Quatorze morts, des dizaines de disparus après un accident minier en Sibérie

Cette photographie prise le 28 septembre 2021 montre une vue du complexe industriel de cuivre d'Udokan en construction dans la région de Zabaikalsky, en Sibérie orientale. (Photo, AFP)
Cette photographie prise le 28 septembre 2021 montre une vue du complexe industriel de cuivre d'Udokan en construction dans la région de Zabaikalsky, en Sibérie orientale. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 25 novembre 2021

Quatorze morts, des dizaines de disparus après un accident minier en Sibérie

  • Les opérations de recherches, qui ont duré toute la matinée avant d'être suspendues à cause d'un risque d'explosion, ont coûté la vie à trois sauveteurs, ont indiqué les autorités locales
  • Au total, 46 mineurs étaient coincés à l'intérieur de la mine après l'accident, dont 11 ont été retrouvés morts

GRAMONTEÏNO, RUSSIE : Au moins quatorze personnes - onze mineurs et trois sauveteurs - ont été tuées et des dizaines étaient portées disparues jeudi après un accident dans une mine de charbon de Sibérie, une nouvelle catastrophe qui frappe un secteur régulièrement endeuillé en Russie.

Les opérations de recherches, qui ont duré toute la matinée avant d'être suspendues à cause d'un risque d'explosion, ont coûté la vie à trois sauveteurs, ont indiqué les autorités locales, qui ont ajouté ne pas avoir de contact avec trois autres secouristes dépêchés pour retrouver les mineurs bloqués sous terre.

Au total, 46 mineurs étaient coincés à l'intérieur de la mine après l'accident, dont 11 ont été retrouvés morts. 

"Trente-cinq personnes, dont nous connaissons les noms, se trouvent actuellement sous terre (...). Onze personnes sont mortes", a déclaré le gouverneur local Sergueï Tsivilev à la chaîne de télévision russe Rossia 1.

"Ces 35 personnes sont aussi probablement toutes mortes", a affirmé à l'AFP un porte-parole des autorités locales. 

Une quarantaine de mineurs ont été hospitalisés.

"C'est une grande tragédie", a déclaré le président Vladimir Poutine à la télévision, rendant hommage aux services de secours qui font "tout leur possible".

Les autorités avaient indiqué avoir reçu une alerte vers 08H35 locales (01H35 GMT) sur la présence de fumée dans la mine de Listviajnaïa dans la ville de Gramoteïno, dans la région sibérienne de Kemerovo, où sont situées de nombreuses mines de charbon.

Selon le service de presse de M. Tsivilev, 285 personnes se trouvaient dans la mine au moment de l'accident, dont les causes n'étaient pas connues dans l'immédiat.

Les familles et proches des mineurs, rassemblés devant l'entrée du territoire de la mine n'ont pas souhaité s'exprimer, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Trois jours de deuil ont été décrétés dans la région à partir de vendredi.

« Risque élevé d'explosion »

Un accident dans la mine de Listviajnaïa avait déjà eu lieu en octobre 2004, lorsqu'une explosion de méthane avait tué 13 personnes. Selon les médias russes, une explosion y avait tué cinq personnes en 1981, à l'époque soviétique.

Selon un communiqué des autorités locales, 19 équipes de sauvetage spécialisées étaient sur place et tentaient, jusqu'à la suspension des opérations, de parvenir jusqu'à la galerie la plus reculée de la mine, où les personnes manquant à l'appel pourraient se trouver.

En expliquant la suspension, M. Tsivilev a fait état du "risque élevé d'une explosion" en raison d'une forte concentration de méthane dans la mine. "Le travail reprendra dès que la concentration de gaz aura baissé", a-t-il assuré. 

Le Comité d'enquête local a annoncé avoir lancé une investigation pour "violation des normes de sécurité".

La mine appartient à la société SDS-Ugol, l'un des plus gros producteurs de charbon de Russie.

Les accidents dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, sont souvent liés au laxisme dans l'application des normes de sécurité, à une mauvaise gestion ou à des équipements vétustes remontant à l'époque soviétique.

En mai 2010, un accident avait fait 91 morts et plus d'une centaine de blessés dans la mine de Raspadskaïa, également dans la région de Kemerovo.

Plus récemment, en octobre 2019, la rupture d'un barrage dans une mine d'or en Sibérie avait fait 17 morts. Le même mois, trois personnes avaient été tuées dans un accident dans une mine du groupe Norilsk Nickel, premier producteur mondial de nickel et de palladium, dans l'Arctique.

En août 2017, huit travailleurs avaient été portés disparus après une inondation dans une mine de diamants en Sibérie. Premier producteur mondial de diamants, Alrosa avait annoncé l'abandon des recherches après trois semaines d'opérations de secours.

Au-delà des bilans humains, parfois lourds, certains accidents attirent l'attention sur les pratiques de l'industrie minière russe, souvent au détriment de l'environnement.

 


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Short Url
  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Short Url
  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"