Voile, sujets régaliens: Gabriel Attal droit sur sa ligne

Le président du groupe parlementaire Ensemble Pour la République Gabriel Attal (à droite) et le député et conseiller municipal d'Ensemble Pour la République à Saint-Cloud Pierre Cazeneuve (à gauche) sortent d'une réunion avec le Premier ministre français dans le cadre des consultations sur la représentation proportionnelle, à l'Hôtel Matignon à Paris, le 1er mai 2025. (AFP)
Le président du groupe parlementaire Ensemble Pour la République Gabriel Attal (à droite) et le député et conseiller municipal d'Ensemble Pour la République à Saint-Cloud Pierre Cazeneuve (à gauche) sortent d'une réunion avec le Premier ministre français dans le cadre des consultations sur la représentation proportionnelle, à l'Hôtel Matignon à Paris, le 1er mai 2025. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 23 mai 2025

Voile, sujets régaliens: Gabriel Attal droit sur sa ligne

  • En proposant l'interdiction du voile pour les moins de quinze ans, Gabriel Attal poursuit sa trajectoire de "fermeté" sur la laïcité et les sujets régaliens, mais s'attire de nombreuses critiques jusque dans son camp
  • Des membres de Renaissance ont soutenu publiquement la proposition, comme les député Mathieu Lefevre et Charles Rodwell ou le chef de file des sénateurs macronistes François Patriat

PARIS: En proposant l'interdiction du voile pour les moins de quinze ans, Gabriel Attal poursuit sa trajectoire de "fermeté" sur la laïcité et les sujets régaliens, mais s'attire de nombreuses critiques jusque dans son camp, sur le fond comme sur sa méthode jugée solitaire.

Exposition garantie. Mardi, à la veille du Conseil de défense consacré au rapport sur les Frères musulmans et l'islamisme politique en France, Le Parisien publie une proposition choc du parti Renaissance: interdire le voile pour les moins de quinze ans et instaurer un "délit de contrainte au port du voile" pour les parents.

"Primaire sauvage de la droite" face à Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Édouard Philippe, dénonce, à gauche, le patron du PS Olivier Faure. "Ca suffit de faire des annonces qui deviennent inapplicables une fois le texte éventuellement voté", tonne, à droite, le président du Sénat Gérard Larcher, quand l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, fustige une proposition "complètement démente".

Dans son propre camp également, les critiques ont fusé. "Propositions complètement indigentes", juge un cadre du camp présidentiel. "Sur le fond, je ne suis pas d'accord. Sur le plan du droit, il me semble que c'est probablement inconstitutionnel", juge auprès de l'AFP le député Renaissance (ex-PS) Éric Bothorel.

"Je ne vois pas quel est le sens profond de cette proposition qui va diviser au lieu de rassembler", abonde le député Karl Olive, plutôt estampillé aile droite du groupe.

"Ah bon, Gabriel Attal fait de la politique... Vous croyez ?", ironise un député de l'aile gauche du groupe, pas vraiment à l'aise. "Mon avis sur la proposition, je le garde", évacue-t-il, pour ne pas "nourrir la division".

Gabriel Attal, président de Renaissance et patron des députés du groupe, s'est lui-même chargé d'assurer le service après-vente. "On dit que c'est pas bien, que ce n'est pas normal que des fillettes de 5, 6 ans soient voilées, mais qu'il n'y a pas de mesures pour y répondre ? Moi, je n'ai jamais accepté de me résigner", a-t-il expliqué mercredi.

L'ancien Premier ministre "croi(t) qu'il y a une voie de passage constitutionnelle", au nom de "la protection de l'enfance", et en invoquant le précédent de la loi prohibant le port de la burka.

-Fin de "l'ambiguïté"-

Des membres de Renaissance ont soutenu publiquement la proposition, comme les député Mathieu Lefevre et Charles Rodwell ou le chef de file des sénateurs macronistes François Patriat. La ministre déléguée à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes Aurore Bergé s'est dite satisfaite de voir reprise une proposition qu'elle défend depuis des années, y compris contre le camp macroniste.

Mais les troupes ont été "mises devant le fait accompli", regrette un député Renaissance pas vraiment hostile à Gabriel Attal.

Nouveau virage droitier de l'ancien Premier ministre, qui a fait ses classes au PS avant de rejoindre Emmanuel Macron ? Constance, fait valoir son entourage, qui rappelle l'interdiction de l'abaya à l'école quand il était ministre de l’Éducation, ou la proposition de loi durcissant la justice des mineurs récemment adoptée par le Parlement, en attendant la décision du Conseil constitutionnel.

Désormais à la tête du parti fondé par Emmanuel Macron, "on assume le tournant régalien de notre famille politique" après des années "d'une forme d'ambiguïté qui nous a beaucoup coûté", expliquait-on récemment du côté de Renaissance.

Sur "l'insécurité culturelle nourrie par l'immigration", "si on laisse le champ libre à l'extrême droite", dont ce sujet unifie les différentes chapelles, "on leur fait un cadeau monumental", fait valoir le député Charles Rodwell.

Après les sujets régaliens lundi, viendront, en juin, les conclusions de la "convention thématique" sur les sujets économiques et sociaux. En janvier, Gabriel Attal avait évoqué une proposition pour alléger "le fardeau fiscal qui pèse sur le travail". Les conclusions de la convention thématique sur l'écologie sont également attendues en juin.

"Attal veut parler de tout. Il cultive son image assez ferme mais il ne faut pas que cela. On travaille sur l'immigration de travail, plus positive, sur le social, l'international etc. Je ne crois pas qu'il souhaite se cantonner à ce sujet-là". "Mais c'est vrai qu'il y a un risque de course à l'échalote" pour 2027, juge un député.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
Short Url
  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Short Url
  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
Short Url
  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.