En Amérique latine, les romancières sortent de l'ombre

Place aux héritières de Garcia Marquez, Vargas Llosa et Sepulveda: du Mexique à l'Argentine, du Pérou au Chili, les femmes sortent de l'ombre dans l'univers très masculin des lettres latino-américaines, qui célèbre ses retrouvailles à partir de ce samedi à la Foire internationale du livre (FIL) de Guadalajara. (Photo/AFP)
Place aux héritières de Garcia Marquez, Vargas Llosa et Sepulveda: du Mexique à l'Argentine, du Pérou au Chili, les femmes sortent de l'ombre dans l'univers très masculin des lettres latino-américaines, qui célèbre ses retrouvailles à partir de ce samedi à la Foire internationale du livre (FIL) de Guadalajara. (Photo/AFP)
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

En Amérique latine, les romancières sortent de l'ombre

  • Avec le Pérou à l'honneur, des centaines de professionnels du livre sont attendus dans la deuxième ville du Mexique jusqu'au 5 décembre
  • Suspendue l'année dernière pour cause de pandémie, la «FIL» va récompenser l'Uruguayenne Fernanda Trias

GUADALAJARA : Place aux héritières de Garcia Marquez, Vargas Llosa et Sepulveda: du Mexique à l'Argentine, du Pérou au Chili, les femmes sortent de l'ombre dans l'univers très masculin des lettres latino-américaines, qui célèbre ses retrouvailles à partir de ce samedi à la Foire internationale du livre (FIL) de Guadalajara.

Avec le Pérou à l'honneur, des centaines de professionnels du livre sont attendus dans la deuxième ville du Mexique jusqu'au 5 décembre pour l'un des grands rendez-vous de l'achat/vente de droits éditoriaux, après Francfort.

"Nous avons des maisons d'édition venues de 48 pays différents, d'Amérique latine, Europe, Taïwan, Corée du Sud", souligne la directrice de la FIL, Marisol Schulz, selon qui Guadalajara n'attend "que" 225.000 visiteurs sur neuf jours contre 828.000 en 2019, en raison des restrictions sanitaires.

Suspendue l'année dernière pour cause de pandémie, la "FIL" va récompenser l'Uruguayenne Fernanda Trias d'un prix Sor Juana Inés de la Cruz pour son roman "Mugre Rosa".

Dans son roman traduit en français "La ville invincible" (Héliotropismes), Trias retrace une cartographie intime de Buenos Aires au carrefour de la fiction et de l'autobiographie, où elle croise "des déracinés pour qui la conquête d'un nouvel espace et d'un cercle d'amis sont des conditions de survie". 

Fernanda Trias incarne l'essor d'une littérature qui s'écrit de plus en plus au féminin en Amérique latine, avec six autres auteures repérées par le réseau de l'AFP: Claudia Piñeiro (Argentine), Alejandra Costamagna (Chili), María Fernanda Ampuero (Equateur), Karina Pacheco (Perou), Djamila Ribeiro (Brésil) et Guadalupe Nettel (Mexique).

Agents littéraires

Longtemps les femmes ont publié dans l'ombre des géants du continent, leur réalisme magique ou leurs engagements politiques: Gabriel Garcia Marquez, Mario Vargas Llosa, Octavio Paz, Pablo Neruda (pour ne citer que des prix Nobel, auxquels il faut ajouter, il est vrai, la poétesse chilienne Gabriela Mistral, lauréate en 1945).

Une exposition dans l'enceinte de la FIL à Guadalajara rend d'ailleurs hommage aux romancières péruviennes qui ont publié à Lima dans les convulsions des années 90 (terrorisme, hyperinflation, coup de force du président Fujimori en 1992, prise d'otages à l'ambassade du Japon en 1997), sans jamais atteindre un centième de la notoriété de Vargas Llosa, tout nouveau membre de l'Académie française.

"Comme dans beaucoup d'expressions culturelles, les femmes ont été réduites à l'invisibilité pendant longtemps", affirme à l'AFP la nouvelle ministre de la Culture du Pérou, Gisela Ortiz Perea, qui salue l'avènement d'"une narration féministe": "C'est un espace qui est en train de s'ouvrir".

Dans la force de l'âge (entre 40 et 60 ans), les romancières latino-américaines savent s'organiser et "réseauter". Quatre d'entre elles (Nettel, Trias, Costamagna et Pacheco) ont recours aux services d'Ident Literary, une agence littéraire new-yorkaise qui représente des auteurs hispano, anglo et lusophones dans le monde entier.

Sur le fond des contenus, le succès des femmes peut s'expliquer par le fait que les lecteurs s'intéressent davantage "aux minorités, aux histoires bien plus intimes", d'après la Mexicaine Guadalupe Nettel.

"Et les femmes ont toujours été les grandes narratrices de la vie quotidienne, de la vie intérieure", ajoute l'écrivaine dont le récit "Le corps où je suis née" (traduit en français chez Actes Sud) plonge dans les affres du roman d'éducation et de la chronique familiale.

Concept commercial

Existe-t-il une thématique commune parmi les femmes latino-américaines? L'Equatorienne Maria Fernanda Ampuero, installée à Madrid, évoque la violence, la peur, les victimes.

Démystifier la maternité et affronter "les différentes formes de violences dont souffrent le corps des femmes" est un thème "inévitable parce qu'il te marque dès la naissance", affirme l'Uruguayenne Trias.

La philosophe brésilienne Djamila Ribeiro s'inscrit elle dans le courant plus large des "luttes intersectionnelles" avec son "Petit manuel antiraciste et féministe" traduit en français.

Des auteures rejettent bien entendu la figure journalistique d'un "boom" des romancières latino-américaines, un concept "commercial", d'après l'Argentine Claudia Pineiro. La Chilienne Alejandra Costamagna préfère parler d'un "moment historique" après une longue lutte pour la reconnaissance des femmes.

La Péruvienne Karina Pacheco salue une "merveilleuse libération des voix" qui balaie le préjugé selon lequel "une femme ne pouvait pas écrire aussi bien qu'un homme".

"Je suis sûr qu'après avoir été réduites au silence pendant des siècles, les femmes ont des choses intéressantes à dire et moi je veux les écouter", conclut Trias.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.