«27 morts mais combien ont réussi ?»: à Calais, le rêve anglais plus fort que la tragédie

Des membres d'associations d'aide aux migrants se rassemblent à côté d'une pancarte indiquant le nombre de morts (303) et les noms des disparus, place Richelieu à Calais, le 25 novembre 2021. Au moins 27 migrants sont morts le 24 novembre en traversant la France vers l'Angleterre lorsque leur bateau a coulé au large du port de Calais, ont déclaré les autorités françaises, la catastrophe la plus meurtrière depuis que la Manche est devenue une partie importante de la route des migrants. FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Des membres d'associations d'aide aux migrants se rassemblent à côté d'une pancarte indiquant le nombre de morts (303) et les noms des disparus, place Richelieu à Calais, le 25 novembre 2021. Au moins 27 migrants sont morts le 24 novembre en traversant la France vers l'Angleterre lorsque leur bateau a coulé au large du port de Calais, ont déclaré les autorités françaises, la catastrophe la plus meurtrière depuis que la Manche est devenue une partie importante de la route des migrants. FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

«27 morts mais combien ont réussi ?»: à Calais, le rêve anglais plus fort que la tragédie

  • «On sait que c'est vraiment risqué de traverser sur des bateaux, tout le monde le sait ici, mais c'est le risque, ça ne me décourage pas»
  • «C'est très triste mais c'est la vie ici à Calais, des personnes meurent en traversant, des personnes ratent et des personnes passent»

CALAIS : Emmanuel D'Mulbah hausse les épaules. Le Libérien a bien le "cœur brisé" par le naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants mercredi dans la Manche. Mais dès que la mer se calmera, il la prendra à son tour: "C'est mon rêve" de rallier l'Angleterre.


"C'est démoralisant, je suis effrayé, mais je continuerai" à tenter cette traversée risquée en "small boat", explique-t-il à l'AFP, planté en ce jeudi matin avec ses baskets en toile dans la boue de Calais, où il vit dans l'espoir de passer côté anglais.


Il y a deux jours, il avait tenté une première fois sa chance, mais les passeurs avaient entassé 23 personnes dans son bateau pneumatique prévu pour 12 et l'équipée a été appréhendée par la police avant même d'avoir pu prendre le large.


"On sait que c'est vraiment risqué de traverser sur des bateaux, tout le monde le sait ici, mais c'est le risque, ça ne me décourage pas", raconte-t-il, lors d'une distribution alimentaire dans cette ville-frontière avec le Royaume-Uni.


De là, comme du reste du littoral nord, les tentatives de traversée vers la Grande-Bretagne à bord de petites embarcations ont explosé depuis 2019. 

«Ils étaient avec moi»
Les migrants morts dans un naufrage mercredi seraient partis, plus au nord, de Dunkerque. Leur embarcation s'est-elle dégonflée ? Ont-ils été percutés ?


Les circonstances du drame, qui secoue l'Europe, ne sont pas encore éclaircies, mais Mohamed, un Syrien de 22 ans, affirme être l'un des derniers à les avoir côtoyés: "Ils étaient avec moi ici à Calais il y a trois jours encore".


"Ils étaient Kurdes irakiens, Iraniens et Afghans. On a vécu dans les campements, dans la rue, on a même dormi dans la gare de Calais. Il y a trois jours, le groupe nous a dit +on part en Angleterre+, et ils sont partis", assure-t-il, entouré de plusieurs compatriotes qui opinent du chef.


"Hier, c'était très dangereux" de traverser, regrette-t-il. "Moi je n'essaierais pas dans ces conditions. En plus ils ont pris la mer sans équipement", dit-il.

(Photo, AFP)


A Grande-Synthe, ville du littoral proche du lieu de départ possible des naufragés, Armat vit dans un camp sous une route départementale. C'est ici, affirme cet Irakien de 28 ans, que certaines des victimes ont passé leurs dernières nuits, près d'un canal.


Lui aussi a déjà tenté plusieurs fois la traversée, souvent au départ de Loon Plage. Lui aussi continuera d'essayer, car il n'a "nulle part ailleurs où aller". 

«Destin»

Il a déjà payé 3.500 euros aux "boss", comprendre aux passeurs, qui lui ont dit qu'ils allaient faire profil bas "quelques jours", après la tragédie. 


En chaussettes dans la boue, Mohamed, 22 ans, est lui aussi prêt à se remettre à l'eau, malgré la peur.


"C'est comme ça, c'est la vie", lâche-t-il.


Des mots qui reviennent comme un refrain, de Calais à Grande-Synthe, où rien ne semble pouvoir briser les rêves de Grande-Bretagne de ces exilés souvent en bout de course, en Europe.


"C'est très triste mais c'est la vie ici à Calais, des personnes meurent en traversant, des personnes ratent et des personnes passent. C'est tous les jours comme ça. Ça ne me décourage pas et je ne suis pas effrayé, parce que c'est mon destin", philosophe même Osman, un Soudanais de 25 ans.


Caché le long d'un terrain broussailleux de la ville limitrophe de Coquelles, Samir, un Tchadien de 17 ans, porte toujours les mêmes vêtements mouillés que la veille: il a tenté sa première traversée mercredi, comme les naufragés. Il a eu la "chance" que le moteur de son zodiac ait pris l'eau, qu'il ait dû faire demi-tour avec ses compagnons d'infortune.


Dans sa tente posée sur une palette en bois, le long d'un grillage barbelé où pullulent les rats, il n'hésite pas une seconde: "j'aurais pu mourir, mais je recommencerai demain. Regarde autour de moi. On a quoi d'autre, ici ?"


"On est tous là avec le même rêve. Que ce soit caché dans un camion, par bateau, ou même à la nage, je passerai", promet Abdo Mohamed, un autre Soudanais de 23 ans. "Et puis, vous nous parlez tous des 27 morts, mais combien ont réussi ? Des milliers !"

Naufrage de la Manche : Paris et Londres plus que jamais dans la tourmente 

PARIS : Le naufrage dramatique d'une embarcation de migrants dans la Manche plombe un peu plus une relation déjà exécrable entre Paris et Londres, plus que jamais au défi de trouver une réponse commune dans la crise migratoire qui les oppose.


Cette tragédie qui s'est soldée mercredi par la mort de 27 hommes, femmes et enfants, "va accroître les tensions puisque chacun se renvoie la balle", estime Antoine Capet, professeur à l'Institut d'études anglophones de l'Université de Rouen (ouest de la France).


Le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a fait de la lutte contre l'immigration son cheval de bataille dans la foulée du Brexit, a aussitôt pointé la responsabilité de la France, laissant entendre que son action n'était pas "à la hauteur de la situation".


Le président français Emmanuel Macron a rétorqué attendre des Britanniques "qu'ils coopèrent pleinement et s'abstiennent d'instrumentaliser une situation dramatique à des fins politiques".


Les deux dirigeants ont finalement affiché leur volonté d'intensifier leur coopération pour stopper les traversées illégales qui se multiplient des côtes françaises vers l'Angleterre.


"Ils vont devoir travailler ensemble. Mais peuvent-il y arriver quand les relations sont si mauvaises, avec toujours le risque que l'un dise que l'autre n'en fait pas assez ?", s'interroge John Springford, expert au Center for European Reform (CER) à Londres.


Le gouvernement britannique a réitéré jeudi sa proposition de patrouilles de police communes côté français afin d'empêcher les migrants d'embarquer. Une offre de services déjà rejetée par Paris avant le drame, pour des raisons de souveraineté.

«Taper sur les Français»

"Il y a les électorats aussi derrière. Chacun regarde derrière son épaule", souligne Antoine Capet, en pointant le poids de l'extrême droite en France, particulièrement sur ce sujet, à six mois de la présidentielle.


Boris Johnson se retrouve lui aussi sous pression alors que la côte sud de l'Angleterre est confrontée depuis des mois à des arrivées massives de migrants. Dans un tel contexte, "taper sur les Français et l'UE apparaît pour lui comme la meilleure stratégie politique", renchérit John Springford.


Les tensions se sont accumulées des deux côtés de la Manche depuis le Brexit, en premier lieu sur la pêche. La France agite la menace de sanctions si ses pêcheurs n'obtiennent pas plus de licences pour opérer dans les eaux britanniques.


Paris se montre aussi très insistante sur le respect par Londres de ses autres engagements post-Brexit, y compris la mise en œuvre du protocole nord-irlandais visant à préserver la paix en Irlande.


Face à Boris Johnson, déterminé à montrer que le Brexit est un succès, Emmanuel Macron se pose en gardien du temple de la construction européenne, a fortiori à l'approche de la présidence française de l'UE au premier semestre 2022.


"Il est très +vocal+ sur l'Europe et a été très net sur l'exigence de respect du traité post-Brexit par Boris Johnson", relève Sylvie Bermann, ex-ambassadrice de France à Londres.

«Vieilles chamailleries»

La crise de confiance bilatérale s'est en outre aggravée lorsque Paris a découvert en septembre que Washington, Londres et Canberra avaient négocié en secret un accord de partenariat stratégique. 


La France a perdu par ricochet un méga-contrat de vente de sous-marins à l'Australie. Emmanuel Macron s'est expliqué depuis avec son homologue américain Joe Biden. Mais Paris ne décolère pas vis-à-vis de Londres et Canberra.


Les relations franco-britanniques sont, enfin, historiquement pétries de conflits et rivalités.


"Au Moyen-Âge on disait +always blame the French !+ (blâmez toujours les Français). Effectivement quand il y a une difficulté, on est les premiers à être critiqués", rappelle Sylvie Bermann.


"En France, on est un peu au centre de l'Europe. On a plusieurs voisins, on critique les uns, les autres. Les Britanniques sont focalisés sur la France parce qu'on est leur premier grand pays voisin", dit-elle.


Pour l'écrivain britannique Julian Barnes, "la France et la Grande-Bretagne sont retombées dans leurs vieilles chamailleries". "Pourtant, cette fois, la querelle n’est plus anglo-française, mais anglo-européenne", a-t-il lancé jeudi dans le quotidien français Le Monde.

 Les périlleuses traversées migratoires de la Manche

PARIS : Le naufrage meurtrier de migrants survenu mercredi dans la Manche illustre les dangers de ces tentatives de plus en plus nombreuses de rallier l'Angleterre par la mer, entre embarcations fragiles, densité du trafic, et passeurs déterminés.   

Envolée des traversées

Depuis fin 2018, les traversées de la Manche à bord de petits bateaux ont explosé, face à la sécurisation renforcée du port de Calais et du tunnel sous la Manche, que les migrants empruntaient jusque-là pour tenter de gagner le Royaume-Uni cachés dans camions ou voitures. 


Elles se sont encore accélérées cet automne. Ces trois derniers mois, les tentatives ont doublé, selon le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Philippe Dutrieux. 


Dans le détroit du Pas-de-Calais, la proximité des côtes anglaises distantes de quelque 30 kilomètres et visibles à l’œil nu par beau temps constitue "une incitation au départ, parce qu'on n'imagine pas le danger", a-t-il souligné.


Et cette année les températures hivernales ne freinent pas les passages. Entre le 1er janvier et le 20 novembre, 31.500 migrants avaient quitté les côtes et 7.800 avaient été sauvés.  


Selon l'agence britannique Press Association, plus de 25.700 migrants ont réussi le passage sur les onze premiers mois de l'année. En 2020, ces traversées et tentatives avaient concerné quelque 9.500 personnes (2.300 en 2019, 600 en 2018).


Embarcations précaires

Les traversées se font le plus souvent sur des canots pneumatiques, avec une utilisation croissante par les passeurs de "long boat", de longues embarcations gonflables au fond souple, ne résistant pas à la surcharge et à une grosse mer. 


"Des embarcations de fortune" qui "font à peu près 10 mètres de long mais malheureusement surchargés, où ils sont 50 à bord", souligne le sauveteur Charles Devos, patron de la vedette SNSM de Calais. Selon les sauveteurs, il n'y a pas toujours de gilets de sauvetage pour tout le monde, parfois remplacés par des bouées de plage. 


Les passeurs tendent aussi à multiplier les départs simultanés, pour déborder les forces de l'ordre.


Les tarifs, eux, "ont tendance à baisser avec une offre importante et très organisée des passeurs, autour de 2.000 euros par passager", selon le président de l'association l'Auberge des migrants, François Guennoc. 


Navigation à haut-risque

Pour les petites embarcations, la navigation est délicate dans une zone maritime parmi les plus fréquentés au monde, où "environ 600 navires  transitent chaque jour, soit 25% du trafic mondial", selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.


Les conditions météorologiques y sont aussi "souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple)", soit selon la préfecture un secteur "particulièrement dangereux, notamment en période hivernale où la température de l'eau chute" (12 degrés). 


L'étroit détroit du Pas-de-Calais est en outre traversé de courants importants, avec des bancs de sable changeants et une visibilité souvent réduite par la brume, souligne le Cross Gris Nez, centre du sauvetage dans la zone. 


Passeurs très organisés

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé jeudi que 1.500 personnes liées aux filières de passeurs avaient été arrêtées depuis le 1er janvier.


Ces réseaux fonctionnent selon lui comme des "organisations mafieuses" qui "relèvent du grand banditisme", avec l'utilisation notamment de "téléphones cryptés".


Lundi, l'interpellation d'un réseau de passeurs issus de plusieurs pays a été annoncée de source policière. Ils allaient chercher des migrants dans des camps à Grande-Synthe (Nord) et faisaient passer vers le Royaume-Uni "a minima 250 personnes par mois".


Ces embarcations étaient acheminées sur le littoral français en provenance de Chine, via la Turquie puis l'Allemagne.


JO-2024: arrivée en France, la flamme olympique a embrasé Marseille

Cette photographie montre la flamme olympique sur le trois-mâts français Belem du XIXe siècle alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
Cette photographie montre la flamme olympique sur le trois-mâts français Belem du XIXe siècle alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Devant le chaudron olympique, l'invité surprise s'est alors dévoilé: et c'est donc Jul, rappeur marseillais de 34 ans, qui a eu l'honneur d'allumer le feu olympique pour la nuit
  • A 79 jours de l'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet, pour les troisièmes JO parisiens de l'histoire, après 1900 et 1924, la flamme olympique est donc enfin arrivée en France

MARSEILLE: Après une grandiose parade maritime, la flamme olympique a fait son entrée en majesté dans le Vieux-Port de Marseille mercredi soir, à bord du trois-mâts Belem, et le premier chaudron olympique des Jeux de Paris 2024 a été embrasé par la star du rap français Jul.

A 79 jours de l'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet, pour les troisièmes JO parisiens de l'histoire, après 1900 et 1924, la flamme olympique est donc enfin arrivée en France, après 12 jours de voyage depuis sa patrie natale, en Grèce.

Dans une cérémonie saluée par un magnifique arc-en-ciel, la flamme est d'abord descendue du mythique trois-mâts entre les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, sous les applaudissements d'une foule imposante, dans cette calanque du Lacydon où les Grecs fondèrent Massalia, il y a 2.600 ans.

Après quelques pas sur un ponton flottant en forme de piste d'athlétisme, le nageur marseillais a passé le premier relais à la championne paralympique d'athlétisme Nantenin Keita, la fille du célèbre musicien malien Salif Keita.

Un symbole du "rapprochement des Jeux olympiques et paralympiques", a commenté Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des JO. Puis Nantenin Keita l'a transmise à un troisième personnage, intégralement vêtu de blanc et cagoulé.

Devant le chaudron olympique, l'invité surprise s'est alors dévoilé: et c'est donc Jul, rappeur marseillais de 34 ans, qui a eu l'honneur d'allumer le feu olympique pour la nuit.

Merci la zone

"C'est un truc de fou, c'est magique, pour moi c'est un honneur. Je suis très fier pour la France et pour Marseille surtout. Merci la zone!", a lancé le musicien au public.

"On a réussi notre pari de l'équipe de France unifiée, c'était important pour nous en tant qu'athlètes, donc bravo", a commenté Nantenin Keita, championne paralympique 2016 sur 400 mètres.

A son entrée dans le Vieux-Port, sous les yeux du président Emmanuel Macron, reçu par quelques brefs sifflets, le Belem avait été accueilli par une Marseillaise, par le survol des avions de la patrouille de France, qui ont dessiné les anneaux olympiques dans le ciel, et par les incontournables "tifos", ces impressionnantes bannières des supporters du bien nommé Olympique de Marseille.

Sur la muraille du fort Saint-Jean, la plus gigantesque banderole, de 150 m de long, signée MASSALIA, faisait honneur aux origines grecques de la cité phocéenne, avec le visage de Gyptis, cette jeune femme d'une tribu locale dont serait tombé amoureux Protis, marin grec débarqué en 600 av. JC.

Le tout devant des centaines de milliers de personnes, 150.000 sur le Vieux-Port et 230.000 dans le reste de la ville, selon le maire Benoît Payan.

"Aujourd'hui la flamme arrive, les Jeux arrivent et rentrent dans la vie des Français", a commenté le chef de l'Etat aux micros de France Télévisions et de TF1, après la cérémonie: "On peut être fiers, (...) c'est la fête des Françaises et des Français et je veux qu'ils en soient fiers".

La chair de poule

"Ca va rester gravé dans notre mémoire", a témoigné Margot Malinowski, 73 ans: "L'ambiance, le mélange de population, c'était super. Le Belem est magnifique".

Déçu que l'invité chargé d'allumer le chaudron ne soit pas Zinedine Zidane, l'enfant de Marseille, la star du football français, Jessy Pedrajas, ouvrier de 21 ans, venu d'Istres (Bouches-du-Rhône) avec sa compagne, s'apprêtait lui à profiter de la soirée, avec un concert gratuit de deux autres rappeurs phocéens, Soprano et Alonzo.

Installé aux premières loges dès 08h00, avec glacière et chaises pliantes, le couple attendait depuis des heures "pour la flamme et pour le concert". Et ils ont finalement dû attendre une heure de plus, le spectacle ayant été retardé après deux mouvements de foule qui ont provoqué quelques malaises et "coups de panique" parmi les spectateurs, sans "notion de gravité" selon les marins-pompiers.

Soprano en tous cas était fier de chanter à cette grande fête: "C'est un super message qu'on soit là, enfants des quartiers Nord de Marseille (les plus pauvres de la ville, NDLR), à faire le Vieux-Port, après tout ce qu'on a traversé", a commenté le rappeur dans l'après-midi, auprès de l'AFP.

"Regardez le monde sur ce port, c'est magique, ça donne la chair de poule", s'émerveillait Marie-José Perec, triple championne olympique d'athlétisme.

Mais l'arrivée de la flamme n'a pas fait que des heureux mercredi. Un millier de personnes ont ainsi manifesté, pour dénoncer des "JO de riches", aux conséquences environnementales graves, et demander l'exclusion d'Israël des Jeux, comme l'avait été le régime d'apartheid de l'Afrique du Sud.

Jeudi matin, la flamme entamera à Marseille son relais à travers 400 villes de France, pour une arrivée prévue le 26 juillet à Paris pour la cérémonie d'ouverture.

 


Mobilisations propalestiniennes: 86 personnes placées en garde à vue

Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
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  • Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens
  • Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires

PARIS: L'évacuation de militants propalestiniens de l'université de la Sorbonne à Paris mardi soir a donné lieu au placement en garde à vue de 86 personnes, a indiqué le parquet de Paris mercredi.

Le ministère public doit faire mercredi un nouveau bilan sur ces mesures en cours qui concernent toutes des personnes majeures.

Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires.

"Les infractions principalement visées sont les suivantes : dégradations volontaires, participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction/dégradation de biens, rébellion, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ou intrusion dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l'établissement", a ajouté le parquet.

Intervention des forces de l’ordre 

Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens, en écho aux messages répétés de fermeté du gouvernement.

Moins de 24 heures après que le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé lundi soir qu'il n'y aurait "jamais de droit au blocage" dans les universités françaises, les forces de l'ordre ont pénétré mardi soir dans la Sorbonne pour évacuer des manifestants propalestiniens qui occupaient depuis environ deux heures un amphithéâtre, en "solidarité" avec Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les militants, qui étaient une centaine environ à l'intérieur, selon des sources concordantes, ont été sortis au compte-gouttes dans une rue latérale de l'université, parfois portés à bout de bras par des agents.

La préfecture de police avait fait état de 88 interpellations lors de cette intervention achevée peu avant minuit, selon le rectorat et une source policière.

Plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la France insoumise, Urgence Palestine, Solidaires ou l'Union étudiante, ont appelé à un rassemblement à 13H00 mercredi devant l'Hôtel de ville de Paris pour demander la remise en liberté des militants interpellés.

L'Unef, qui a appelé aussi à ce rassemblement, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt immédiat de la répression des étudiant.e.s qui se mobilisent pour la paix". "La répression sur les lieux d’études est sans précédent" et les étudiants mobilisés "sont désormais considérés comme des +fauteurs de trouble+ voire des criminels", fustige le syndicat étudiant.


JO-2024: début de la parade maritime pour l'arrivée de la flamme olympique à Marseille

Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
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  • Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer
  • Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité

MARSEILLE: La grande parade maritime accompagnant l'arrivée de la flamme olympique en France a débuté mercredi à 11h00, avec un millier de bateaux escortant le trois-mâts Belem en rade de Marseille, sous un soleil éclatant, ont constaté des journalistes de l'AFP en mer.

Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer depuis la Grèce, à moins de trois mois des JO de Paris (26 juillet-11 août).

Sur La Belle Poule, deux-mâts historique de la Marine nationale qui suit directement le Belem, le son de la cornemuse a retenti sous les grandes voiles blanches, marquant le début de la parade qui durera jusqu'à 17h00, le long de la côte de la deuxième ville de France.

Accueil chaleureux 

Tout autour, en mer, de petits bateaux de plaisance, des canots, mais aussi de grands voiliers naviguent sur la Méditerranée, selon un journaliste de l'AFP.

A bord du Belem, où a pu monter un photographe de l'AFP, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l'armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, sous le viaduc de Corbières, dans le quartier populaire de l'Estaque qui a inspiré de grands peintres comme Cézanne ou Braque.

Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité. Une quarantaine de bateaux des autorités françaises sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette grande parade.