de Dieu et il y a deux ans, Urk a connu une épidémie de rougeole.

"D'une part, la Bible dit que l'on peut prendre des précautions. On peut donc se préparer à certaines crises" comme le coronavirus, déclare Alwin Uitslag, révérend de l'Eglise réformée néerlandaise à Urk.

"D'un autre côté, il est dit que la vaccination n'est pas autorisée car vous intervenez dans la providence divine", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

La religion, mais pas que

Alwin Uitslag décrit son Eglise comme "stricte", avec deux services religieux le dimanche, jour durant lesquels les magasins sont fermés et il est interdit de travailler. Les femmes doivent porter des robes et mettre un foulard.

Mais le choix de se vacciner contre le coronavirus incombe à la "conscience individuelle" des gens, estime le révérend, sans vouloir préciser si lui-même est vacciné.

La science et la religion ne font pas toujours bon ménage mais les médecins et les révérends d'Urk essaient de trouver ensemble la meilleure voie à suivre.

Même si finalement, la religion reste "en fait une très petite partie" du problème, observe Wilco Bloed.

La peur des effets secondaires, l'isolement d'Urk - bien loin du gouvernement à La Haye -, la désinformation et une population jeune expliquent "en grande partie" le faible taux de vaccination, analyse le médecin.

Les résultats de la campagne de vaccination locale, menée avec l'autorité sanitaire néerlandaise (GGD) et la municipalité, sont encourageants, bien qu'il reste encore beaucoup à faire.

"Au cours de la première semaine et demie, le même nombre d'injections a été administré que ce que le GGD avait fait en quatre semaines auparavant, bien que nous voyons ce nombre ralentir un peu", déclare M. Bloed.

Le médecin est également membre de l'Eglise réformée, cela ne l'empêche pas de prôner la vaccination: "Regardez, je suis aussi chrétien. Et oui, nous ne sommes pas obligés d'être d'accord sur tout".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.