France: critiqué, le gouvernement se défend de lâcher ses pêcheurs face à Londres

Sur cette photo d'archive prise le 6 mai 2021, des bateaux de pêche français rentrent chez eux après leur manifestation devant le port de Saint-Hélier au large de l'île britannique de Jersey pour attirer l'attention sur ce qu'ils considèrent comme des restrictions injustes sur leur capacité à pêcher dans les eaux britanniques. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 6 mai 2021, des bateaux de pêche français rentrent chez eux après leur manifestation devant le port de Saint-Hélier au large de l'île britannique de Jersey pour attirer l'attention sur ce qu'ils considèrent comme des restrictions injustes sur leur capacité à pêcher dans les eaux britanniques. (AFP)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

France: critiqué, le gouvernement se défend de lâcher ses pêcheurs face à Londres

  • La France «maintient toutes les options ouvertes si le dialogue» n'aboutissait pas, dit Beaune en référence aux différentes sanctions que pourraient décider Paris et l'UE
  • L'ex-négociateur du Brexit et candidat à l'investiture de la droite Michel Barnier a fustigé «le renoncement» du gouvernement

PARIS: Paris a assuré vendredi ne rien lâcher face à Londres dans son contentieux sur les licences de pêche, au lendemain de déclarations interprétées comme une capitulation par certains pêcheurs et qui ont déclenché une vague de critiques des candidats à la présidentielle.


"Nous allons continuer à nous battre, nous ne lâcherons pas nos pêcheurs", a assuré vendredi le président Emmanuel Macron lors d'un déplacement dans le Nord de la France, exhortant la Commission européenne à agir.


"Il n'y a ni renoncement, ni reculade. On continue à la fois la négociation et la pression. On demande le même nombre de licences", entre 150 et 200, avait assuré auparavant le secrétaire d'Etat aux Affaires européens Clément Beaune.


La France "maintient toutes les options ouvertes si le dialogue" n'aboutissait pas, a-t-il dit en référence aux différentes sanctions que pourraient décider Paris et l'Union européenne (UE).


Alors que Paris peine à obtenir des droits de pêche, notamment auprès des autorités de l'île anglo-normande de Jersey, la ministre de la Mer Annick Girardin a évoqué jeudi un plan d'indemnisation pour les pêcheurs qui perdraient leurs licences pour les eaux britanniques.


Ces propos ont provoqué la colère des professionnels, y voyant un aveu implicite par la France de sa "défaite".


Plusieurs responsables politiques ont aussi exprimé leur courroux en pleine campagne présidentielle, et alors que les relations franco-britanniques sont très tendues sur de nombreux sujets.


"Emmanuel Macron a capitulé" pour la cheffe du Rassemblement national Marine Le Pen. "Une honte", pour le communiste Fabien Roussel. "Scandaleux renoncement", "camouflet"...: les prétendants à la présidence sautaient sur l'occasion de critiquer Emmanuel Macron, probable candidat à sa succession. L'ex-négociateur du Brexit et candidat à l'investiture de la droite Michel Barnier a fustigé "le renoncement" du gouvernement.


"Il y a eu une erreur de communication de Girardin et une mésinterprétation des pêcheurs", estime Elvire Fabry, politologue à l'Institut européen Jacques Delors.


Pour Jean-Luc Hall, le directeur général du comité des pêches français, c'est aussi "plutôt une erreur de +timing+ qui est reprochée par certains qui redoutent que ce soit interprété comme un aveu de faiblesse par le Royaume-Uni".


A Londres, la déclaration de la ministre française est passée totalement inaperçue et n'a pas provoqué d'euphorie antifrançaise dans la presse tabloïd.

Commission trop molle ? 
"A mon sens, le message de Girardin était de montrer que tous les risques sont planifiés pour ne pas laisser les pêcheurs penser qu'il y avait un risque de +chute de la falaise+" en cas d'échec de la négociation, estime Mme Fabry.


Mais Emmanuel Macron a aussi mis la pression sur la Commission européenne, qu'il accuse de ne pas assez se mobiliser. Elle "doit nous protéger. Ca va trop lentement, ça va trop mollement", a regretté le président français, en prévenant que si "la Commission ne joue pas son rôle, la France le fera".


A Bruxelles, "on parle plus du protocole irlandais (un autre point de friction entre l'UE et le Royaume-Uni, ndlr) que de la question de la pêche", relève Eric Maurice, responsable du bureau de Bruxelles de la Fondation Robert Schuman qui considère que la France n'est pas isolée.


"Tout le monde est bien conscient à Bruxelles et dans les Etats membres que c'est une question plus générale de respect par les Britanniques des accords Brexit", estime-t-il, "et tout le monde sait très bien qu'on est face à un partenaire qui ne respecte pas forcement sa parole".


Paris semble pressé de régler le problème avant le début de sa présidence tournante de l'UE le 1er janvier. 


L'agenda de la présidence française est "très court, élection présidentielle oblige" et "sera concentré sur les trois premiers mois" et "il ne faut pas, comme le souhaite Boris Johnson, que cela accapare l'attention médiatique alors que les priorités des Européens sont ailleurs", juge la chercheuse.


"Prendre la présidence, ça veut dire être en charge de tous les dossiers sur la table, et donc, politiquement, techniquement, c'est toujours bien de pouvoir fermer un dossier compliqué et se concentrer sur le pilotage de l'activité de l'ensemble de l'Union", estime aussi M. Maurice.


Les pêcheurs, eux, veulent maintenir la pression: "Le temps des actes est venu", prévient le comité des pêches. 


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.