Les scientifiques s’alarment face à un nouveau variant de la Covid aux multiples mutations

Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu'à rendre le variant dominant: cela a été le cas avec le variant Delta découvert initialement en Inde, et qui selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a réduit à 40% l'efficacité des vaccins anti-Covid contre la transmission de la maladie. (Photo, AFP)
Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu'à rendre le variant dominant: cela a été le cas avec le variant Delta découvert initialement en Inde, et qui selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a réduit à 40% l'efficacité des vaccins anti-Covid contre la transmission de la maladie. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Les scientifiques s’alarment face à un nouveau variant de la Covid aux multiples mutations

  • Détecté en Afrique du Sud, le variant B.1.1.529 présente un potentiel de propagation, et donc de contagion, très rapide
  • Le coronavirus a fait plus de 5,16 millions de morts dans le monde et plusieurs pays s’attendent à de nouvelles vagues de la pandémie

JOHANNESBURG : Potentiellement très contagieux et aux mutations multiples, un nouveau variant du Covid-19 a été détecté en Afrique du Sud, qui voit les signes d'une nouvelle vague de pandémie, ont annoncé jeudi des scientifiques.

Le variant B.1.1.529 présente un nombre "extrêmement élevé" de mutations et "nous pouvons voir qu'il a un potentiel de propagation très rapide", a déclaré le virologue Tulio de Oliveira, lors d'une conférence de presse en ligne chapeautée par le ministère de la Santé.

Son équipe de l'institut de recherche KRISP, adossé à l'Université du Kwazulu-Natal, avait déjà découvert l'année dernière le variant Beta, très contagieux.

Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu'à rendre le variant dominant: cela a été le cas avec le variant Delta découvert initialement en Inde, et qui selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a réduit à 40% l'efficacité des vaccins anti-Covid contre la transmission de la maladie.

A ce stade, les scientifiques sud-africains ne sont pas certains de l'efficacité des vaccins existants contre la nouvelle forme du virus.

"Ce qui nous préoccupe, c'est que ce variant pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire", a déclaré un autre chercheur, le professeur Richard Lessells.

A ce jour, 22 cas ont été signalés, touchant principalement des jeunes, selon l'Institut national des maladies transmissibles (NICD). Des cas ont également été signalés au Botswana voisin et à Hong Kong, sur une personne de retour d'un voyage en Afrique du Sud.

Après l'annonce de l'Afrique du sud, le Royaume-Uni a indiqué interdire l'entrée aux voyageurs en provenance de six pays d'Afrique.

Tous les vols en provenance d'Afrique du sud, de Namibie, du Lesotho, d'Eswatini, du Zimbabwe et du Botswana seront suspendus à compter de vendredi 12H00 GMT, a annoncé le secrétaire d'Etat à la Santé, Sajid Javid.

En outre, le Royaume-Uni demandera "à toute personne arrivant de ces pays à partir de 04H00 dimanche de se mettre en quarantaine dans des hôtels", a précisé M. Javid, ajoutant que ceux arrivant avant cette date devront s'auto-isoler et faire deux tests PCR aux deuxième et huitième jour de leur confinement.

L'OMS a déclaré "suivre de près" ce nouveau variant et doit se réunir vendredi pour déterminer sa dangerosité.

"Il existe de nombreux variants mais certains n'ont pas de conséquence sur la progression de l'épidémie", a tempéré lors d'une conférence de presse John Nkengasong, du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l'Union africaine (Africa CDC).

Mais déjà, "le nombre de cas détectés et le pourcentage de tests positifs augmentent rapidement", a déclaré le NICD dans un communiqué, notamment dans la province la plus peuplée du Gauteng, qui comprend Pretoria et Johannesburg.

Les structures de santé doivent s'attendre à une nouvelle vague de malades dans les prochains jours ou prochaines semaines, ont mis en garde les scientifiques.

L'Afrique du Sud, officiellement pays le plus touché du continent par le virus, a connu une nouvelle hausse des contaminations ces dernières semaines. D'abord attribuée au variant Delta, cette augmentation "exponentielle" est plutôt causée par la dernière forme mutée, qui représente "une menace majeure", a déclaré le ministre de la Santé, Joe Phaahla.

Son apparition "renforce le fait que cet ennemi invisible auquel nous avons affaire est très imprévisible", a-t-il ajouté.

Selon les scientifiques, le nouveau variant B.1.1.529 présente au moins 10 mutations, contre deux pour le Delta.

"Le souci, c'est que lorsque vous avez autant de mutations, cela peut avoir un impact sur la façon dont le virus se comporte", a déclaré Maria Van Kerkhove, responsable technique de l'OMS pour le Covid-19, lors d'un point de presse en ligne.

"Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l'impact de ce variant sur tout vaccin potentiel", a-t-elle ajouté.

L'Afrique du sud compte environ 2,9 millions de cas, pour 89.600 décès. Plus de 1.200 nouveaux cas en 24h ont été enregistrés mercredi, contre une centaine au début du mois.

Les autorités redoutent une nouvelle vague de pandémie d'ici la fin de l'année. Seuls 35% des adultes éligibles sont totalement vaccinés.

Dans le monde, l'Europe est redevenue l'épicentre mondial de la pandémie.

Le coronavirus a fait plus de 5,16 millions de morts dans le monde depuis son apparition en Chine fin 2019. L'OMS estime qu'en considérant la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé.


Grèce: séisme de magnitude 5,7 en mer Ionienne, pas de victimes

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
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  • La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse
  • L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter

ATHENES: Un séisme de magnitude 5,7 s'est produit vendredi en mer, au large des îlots grecs de Strophades en mer Ionienne (ouest), selon l'Observatoire euro-méditerranéen, sans faire dans un premier temps de victimes ou de dégâts importants, selon les médias.

"La secousse tellurique a été enregistrée à 09H12 locales (07H12 GMT) à une profondeur de 20km dans une région où les séismes sont fréquents", a indiqué le sismologue Gerassimos Papadopoulos à la télévision publique Ert.

Deux répliques de 2,9 et de 4,5 ont suivi ce séisme, selon Gerassimos Papadopoulos.

La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse.

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter.

Les Strophades sont composés de deux îlots, l'un inhabité et l'autre abritant un monastère qui a été légèrement endommagé, selon l'agence de presse grecque ANA, citant des sources de la métropole de Zante.

Des artisans, qui travaillaient à la restauration du monastère, ont été évacués, selon la même source, mais aucun n'a été blessé lors du tremblement de terre.

La Grèce est située sur d'importantes failles géologiques et les tremblements de terre y sont fréquents surtout en mer, le plus souvent sans faire de victimes ou de dégâts importants.

Le dernier séisme mortel en Grèce de magnitude 7 a eu lieu le 30 octobre 2020 en mer Égée, entre l'île grecque de Samos et la ville d'Izmir (ouest de la Turquie).


A Baltimore, début des opérations pour rouvrir le port, un long processus

Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident. (AFP).
Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident. (AFP).
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  • Des grues ont commencé à arriver jeudi à Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, dans le cadre des efforts visant à dégager les débris du pont qui s'est effondré
  • Le Corps des ingénieurs de l'armée "déplace la plus grande grue de la côte Est à Baltimore pour nous aider", a affirmé le gouverneur du Maryland

BALTIMORE: Des grues ont commencé à arriver jeudi à Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, dans le cadre des efforts visant à dégager les débris du pont qui s'est effondré, les autorités prévenant que la réouverture du port, important pour l'économie américaine, prendra beaucoup de temps.

Ces engins vont devoir retirer les restes d'acier tordus du pont Francis Scott Key, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, et qui s'est écroulé mardi tel un château de cartes, après avoir été percuté par un porte-conteneurs, bloquant l'entrée du port de Baltimore.

Le Corps des ingénieurs de l'armée "déplace la plus grande grue de la côte Est à Baltimore pour nous aider", a affirmé le gouverneur du Maryland, Wes Moore jeudi soir à la presse.

"Avant de pouvoir procéder au levage, nous devons trouver la manière de découper le pont en morceaux de la bonne taille afin de pouvoir les soulever hors de l'eau à l'aide d'une grue", a expliqué le contre-amiral des garde-côtes, Shannon Gilreath.

"Il s'agit également du lieu de repos de quatre pères, de quatre frères, de quatre fils", a déclaré Tom Perez, à la Maison Blanche lors d'un entretien à la chaîne américaine MSNBC.

Les corps de deux des six ouvriers portés disparus ont été retrouvés mercredi.

Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident.

"L'eau est si sombre et les débris si denses que, dans la plupart des cas, nos plongeurs ne voient pas au-delà de 30 à 60 cm", a expliqué M. Moore.

"Nous sommes incroyablement sensibles à l'idée qu'il s'agit également du lieu de repos de quatre pères, de quatre frères, de quatre fils", a déclaré Tom Perez, haut fonctionnaire de la Maison-Blanche, à MSNBC plus tôt dans la journée.

« Fonds d'aide d'urgence »

Les quatre hommes, tous des immigrés latino-américains, sont présumés avoir été tués après que le Dali, un porte-conteneurs long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, s'est encastré dans une pile du pont à cause de problèmes de propulsion.

Ils faisaient partie d'une équipe de huit ouvriers travaillant de nuit à la réparation de la route. Deux d'entre eux ont été secourus peu après l'effondrement du pont.

Les habitants de la région ont participé à une veillée dans un parc voisin jeudi matin, ont rapporté les médias locaux, tandis que la mairie de Baltimore a lancé une collecte de fonds pour soutenir les familles des victimes.

Quant à la reconstruction, elle "ne va pas prendre des heures, ni des jours, ni des semaines", a par ailleurs prévenu le gouverneur de l'Etat du Maryland, où se situe Baltimore, évoquant "un très long chemin à parcourir" avant un retour à la normale.

Le Maryland a demandé à l'Etat fédéral une première enveloppe de 60 millions de dollars, appel rapidement entendu par le gouvernement.

Le ministère américain des Transports a annoncé jeudi le "déblocage rapide" de ce montant en "fonds d'aide d'urgence" au Maryland.

« Perte substantielle »

Cette somme doit permettre d'"aider le Maryland à entamer des travaux urgents" et sera suivie d'autres fonds "au fur et à mesure que la reconstruction progressera", a expliqué le ministre des Transports, Pete Buttigieg.

"Personne n'oubliera jamais les images choquantes d'un porte-conteneurs percutant le pont Francis Scott Key, provoquant son effondrement et la mort tragique de six personnes", a-t-il ajouté, dans un communiqué de la Maison Blanche.

Après le drame, le président Joe Biden s'est engagé à ce que l'administration fédérale prenne en charge l'intégralité du coût de la reconstruction du pont.

En raison de cet accident, le transport maritime reste suspendu, le port de Baltimore, qui génère plus de 15.000 emplois, étant le neuvième du pays en termes d'activité.

Jeudi, le patron du marché de l'assurance Lloyd's of London a prévenu que l'indemnisation par les compagnies d'assurance de l'accident pourrait être la plus élevée jamais versée dans le transport maritime.

"Cela devrait représenter une perte substantielle, sans doute la plus importante" concernant le transport maritime "mais pas en dehors de nos paramètres", a affirmé Bruce Carnegie-Brown sur la chaîne CNBC.

Sa réouverture est "notre priorité ", a déclaré le contre-amiral des garde-côtes.

En amont de Baltimore, les autorités portuaires de New York et du New Jersey prévoient d'accueillir plus de marchandises afin d'atténuer les conséquences de cet accident, ont annoncé jeudi les gouverneurs de ces Etats dans un communiqué commun.


Un nouveau directeur pour le British Museum, secoué par une affaire de vols

Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
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  • Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak
  • Nicholas Cullinan a salué l'«honneur» que représente la direction de «l'un des plus grands musées du monde»

LONDRES: L'actuel directeur de la National Portrait Gallery de Londres, Nicholas Cullinan, a été nommé directeur du British Museum, a annoncé jeudi l'institution secouée par le scandale du vol de 2 000 pièces et le feuilleton au long cours des marbres du Parthénon.

Le précédent directeur Hartwig Fischer, de nationalité allemande et premier non Britannique à diriger le musée, avait démissionné fin août 2023 après la révélation des vols.

L'intérim était depuis assuré par l'ex-directeur du Victoria & Albert Museum Mark Jones.

Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak.

A la tête de la National Portrait Gallery depuis 2015, il a mené à bien un réaménagement complet des collections et du musée, dont l'espace ouvert au public a augmenté d'un cinquième, selon le communiqué annonçant sa nomination.

L'historien de l'art a notamment été commissaire au Metropolitan Museum of Art de New York et à la Tate Modern de Londres. Il prendra ses fonctions au British Museum cet été.

Nicholas Cullinan a salué l'"honneur" que représente la direction de "l'un des plus grands musées du monde".

Il a évoqué "un nouveau chapitre" qui "englobera les transformations les plus importantes, architecturales et intellectuelles, qui se déroulent dans tout musée dans le monde, pour continuer à faire en sorte que le British Museum soit aussi engagé et collaboratif que possible".

Fondé en 1753, le British Museum abrite une collection de huit millions d'objets, parmi lesquels la pierre de Rosette ou les frises du Parthénon, acquises à l'époque coloniale et revendiquées par la Grèce.

L'institution, dont la visite est gratuite, représente l'attraction touristique la plus prisée du Royaume-Uni, avec 5,8 millions de visiteurs en 2023, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédent, selon l'association du secteur.

La révélation du scandale de vols à grande échelle a conduit au renvoi d'un employé, qui a été arrêté par la police sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre lui à ce stade.

Depuis leur découverte, le British Museum a indiqué avoir récupéré un peu plus de 350 objets.

Le nouveau patron du musée devra également mettre en oeuvre une rénovation majeure, estimée à plus d'un milliard d'euros, rendue nécessaire par l'état vétuste de certaines galeries.