Accusé de viol, Nicolas Hulot quitte la vie publique

Le militant écologiste et ancien ministre Nicolas Hulot (Photo, AFP).
Le militant écologiste et ancien ministre Nicolas Hulot (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 novembre 2021

Accusé de viol, Nicolas Hulot quitte la vie publique

  • «Je vais quitter la présidence d'honneur de ma fondation, oeuvre de ma vie pour les protéger des salissures», a-t-il déclaré sur BFMTV
  • Il devançait ainsi d'une journée la diffusion d'un reportage télévisé qui donne la parole à des femmes l'accusant d'«agression sexuelle et même de viol», qu'il a démentis

PARIS: Visé par de nouvelles accusations d'agression sexuelle et de viol qu'il nie farouchement, le militant écologiste et ancien ministre Nicolas Hulot a annoncé mercredi quitter «définitivement» la vie publique, disant vouloir ainsi protéger ses proches et sa Fondation des retombées du «lynchage».

"Je vais quitter la présidence d'honneur de ma fondation, oeuvre de ma vie (...) pour les protéger des salissures", a-t-il déclaré sur BFMTV.

Il devançait ainsi d'une journée la diffusion d'un reportage télévisé qui donne la parole à des femmes l'accusant "d'"agression sexuelle et même de viol", qu'il a démentis.

"Dans la foulée, pas plus parce que ma conscience ne serait pas tranquille, je quitte définitivement la vie publique tout simplement parce que je suis écoeuré", a ajouté l'ancien animateur TV. "Je quitte mon engagement et je ne m'exprimerai plus. C'est trop lourd payé".

Comme il l'avait fait en 2018 lors de la publication d'un article révélant une plainte pour viol classée sans suite car prescrite, Nicolas Hulot se défend avant même la révélation des accusations émanant de quatre ou cinq femmes selon ses propos. 

Une méthode de défense dénoncée par la Fondation des femmes qui réclame "un peu de décence". "C'est à nouveau une campagne de gestion de crise qui consiste à vouloir parler avant qu'on ait pu entendre ces femmes. Laissons-les parler, qu'il se taise pour qu'on puisse les écouter", a déclaré à l'AFP sa présidente Anne-Cécile Mailfert. 

«Propos intolérables»

Le reportage en question doit être diffusé dans Envoyé Spécial sur France 2 jeudi soir, a confirmé France Télévisions à l'AFP.

Nicolas Hulot indique avoir été informé d'au moins quatre nouveaux témoignages sur des faits allégués et prescrits, qui remontent jusqu'à 1989.

"Au prétexte que ces affaires sont prescrites, je n'ai plus le droit à une enquête. On va m'accuser de crime et de délit", a-t-il déclaré, critiquant un "système qui est en train de perdre la raison", avec "la justice qui se déplace sur les plateaux de télévision".

Même sans connaître les détails des accusations, "je sais ce que je suis incapable de faire, ce que je n'ai pas fait", a-t-il martelé. "Ces affirmations sont mensongères".

"Je sais que j'ai un physique très ingrat et que donc seule la contrainte me permet de vivre des histoires d'amour... Mais plus sérieusement, je n'ai jamais séduit par contrainte", a-t-il encore dit.

"Ironiser sur un tel sujet ? Sérieusement ?", a réagi sur Twitter la ministre déléguée chargée de l'Egalité femmes-hommes Elisabeth Moreno. "Ces propos sont intolérables".

"Nous n'avons pas vu le documentaire mais nous serons toujours du côté des victimes", a réagi sur Twitter le numéro un d'EELV Julien Bayou.

En février 2018, le magazine Ebdo, qui a depuis disparu, avait publié une enquête controversée incluant en particulier une plainte pour viol contre l'ex-animateur télé, classée sans suite car les faits étaient prescrits.

Cette plainte avait été déposée en 2008 par Pascale Mitterrand, petite-fille de François Mitterrand, et les actes dénoncés remonteraient à 1997.

«A l'écart du monde»

Juste avant la parution de l'article, celui qui était alors ministre de l'Environnement avait "pris les devants" en allant démentir, déjà sur BFMTV, tout comportement inapproprié et des rumeurs "ignominieuses".

Et il n'avait pas été affecté politiquement par cet article très critiqué.

Nicolas Hulot avait finalement quitté le gouvernement avec fracas en août 2018, dénonçant le manque d'avancées sur l'environnement. A la question mercredi de savoir si des accusations d'agressions avaient joué un rôle dans cette décision, il a répondu: "Pas une seconde".

Et maintenant, à quoi ressemblera la vie de celui qui a longtemps entretenu son image d'"écologiste préféré des Français" ? 

"Me mettre à l'écart de ce monde que je ne reconnais plus", a-t-il répondu. "A partir de demain, tout va s'enflammer et le lynchage commencera".

La Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH), se refusant à commenter une affaire qui touche à la "question fondamentale" de la libération de la parole des femmes, s'est de son côté dit "résolue à poursuivre son action pour l'écologie et la justice sociale".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.