Covid-19 : Soirée tranquille aux Pays-Bas, malgré un durcissement des restrictions

Les Pays-Bas connaissaient vendredi une soirée bien plus calme qu'appréhendé, sans manifestations violentes, malgré l'annonce par le gouvernement néerlandais d'un renforcement des restrictions sanitaires. (Photo/AFP)
Les Pays-Bas connaissaient vendredi une soirée bien plus calme qu'appréhendé, sans manifestations violentes, malgré l'annonce par le gouvernement néerlandais d'un renforcement des restrictions sanitaires. (Photo/AFP)
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

Covid-19 : Soirée tranquille aux Pays-Bas, malgré un durcissement des restrictions

  • Les hôpitaux annuleront des opérations prévues pour libérer des lits alors que les cas atteignent des niveaux record
  • La seule bonne nouvelle est venue de la situation sécuritaire, après quatre nuits sous haute tension dans différentes villes cette dernière semaine

LA HAYE: Les Pays-Bas connaissaient vendredi une soirée bien plus calme qu'appréhendé, sans manifestations violentes, malgré l'annonce par le gouvernement néerlandais d'un renforcement des restrictions sanitaires pour lutter contre une flambée des cas de Covid-19.

"A partir de dimanche, tout aux Pays-Bas est en principe fermé entre 17H00 et 05H00", à part notamment les magasins essentiels, a déclaré le Premier ministre Mark Rutte lors d'une conférence de presse à La Haye.

Si les écoles resteront ouvertes en dépit du fait que la plus forte augmentation des infections concerne les enfants, les élèves âgés de 10 ans et plus devront porter des masques dans les couloirs, mais pas dans les salles de classe, selon l'exécutif.

Bars et restaurants continueront de leur côté à fonctionner jusqu'à 17H00. Leurs clients devront toutefois porter des masques et les tables devront se trouver à 1,5 mètre minimum les unes des autres, ce qui réduira de fait la fréquentation.

"Il faut être réaliste, les chiffres quotidiens sont toujours trop hauts", s'est ému le chef du gouvernement, qui a dit se sentir "responsable" de la situation. "Nous devons faire mieux", a-t-il encore lancé.

Les autorités néerlandaises ont enregistré 21 350 nouvelles infections vendredi, légèrement en dessous de la moyenne de 22 258 cas sur les sept derniers jours. Des chiffres très élevés pour un pays de 17 millions d'habitants.

Les hôpitaux annuleront des opérations prévues pour libérer des lits alors que les cas atteignent des niveaux record, malgré les dernières restrictions et le fait qu'environ 85% des adultes néerlandais sont vaccinés, a déclaré le ministre néerlandais la Santé Hugo de Jonge.

« Mon corps, mon choix »

La seule bonne nouvelle est venue de la situation sécuritaire, après quatre nuits sous haute tension dans différentes villes cette dernière semaine, notamment à Rotterdam et La Haye. Alors que des heurts étaient attendus après ces nouvelles restrictions, la soirée se déroulait paisiblement vendredi.

Dans la capitale, une cinquantaine de personnes, rassemblées dans le quartier administratif où le Premier ministre faisait son discours, ont multiplié les coups de sifflets et de casseroles, faisant hurler les sirènes de leurs mégaphones.

Mais aucune violence n'a émaillé la manifestation, qu'entourait un important dispositif policier. La police de La Haye a seulement rapporté plusieurs arrestations pour possession de feux d'artifice et défaut de pièce d'identité.

"Les autorités prennent la mauvaise direction. Elles utilisent un virus qui n'est pas dangereux, une grippe, pour +the great reset+" (la grande réinitialisation, une théorie en vogue dans les milieux complotistes, NDLR), a déclaré à l'AFP David, un manifestant qui arborait l'inscription "Les masques font des dégâts" sur son pull.

"Le Covid est comme la grippe, c'est un virus avec lequel nous devons apprendre à vivre, en société, plutôt que de le battre, car on n'y arrive pas", a de son côté estimé Babs, une manifestante portant une pancarte en carton où l'on pouvait lire : "Arrêtez de mentir".

Tout comme David, Babs refuse de se faire vacciner. "C'est mon corps, mon choix", a-t-elle justifié, reprenant un slogan féministe.

Le pays a réintroduit le 13 novembre un confinement partiel, avec une série de restrictions sanitaires touchant notamment le secteur de la restauration, qui doit fermer à 20h. Les manifestations publiques sont interdites et les matches de football joués à huis clos.

Le gouvernement projette également d'interdire certains lieux aux non-vaccinés, notamment les bars et les restaurants.

Les deux dernières conférences du Premier ministre consacrées à l'épidémie ont été marquées par des affrontements entre police et protestataires devant les ministères à La Haye.

Puis une manifestation anti-restrictions, organisée via les réseaux sociaux, a rapidement dérapé à Rotterdam, où des voitures ont été incendiées, des policiers caillassés et visés avec des feux d'artifice par des centaines de jeunes encapuchonnés et des hooligans.

Les troubles se sont ensuite propagés à d'autres villes néerlandaises. Au total, 173 personnes ont été arrêtées dans l'ensemble du pays depuis vendredi.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.