L’Égypte se prépare à affronter les inondations et avertit les citoyens

Vue du Nil à proximité de champs sur l'île d'Al Quratiyyin, à Gizeh, en Égypte, le 20 septembre 2020. (Reuters)
Vue du Nil à proximité de champs sur l'île d'Al Quratiyyin, à Gizeh, en Égypte, le 20 septembre 2020. (Reuters)
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Publié le Jeudi 24 septembre 2020

L’Égypte se prépare à affronter les inondations et avertit les citoyens

  • Les gens qui vivent dans des zones à risque ou qui y cultivent illégalement doivent prendre conscience des dangers encourus et mettre en place des mesures préventives
  • Le ministère est prêt à affronter cette inondation: les conditions techniques du Haut Barrage et du lac d'Assouan sont respectées et tous les barrages et débordements sont prêts

LE CAIRE: L’Égypte a averti la population des inondations par le Nil, et a ordonné aux autorités locales de prendre des mesures de précaution pour réduire les dégâts et pour protéger les vies humaines.

Le ministère de l'Irrigation a informé plusieurs gouvernorats que quelques-unes de leurs terres étaient menacées d'être submergées en raison de la montée des eaux.

Mardi, le ministre égyptien de l'Irrigation, Mohammed Abdel Aty, a déclaré que les recommandations avaient pour objectif d’inciter les gens qui vivent dans des zones à risque ou qui y cultivent illégalement à prendre conscience des dangers encourus et à mettre en place des mesures préventives.

Le ministre a ordonné aux chefs des départements centraux de coopérer avec les gouverneurs ainsi qu'avec les autorités locales. Il leur a également demandé de communiquer aux agences ministérielles les infractions et les violations sur toutes les voies d'eau, en particulier sur le cours du Nil. Les décisions d'expulsion devraient être transmises par la suite aux bureaux des procureurs militaires pour entamer des actions en justice.

Pour le ministre, un rapport quotidien sur les terres et les bâtiments menacés par la hausse du niveau de l’eau devrait être élaboré.

En outre, le gouvernorat d'Al-Beheira a fourni aux unités locales des informations sur le niveau du Nil dans la branche de Rosette. Selon lui, il est nécessaire de prendre des mesures pour réagir à la hausse du niveau du fleuve dans les prochains jours.

Appelés à évacuer

Dans la note envoyée, l’ordre est donné d’évacuer les maisons, les bâtiments et les enclos à bétail et à poissons. Tous les résidents de Kom Hamada, Itay Al-Barud, Shubrakhit, Rahmaniyah, Mahmoudeya et Rasheed, sont eux aussi appelés à évacuer leurs maisons de même que tous les bâtiments et enclos à bétail et à poissons.

«Les terres menacées par le débordement du fleuve sont, à l'origine, la propriété du ministère de l'Irrigation. Elles ont été occupées par des personnes qui y ont entamé des constructions et des activités agricoles. Malgré ces violations, l’établissement de la protection du Nil envoie des avertissements aux administrations agricoles et à la population locale pour les avertir de la hausse prévue du niveau de l'eau et pour éviter les pertes», explique Amer Shukry, un responsable du ministère à El-Beheira.

Au début du mois de septembre, les terres agricoles du district de Kom Hamada ont déjà été submergées en raison du niveau élevé des eaux.

Pour sa part, le chef de l'Autorité générale du Haut Barrage, Hussein Jalal, affirme que le ministère est prêt à affronter cette inondation, sans précédent dans l'histoire de l'Égypte.

Selon lui, le ministère est parfaitement préparé depuis mai dernier à faire face aux inondations. Par ailleurs, la priorité est d'assurer un niveau sûr de l'eau collectée derrière le Haut Barrage ainsi que sa décharge vers les voies d'eau conformément au taux attribué.

M. Jalal confirme que les conditions techniques du Haut Barrage et du lac d'Assouan sont respectées et que tous les barrages et débordements sont prêts. Il souligne que le barrage est capable de résister à l'inondation en cours.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

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  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.


Le Premier ministre du Qatar exhorte le monde à «cesser de faire deux poids deux mesures» et à punir Israël

Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, a exhorté dimanche la communauté internationale à punir Israël pour ce qu'il a qualifié de "crimes". (AP)
Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, a exhorté dimanche la communauté internationale à punir Israël pour ce qu'il a qualifié de "crimes". (AP)
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  • Les frappes aériennes israéliennes sont largement condamnées dans le monde arabe et islamique comme une violation de la souveraineté du Qatar
  • Le prince Faisal bin Farhan dirige la délégation du Royaume au sommet d'urgence de Doha

RIYADH : Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, a exhorté dimanche la communauté internationale à "cesser de faire deux poids deux mesures" et à punir Israël pour ce qu'il a décrit comme ses "crimes".

Il s'exprimait lors d'une réunion préparatoire à la veille d'un sommet d'urgence des dirigeants arabes et islamiques organisé par le Qatar après qu'Israël a mené une attaque aérienne sans précédent contre des dirigeants du Hamas à Doha.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser de faire deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis, et Israël doit savoir que la guerre d'extermination en cours à laquelle est soumis notre peuple palestinien frère, et dont l'objectif est de l'expulser de sa terre, ne fonctionnera pas", a déclaré le premier ministre.

Cheikh Mohammed a déclaré que Doha restait déterminé à travailler avec l'Égypte et les États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre qui a dévasté la bande de Gaza. Toutefois, il a déclaré que la frappe israélienne qui a tué six personnes - cinq membres du Hamas et un membre local des forces de sécurité qataries - représentait "une attaque contre le principe même de la médiation".

"Cette attaque ne peut être qualifiée que de terrorisme d'État, une approche poursuivie par le gouvernement israélien extrémiste actuel, qui bafoue le droit international", a déclaré le ministre. "L'agression israélienne imprudente et perfide a été commise alors que l'État du Qatar accueillait des négociations officielles et publiques, au vu et au su de la partie israélienne elle-même, et dans le but de parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

La réunion préparatoire des ministres des affaires étrangères en vue du sommet conjoint arabo-islamique d'urgence s'est ouverte dimanche à Doha sous la direction du cheikh Mohammed.

qatar

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à la réunion préparatoire à Doha, dimanche. (SPA)


Le sommet doit discuter d'un projet de déclaration concernant l'attaque israélienne contre le Qatar le 9 septembre, qui a visé les résidences de plusieurs responsables du Hamas à Doha, selon l'agence de presse du Qatar.

Les frappes aériennes ont été largement condamnées dans le monde arabe et islamique comme une violation de la souveraineté du Qatar et du droit international.

Les ministres des affaires étrangères des États membres de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique, dont le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participent au sommet de dimanche.

Le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé l'attaque israélienne comme un "acte agressif" et a réitéré la solidarité du Royaume avec Doha, soulignant la nécessité pour la communauté internationale de tenir Israël pour responsable de ses actes, a rapporté l'agence de presse saoudienne.


«Le Qatar n'est pas seul. Le monde arabe et islamique est à ses côtés», déclare le chef de la Ligue arabe

Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s'exprime lors de la réunion préparatoire qui s'est tenue dimanche à Doha en vue du sommet des dirigeants arabes et musulmans. (Fourni)
Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s'exprime lors de la réunion préparatoire qui s'est tenue dimanche à Doha en vue du sommet des dirigeants arabes et musulmans. (Fourni)
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  • S'exprimant lors d'une réunion préparatoire à la veille d'un sommet d'urgence des dirigeants arabes et islamiques à Doha, M. Aboul Gheit a déclaré que le sommet lui-même envoyait un message fort
  • Le Qatar a organisé ce sommet après qu'Israël a mené une attaque aérienne sans précédent contre les résidences de plusieurs responsables du Hamas à Doha, le 9 septembre 2025

DOHA : Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a critiqué dimanche Israël et averti que "le silence face à un crime ... ouvre la voie à d'autres crimes".

S'exprimant lors d'une réunion préparatoire à la veille d'un sommet d'urgence des dirigeants arabes et islamiques à Doha, M. Aboul Gheit a déclaré que le sommet lui-même envoyait un message fort : "Le Qatar n'est pas seul. Les mondes arabe et islamique sont à ses côtés".

Il a averti que les actions d'Israël sont "le résultat direct de deux années de silence international sur le génocide à Gaza, qui a enhardi les occupants à agir sans conséquence".

Le Qatar a organisé ce sommet après qu'Israël a mené une attaque aérienne sans précédent contre les résidences de plusieurs responsables du Hamas à Doha, le 9 septembre 2025.

Selon le porte-parole du ministère des affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, la réunion de lundi des dirigeants arabes et islamiques examinera "un projet de résolution sur l'attaque israélienne contre l'État du Qatar".

Lors de cette même réunion préparatoire, le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, a exhorté la communauté internationale à "cesser de faire deux poids deux mesures" et à punir Israël pour ce qu'il a décrit comme ses "crimes".

"Le moment est venu pour la communauté internationale de cesser d'appliquer deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis. Israël doit savoir que la guerre d'extermination en cours à laquelle est soumis notre peuple palestinien frère et dont l'objectif est de l'expulser de sa terre ne fonctionnera pas", a déclaré le cheikh Mohammed, qui exerce également les fonctions de ministre des affaires étrangères.

Bien que la frappe israélienne, qui a fait six morts, n'ait pas touché les négociateurs de paix du Hamas, qui étaient ses véritables cibles, cet acte effronté représente "une attaque contre le principe même de la médiation".

L'attaque "ne peut être décrite que comme du terrorisme d'État, une approche poursuivie par l'actuel gouvernement israélien extrémiste, qui bafoue le droit international", a déclaré le cheikh Mohammed.

"L'agression israélienne imprudente et perfide a été commise alors que l'État du Qatar accueillait des négociations officielles et publiques, au vu et au su de la partie israélienne elle-même, et dans le but de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza", a-t-il ajouté.

Avant le sommet, le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, a tenu des consultations téléphoniques avec ses homologues d'Arabie saoudite, de Turquie et du Pakistan.

Le ministère égyptien des affaires étrangères a déclaré que les discussions portaient sur l'évaluation de la crise et sur "l'exploration des moyens de faire face aux graves défis politiques et sécuritaires auxquels la région est confrontée".

Les ministres ont souligné la nécessité d'une unité arabo-islamique et d'une coordination soutenue dans les domaines politique, diplomatique et économique afin de préserver les intérêts communs et de stabiliser la région.

Le président iranien Masoud Pezeshkian et le premier ministre irakien Mohammed Shia Al-Sudani figurent parmi les dirigeants présents. Le président palestinien Mahmoud Abbas est arrivé à Doha dimanche.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait également être présent, selon les médias turcs.