L'épineuse organisation de la campagne présidentielle en pleine flambée de Covid-19

Emmanuel Macron, le 17 mars 2021 à l'Élysée. (Photo, AFP)
Emmanuel Macron, le 17 mars 2021 à l'Élysée. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

L'épineuse organisation de la campagne présidentielle en pleine flambée de Covid-19

  • Comment allier vie démocratique et responsabilité sanitaire ? Les candidats doivent trouver un équilibre délicat
  • «On laisse les autorités décider et on s'ajuste en fonction», «masque ou pas, pass sanitaire ou pas»

PARIS : Respecter les gestes barrières, demander le pass sanitaire: les candidats à l'élection présidentielle sont soumis à l'épineuse organisation de leur campagne en temps d'épidémie de Covid qui frappe à nouveau la France au moment où de nombreux grands meetings sont prévus début décembre.


Lancement d'"Ensemble citoyens!" de la majorité lundi à la Mutualité à Paris, Jean-Luc Mélenchon à La Défense le 5 décembre, le même jour qu'Eric Zemmour au Zénith, puis un meeting LR à la porte de Versailles le 11, quand Yannick Jadot sera dans l'Aisne, à la veille d'un grand raout d'Anne Hidalgo à Perpignan: les prochaines semaines vont être animées dans la course à l'Elysée.


Mais comment allier vie démocratique et responsabilité sanitaire ? Les candidats doivent trouver un équilibre délicat.


"On prend toujours contact avec la mairie et la préfecture concernées", explique Valentin Przyluski, président du mouvement L'Engagement, qui organise la campagne d'Arnaud Montebourg.


"On laisse les autorités décider et on s'ajuste en fonction", "masque ou pas, pass sanitaire ou pas", détaille-t-il . "On privilégie les petites rencontres", insiste-t-il, car, selon lui, "ça diminue l'état d'appréhension" des participants.


Fin mai, le Conseil constitutionnel avait exempté les réunions politiques du pass sanitaire. Une circulaire du ministère de l'Intérieur fin septembre justifiait cette dérogation par la nécessaire "participation de tous les citoyens à la vie politique de la Nation", "un des principes fondateurs de notre République".


Mais plusieurs candidats ont fait le choix, "par responsabilité", de l'imposer à l'entrée de tous leurs événements publics.


C'est le cas à gauche notamment de l'écologiste Yannick Jadot ou encore d'Anne Hidalgo: "On veut que tous ceux qui viennent à nos meetings se sentent protégés", indique à l'AFP le sénateur David Assouline, en charge de l'organisation des événements de campagne de la candidate socialiste. "Il y a des gens fragiles qui ont les mêmes droits que les autres de venir", plaide-t-il.


A droite, les réunions publiques battent leur plein, à une semaine du congrès qui désignera le candidat LR à la présidentielle d'avril 2022.


"Le pass est exigé dans toutes les réunions de Valérie Pécresse", assure à l'AFP son porte-parole Pierre Liscia.


D'autres candidats à l'Elysée préfèrent, eux, laisser le choix à leurs sympathisants.


"Le pass n’est pas obligatoire pour les réunions politiques", justifie-t-on dans l'entourage de Marine Le Pen (RN), d'Eric Zemmour et de Jean-Luc Mélenchon (LFI). "Jamais" l'ex-Front national Florian Philippot ne l'exigera, dit-il à l'AFP.

«Pas question»

Quelle stratégie adopter pour le gouvernement alors que plus de 32.500 cas ont été recensés mercredi, au plus haut depuis le 24 avril ? Instaurer des jauges voire rendre obligatoire le pass sanitaire ? 


"Aujourd'hui, il n'en est pas question", assure un ministre. "Mais lundi prochain on fait notre truc (lancement d'Ensemble citoyens!), le week-end suivant tout le monde est en meeting. Ca va être la fête du slip !", prévient-il.


"Ce serait anti-constitutionnel!", s'emporte Florian Philippot.


Mais "rien n'empêche un organisateur d'exiger le pass sanitaire" de sa propre initiative, avait rappelé mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. 


Une ligne adoptée par le parti Les Républicains: le pass sanitaire et le masque seront obligatoires lors du premier grand rassemblement d'après-Congrès, à la porte de Versailles. "Une question de bon sens", selon son président Christian Jacob.


Idem pour Anne Hidalgo à Perpignan le lendemain, pour son principal meeting de fin d'année.


Quelques jours avant, les Insoumis feront, eux, "respecter les gestes barrières, le port du masque et mettront du gel à disposition" des participants pour le meeting de M. Mélenchon sur le parvis de La Défense. Eric Zemmour "préconisera" le port du masque au Zénith de Paris, où 5.800 personnes sont attendues le même jour.


"C'est impossible d'être +le candidat distant+, le +champion des gestes barrières+, en pleine campagne", fait-on valoir dans le camp d'Arnaud Montebourg. "Il faut rehausser collectivement le niveau de vigilance sur les gestes barrières", préconise plutôt M. Przyluski.

Covid-19: aération et masques plus importants que jamais

PARIS : Aérer et porter le masque en intérieur: ces gestes barrières sont plus importants que jamais à l'heure où l'épidémie de Covid-19 redémarre, comme le montre une étude sur l'expansion du variant Delta en France cet été.


Sans surprise, les endroits les plus risqués pour la contamination étaient les lieux clos mal aérés: soirées pour regarder les matchs de l'Euro de football (à domicile ou dans des bars), discothèques ou, dans une moindre mesure, transports (ce qui n'était pas le cas avec les précédents variants, sans doute parce que Delta est plus transmissible).


"La conséquence pratique, c'est de rappeler l'importance de l'aération et du port du masque", indique à l'AFP le responsable de l'étude, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet.


C'est d'autant plus vrai que l'Europe vit actuellement un "redécollage épidémique synchrone avec une vague de froid" qui pousse les gens à rester en intérieur, et donc davantage exposés au risque, ajoute-t-il.


Parus vendredi dans la revue médicale The Lancet Regional Health Europe, ces travaux sont le quatrième volet d'une vaste étude sur les lieux de contamination menée par l'Institut Pasteur depuis le début de la pandémie.

Terrasses
Ce volet porte sur la période du 23 mai au 13 août, qui correspond à la réouverture progressive des lieux publics après le troisième confinement et à l'apparition du variant Delta sur le territoire.


Aucun surrisque n'a été mis en évidence à cette période pour les restaurants, qui ont rouvert le 19 mai en extérieur et le 9 juin en intérieur. C'est "probablement parce qu'on était en plein été et qu'on pouvait largement ouvrir les fenêtres et mettre les gens en terrasse", note le Pr Fontanet.


Largement documentée dans de nombreuses études, l'augmentation du risque dans les endroits mal ventilés vient du fait que le SARS-CoV-2 se transmet massivement via les aérosols, ces nuages de particules que nous émettons lorsque nous respirons (et plus encore lorsque nous parlons, crions ou chantons).


Malgré cela, l'importance de l'aération (qui disperse ces nuages, comme de la fumée de cigarette) n'est pas toujours bien comprise par le grand public.


"On n'a pas été assez clairs sur l'aération, nous les scientifiques", admet le Pr Fontanet, membre du Conseil scientifique qui guide le gouvernement français.


"Rien qu'une porte ouverte en intérieur sur un couloir, dans une salle de classe par exemple, c'est déjà quelque chose, même si c'est mieux d'ouvrir une fenêtre", insiste-t-il.

Enfants
En plus du rappel de vaccin, le gouvernement français a d'ailleurs mis l'accent sur les gestes barrières jeudi en annonçant de nouvelles mesures de lutte contre la cinquième vague.


Ainsi, le masque est à nouveau obligatoire en France dans les lieux intérieurs recevant du public, y compris là où le pass sanitaire est réclamé (restaurants, cinémas, discothèques...).


Dans les lieux clos et mal aérés, certains professionnels encouragent à porter des masques FFP2, plus protecteurs car plus couvrants et plus filtrants, plutôt que les simples masques chirurgicaux.


"Pour moi, quand vous êtes dans des situations à très haut risque, mettre un FFP2 c'est du bon sens", commente le Pr Fontanet. 


Par ailleurs, l'étude ComCor montre que la présence d'enfants dans l'entourage est associée à un surrisque d'infection chez les plus de 40 ans, allant de +30% quand l'enfant est un collégien à +90% quand il a moins de 3 ans.


"Cela montre qu'il est important de garder toutes les mesures à l'école, aération et masques", selon le Pr Fontanet.


Ce volet de l'étude ComCor se base sur les données de 12.634 personnes testées positives entre le 23 mai et le 13 août, et 5.560 personnes-témoins non infectées. Toutes les personnes ont répondu à un questionnaire détaillé pour déterminer le risque de contamination selon les lieux fréquentés.


Moyen-Orient: À force de se vouloir équilibrée, la posture française en devient illisible

Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran
  • Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue »

PARIS: Alors que la guerre entre Israël et l’Iran s’intensifie, la France tente de maintenir une ligne diplomatique fondée sur la retenue, la désescalade et l’équilibre.
Mais cette posture, censée affirmer une voix autonome au sein du concert international, peine désormais à convaincre. À force de vouloir ménager toutes les parties, la position française en devient brouillée, voire illisible.
S’exprimant le dimanche 15 juin, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est montré ferme : « Le programme nucléaire iranien a une vocation militaire. C’est une menace existentielle pour Israël, pour les pays de la région et pour nous aussi », a-t-il affirmé.
En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran.
Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue » à l’adresse de toutes les parties.
Le vendredi 13 juin, à la suite des frappes israéliennes contre des cibles iraniennes, Emmanuel Macron avait rappelé « le droit d’Israël à se protéger », tout en insistant sur la nécessité de « ne pas mettre en péril la stabilité de la région ».
Il est même allé jusqu’à affirmer que la France participerait « aux opérations de protection et de défense » d’Israël en cas de « représailles » menées par l’Iran, « si elle est en situation de le faire ».

La logique française se veut cohérente : elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.

« J’ai marqué notre disponibilité en ce sens », a ajouté le président français lors d’une conférence de presse, et « à l’inverse, je n’envisage aucunement de participer à quelque opération offensive que ce soit. Ce n’est pas notre rôle », a-t-il fait valoir.
La condamnation française du programme nucléaire iranien est ancienne, tout comme son soutien au droit d’Israël à se défendre. Mais, par ailleurs, la France dénonçait, il y a quelques semaines, le blocus humanitaire imposé par Israël à Gaza, le qualifiant de « honte ».
La logique française se veut cohérente: elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.
Cette même logique fait dire à Paris: oui à une riposte contre Téhéran si une ligne rouge est franchie, mais toujours dans une optique diplomatique.
À l’approche du sommet du G7 au Canada, Macron entend plaider cette voie médiane, espérant maintenir la France comme puissance d’équilibre. Mais encore faut-il être entendu et compris.
Dans les faits, Paris semble marginalisé. L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a reconnu que Tel-Aviv n’avait pas informé la France de ses frappes.
« La relation n’est plus aussi proche qu’avant », a-t-il déclaré. Pour lui, la France reste un allié, « mais pas au point d’avoir été alertée », signifiant clairement que la critique française de la guerre à Gaza a éloigné les deux capitales.
Côté iranien, les leviers français sont tout aussi limités. Malgré les pressions exercées sur Téhéran, y compris une résolution récente de l’AIEA dénonçant l’enrichissement d’uranium par l’Iran, la République islamique reste sourde aux avertissements.

Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.


Les menaces françaises de déclencher la procédure de « snap back » pour rétablir les sanctions, en cas d’absence d’accord sur le nucléaire, sont prises au sérieux, mais elles n’inversent pas la dynamique de confrontation.
Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.
À Paris, on parle d’un simple report technique, mais en vérité, la flambée de violence a démontré le décalage entre la réalité sur le terrain et cette initiative diplomatique pourtant centrale.
Le président Macron, qui souhaitait inscrire cette reconnaissance dans une dynamique plus large d’accords régionaux, avec une normalisation entre Israël et certains pays arabes en contrepartie, doit composer avec un terrain à feu et à sang.
L’idée d’une « reconnaissance réciproque » (d’un État palestinien et de l’État d’Israël par de nouveaux acteurs) reste d’actualité, mais semble désormais hors de portée dans le contexte actuel.
Ce flou diplomatique se heurte aussi à une opinion publique française de plus en plus sceptique. Et Macron, en chute libre dans les sondages, doit composer avec un climat politique intérieur tendu.
Son autorité sur la politique étrangère, pourtant historiquement l’un des leviers du pouvoir présidentiel en France, semble contestée et contrariée.
Pour redevenir lisible et audible, Paris devra clarifier ses priorités : la dénonciation du programme nucléaire iranien ne peut s’accompagner d’une ambiguïté persistante sur la politique israélienne à Gaza et sur la reconnaissance par la France de l’État palestinien.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.