Delhi s'asphyxie: trop de voitures particulières, pas assez de transports publics

Depuis des décennies, Ashok Kumar, un col blanc de New Delhi, passe plusieurs heures par jour dans les transports en commun pour se rendre au bureau. A force d'embouteillages, il est plus que jamais exposé à la pollution qui asphyxie la capitale indienne. (Photo/AFP)
Depuis des décennies, Ashok Kumar, un col blanc de New Delhi, passe plusieurs heures par jour dans les transports en commun pour se rendre au bureau. A force d'embouteillages, il est plus que jamais exposé à la pollution qui asphyxie la capitale indienne. (Photo/AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Delhi s'asphyxie: trop de voitures particulières, pas assez de transports publics

  • La mégalopole de 20 millions d'habitants se retrouve régulièrement au palmarès des capitales les plus polluées, accusant notamment les gaz d'échappement
  • Le réseau hétéroclite des transports publics peine à répondre aux besoins d'une capitale en plein essor, en témoignent les longues files d'attente devant les stations de métro et les bus archi bondés

NEW DELHI : Depuis des décennies, Ashok Kumar, un col blanc de New Delhi, passe plusieurs heures par jour dans les transports en commun pour se rendre au bureau. A force d'embouteillages, il est plus que jamais exposé à la pollution qui asphyxie la capitale indienne.

La mégalopole de 20 millions d'habitants se retrouve régulièrement au palmarès des capitales les plus polluées, accusant notamment les gaz d'échappement. 

Le réseau hétéroclite des transports publics peine à répondre aux besoins d'une capitale en plein essor, en témoignent les longues files d'attente devant les stations de métro et les bus archi bondés qui tentent de fendre les monstrueux embouteillages aux heures de pointe.

"Quand je suis arrivé à Delhi, l'air était pur, il n'y avait pratiquement pas de voitures ni de motos sur les routes", se souvient Ashok Kumar, interrogé par l'AFP à l'arrêt de bus du terminal principal de la ville avant de rentrer chez lui.

« Trajet éreintant »

"Mais maintenant, tout le monde possède un véhicule", regrette-t-il.

Il faut chaque jour près de quatre heures "d'un trajet éreintant" à celui qui vit au fin fond de la banlieue sud de Delhi pour se rendre au travail et en revenir, en bus, taxi collectif et triporteur.

A 61 ans, il espère avoir bientôt économisé suffisamment d'argent pour pouvoir s'acheter un scooter et oublier les transports en commun.

"Peu de gens peuvent se permettre de perdre du temps dans les transports", dit-il.

Les immatriculations de voitures particulières ont triplé ces 15 dernières années dans la capitale, où circulent plus de 13 millions de véhicules, selon les chiffres du gouvernement.

Les conséquences s'en ressentent tout au long de l'année. A Delhi, on passe une heure et demi de plus dans les embouteillages que dans les autres grandes villes asiatiques, selon le Boston Consulting Group.

« Servitude coûteuse »

Mais en hiver, la situation tourne en véritable crise de santé publique, quand les vents faiblissent et que s'installe un épais brouillard toxique et que les malades d'insuffisance respiratoire affluent dans les hôpitaux.

Selon le Centre for Science and Environment (CSE) de Delhi, au début du mois de novembre, les gaz d'échappement des véhicules ont contribué à l'émission de plus de la moitié des émissions de PM2,5, particules fines particulièrement nocives. 

Au début du siècle, Delhi s'est doté d'un métro souterrain dont le réseau n'a cessé de s'étendre jusqu'aux villes satellites voisines, comptant aujourd'hui plus de 250 stations. 

Mais le métro est lui-même si engorgé que les citadins préfèrent se déplacer en voiture.

"Le métro est pratique, mais je dois en plus prendre un triporteur ou un taxi collectif de la station à mon domicile", raconte à l'AFP un autre employé de bureau, Sudeep Mishra, âgé de 31 ans. 

"C'était une véritable servitude, coûteuse en plus", explique-t-il. "C'était plus logique d'acheter mon véhicule pour gagner du temps et de l'argent".

Et c'est désormais sur sa moto achetée d'occasion qu'il effectue son trajet quotidien de 50 kilomètres par jour, aller-retour.

Investissements massifs

Selon les experts, le peu de transports reliant le métro aux zones résidentielles est problématique, en particulier pour les femmes dont la sécurité est en jeu dans les transports privés et les rues sombres. 

L'abondance de voitures particulières a entraîné le rétrécissement du réseau de bus de Delhi, réduit d'une centaine de lignes depuis 2009.

La flotte de la société publique Delhi Transport Corporation a diminué de près de 50% en dix ans.

Il existe un lien direct entre le sous-investissement dans les transports publics et l'aggravation de la pollution atmosphérique dans la capitale, assure Sunil Dahiya, analyste au Center for Research on Energy and Clean Air.

Les pouvoirs publics tentent régulièrement la circulation alternée ou de payer des jeunes pour inciter, aux feux de circulation, les conducteurs à couper le moteur. 

La ville compte à peine 145 stations pour recharger les voitures électriques, ce qui n'incite guère à leur adoption.

Pour M. Dahiya, seuls des investissements massifs permettraient "une croissance agressive des transports publics afin de commencer à voir une réduction absolue des niveaux de pollution atmosphérique".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.