Human Rights Watch exhorte les Houthis à mettre fin à leurs «attaques aveugles répétées» contre les civils

La campagne menée par les Houthis pour s’emparer de Marib se poursuit depuis février 2020 mais s’est intensifiée au début de cette année. (Photo: AFP)
La campagne menée par les Houthis pour s’emparer de Marib se poursuit depuis février 2020 mais s’est intensifiée au début de cette année. (Photo: AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 25 novembre 2021

Human Rights Watch exhorte les Houthis à mettre fin à leurs «attaques aveugles répétées» contre les civils

  • «À Marib, les civils et les déplacés se trouvent dans la ligne de mire depuis près de deux ans et certains souffrent de graves privations»
  • «Les Houthis doivent immédiatement mettre fin à leurs attaques aveugles et permettre l’accès humanitaire aux civils dans toute la ville de Marib»

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) met en garde contre une nouvelle vague de déplacements civils causés par les bombardements aveugles des Houthis à Marib, au Yémen.

HRW a appelé le groupe soutenu par l’Iran à mettre fin «immédiatement» à ces bombardements qui font partie, selon l’organisation, d’une campagne plus large menée par les Houthis destinée à arracher le gouvernorat de Marib au gouvernement internationalement reconnu.

«À Marib, les civils et les déplacés se trouvent dans la ligne de mire depuis près de deux ans et certains souffrent de graves privations», indique Afrah Nasser, chercheuse sur le Yémen à HRW.

«Les attaques aveugles répétées des Houthis sur des zones civiles et le blocage de l’aide humanitaire sont devenus une habitude honteuse et cela vient s’ajouter au bilan lamentable du groupe en matière de droits de l’homme.»

La campagne menée par les Houthis pour s’emparer de Marib a commencé au mois de février 2020, mais elle s’est intensifiée au début de cette année.

L’ONU estime qu’au moins 93 000 civils ont été contraints de fuir les environs immédiats de la ville de Marib en raison des combats.

«Les témoins affirment que les Houthis ont assiégé 35 000 habitants du district d’Al-Abdiyah pendant au moins trois semaines au mois d’octobre. Ils ont alors empêché les civils de sortir ou d’entrer et leur ont refusé l’accès à la nourriture, au carburant et à d’autres produits de base», souligne HRW.

Les travailleurs humanitaires rapportent que les civils qui ont fui le district à la fin du mois d’octobre pour se rendre dans la ville de Marib ont décrit un siège de trois semaines par la milice houthie au cours duquel les civils ont été pris au piège et les produits de première nécessité bloqués.

Selon les travailleurs humanitaires, les habitants ont déclaré qu’il n’y avait pas de combattants ni d’équipements militaires à cet endroit, mais que les Houthis se sont emparés des gens pour les obliger à les rejoindre.

Ces civils, précisent HRW, étaient «sous-alimentés, malades et pauvres, et certaines femmes avaient désespérément besoin de services de santé reproductive».

D’après HRW, l’Association des mères de personnes enlevées, fondée en 2017 par des femmes yéménites dont les proches ont été arrêtés et ont souvent subi des disparitions forcées, a révélé que la milice houthie avait également détenu quarante-sept personnes, parmi lesquelles des enfants. Leurs proches n’ont aucune nouvelle d’eux depuis leur arrestation.

«Avec l’arrivée de l’hiver, les personnes nouvellement déplacées ont désespérément besoin d’une réponse globale immédiate de la part des agences humanitaires. Les Houthis doivent immédiatement mettre fin à leurs attaques aveugles et permettre l’accès humanitaire aux civils dans toute la ville de Marib», lance Mme Nasser.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

Short Url
  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.