Quel ordre de marche pour l'OMS pour la prochaine pandémie ?

Le Règlement sanitaire international qui guide l'action de l'OMS depuis 2005 n'est pas fait pour faire face à des crises de l'ampleur du Covid, souligne Jaouad Mahjour, directeur adjoint de la préparation aux urgences au sein de l'organisation. (Photo, AFP)
Le Règlement sanitaire international qui guide l'action de l'OMS depuis 2005 n'est pas fait pour faire face à des crises de l'ampleur du Covid, souligne Jaouad Mahjour, directeur adjoint de la préparation aux urgences au sein de l'organisation. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

Quel ordre de marche pour l'OMS pour la prochaine pandémie ?

  • La gestion du Covid a montré les limites de ce que l'OMS a le droit et les moyens de faire, mais la communauté internationale est divisée
  • «Le chaos provoqué par cette pandémie ne fait que mettre en exergue pour le monde a besoin d'un accord international à toute épreuve qui dicte les règles»

GENEVE : Quel ordre de marche pour l'Organisation mondiale de la santé pour mieux combattre la prochaine pandémie qui ne manquera pas de venir ? Les pays membres vont plancher à Genève pour tenter de trouver un début de réponse.


Cette réunion exceptionnelle de l'Assemblée mondiale de la santé - organe décisionnel suprême de l'organisation onusienne qui rassemble ses 194 membres - débute lundi et durera trois jours pour débattre de ce seul sujet, à un moment où une Europe trop laxiste est assaillie par la 5e vague de la pandémie de Covid et que l'apparition d'un nouveau variant inquiète.


C'est aussi deux ans après le début de la pandémie qui a coûté des millions de vies et des milliers de milliards d'euros.


La gestion du Covid a montré les limites de ce que l'OMS a le droit et les moyens de faire, mais la communauté internationale est divisée. 


Le but de la réunion est de discuter sur le meilleur moyen de doter l'OMS d'un cadre juridique lui permettant de mieux affronter une future crise, que ce soit sous forme de traité international ou une autre formule. 

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Le Règlement sanitaire international qui guide l'action de l'OMS depuis 2005 n'est pas fait pour faire face à des crises de l'ampleur du Covid, souligne Jaouad Mahjour, directeur adjoint de la préparation aux urgences au sein de l'organisation. 


Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus est clairement en faveur d'un traité pour éviter le cercle infernal du "on ne fait rien et ensuite on panique".


"Le chaos provoqué par cette pandémie ne fait que mettre en exergue pour le monde a besoin d'un accord international à toute épreuve qui dicte les règles", a-t-il dit mercredi.


Mais les Etats-Unis ne sont pas favorables à un traité et préfèreraient un processus plus rapide.


A l'inverse, quelque 70 pays sont en faveur d'un traité, estimant que c'était "la seule proposition substantielle" qui puisse assurer "une réponse à l'échelle mondiale à la prochaine pandémie qui soit rapide, conjointe, efficace et équitable", selon la lettre ouverte publié par les ministres de la santé de 32 d'entre eux et de mettre en garde: "Nous ne pouvons attendre la prochaine crise avant d'agir".


"Quoique nous fassions, à l'avenir nous aurons besoin d'un engagement durable au plus haut niveau politique", a expliqué un diplomate européen, qui plaide "pour un cadre juridique contraignant pour structurer le tout... C'est un sujet trop important".


Steve Solomon, le directeur juridique de l'OMS juge "qu'il y a de bonnes raisons de penser" qu'une solution collective peut être trouvée.

S'y mettre
"Ce n'est pas quelque chose dont on a besoin de discuter pendant 107 ans. S'il vous plaît, il faut vous y mettre!", a lancé lundi l'ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande, Helen Clark, lors d'un point d'étape six mois après la publication d'un rapport très critique sur la gestion de la pandémie, dont elle coprésidait la rédaction à la demande du patron de l'OMS.


Le rapport proposait d'établir une convention cadre pour l'OMS, qui permettrait de se mettre d'accord rapidement sur l'essentiel et d'y rajouter ensuite les éléments au fur et à mesure et en fonction des besoins.


Un groupe de travail a été mis en place pour rédiger une résolution qui puisse être débattue pendant la réunion qui débute lundi.


Selon M. Mahjour les recommandations qui devront être discutées tombent dans quatre catégories: équité, gouvernance et leadership, financement au niveau national et international et systèmes et outils pour répondre à une crise sanitaire d'ampleur mondiale.


"Il y a une certaine raison, parce que le monde ne peut pas se permettre d'avoir une autre pandémie à laquelle il n'est pas préparé", a-t-il mis en garde.


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.


Australie: la communauté juive, bouleversée et en colère, enterre «le Rabbin de Bondi»

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
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  • Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies
  • Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé

SYDNEY: Dans une synagogue bondée, emplie de cris et de larmes, la communauté juive de Sydney traumatisée a rendu hommage mercredi au rabbin Eli Schlanger, première victime de l'attentat antisémite de la plage de Bondi a être mise en terre.

Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies.

Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé.

David Deitz, homme d'affaires de 69 ans, qui connaissait M. Schlanger "depuis très, très longtemps", explique à l'AFP que le rabbin a eu "une influence positive sur beaucoup de gens".

"C'est un choc pour l'Australie de voir un tel événement se produire ici. Ce n'est pas dans la nature des Australiens", poursuit-il.

Une forte présence sécuritaire a été mobilisée lors des obsèques, avec des policiers alignés dans la rue fermée au public.

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme.

En 2021, le nombre de juifs australiens était estimé à 117.000.

"Ils auraient pu nous écouter" 

Jillian Segal, la responsable de la lutte contre l'antisémitisme en Australie, a fustigé cette semaine des préjugés antijuifs "qui s’insinuent dans la société depuis de nombreuses années et contre lesquels nous ne nous sommes pas suffisamment élevés".

Mme Segal a été la première nommée à ce poste après une série d'attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, au début de la guerre d'Israël dans la bande de Gaza.

Au cours des 12 mois suivant l’attaque du Hamas en Israel du 7 octobre 2023 qui a déclenché cette guerre, les incidents de nature antisémite en Australie ont augmenté de 316%, dépassant les 2.000, dit-elle.

"Nous devrions pouvoir être qui nous sommes sans avoir peur", a déclaré Brett Ackerman, un analyste de données âgé de 37 ans.

La colère gagne certains membres de la communauté qui estiment que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

"Ils auraient pu nous écouter" se désole M. Ackerman. Pour lui, l'attaque n'était "pas une surprise".

A côté de lui, le rabbin Yossi Friedman acquiesce. "Le message était clair depuis un peu plus de deux ans", soutient-il. "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment."

"Nous pensions être en sécurité. Nos grands-parents et arrière-grands-parents étaient des survivants de la Shoah, et beaucoup d’entre eux sont venus ici pour échapper à la haine et au sang versé, aux pogroms, à la persécution (...) et c'est ce qu'on retrouve ici", observe-t-il.

"Problème de société"

Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé l'attaque de Bondi comme un acte terroriste antisémite de "pure méchanceté" perpétré par des hommes inspirés par l’idéologie jihadiste du groupe État islamique.

Mais il a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'avait pas réagi suffisamment à l'appel de Mme Segal.

Le Premier ministre a souligné que son gouvernement avait pénalisé les discours de haine et interdit le salut nazi et les symboles haineux, entre autres.

Depuis la fusillade, M. Albanese mène une initiative conjointe entre le gouvernement central et les Etats d'Australie en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. L'assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.

Mais pour l'écrivain Danny Gingef, 66 ans, "la réforme des armes à feu est une diversion totale par rapport au vrai problème, qui est la haine, il faut identifier la haine là où elle commence".

Au départ du cercueil, les spectateurs ont entonné des chants en hébreu. Submergés par l’émotion, certains se sont effondrés dans les bras de leurs proches, à peine capables de tenir debout.

"Je sens que ces dernières années, les Juifs ont été en état d’alerte maximale", dit M. Gingef. Il se sent triste et en colère, et fait référence aux "marches de la haine" où il a vu des manifestants porter des drapeaux du Hezbollah.

Pour lui, il n’y a pas "beaucoup plus que nous puissions faire" sans le soutien des autorités et d’autres groupes.

"L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre, c’est un problème de société".

lec-oho/mjw/lgo/alh/pt