Egypte: la société française Nexa mise en examen pour «complicité de torture»

L'enquête menée par le «pôle crimes contre l'humanité» du tribunal judiciaire de Paris a ainsi pour but de déterminer si un lien entre l'utilisation de la surveillance et la répression peut être démontré. (Photo, AFP)
L'enquête menée par le «pôle crimes contre l'humanité» du tribunal judiciaire de Paris a ainsi pour but de déterminer si un lien entre l'utilisation de la surveillance et la répression peut être démontré. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 28 novembre 2021

Egypte: la société française Nexa mise en examen pour «complicité de torture»

  • Cette mise en examen a été prononcée par la juge d'instruction chargée des investigations le 12 octobre, environ quatre mois après celles de quatre dirigeants et cadres de la société
  • Une information judiciaire avait été ouverte en 2017 à la suite d'une plainte de la FIDH et de la LDH déposée avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)

PARIS : La société française Nexa Technologies, accusée d'avoir vendu du matériel de cybersurveillance au régime égyptien qui lui aurait permis de traquer des opposants, a été mise en examen en octobre pour "complicité d'actes de torture et de disparitions forcées", a appris dimanche l'AFP de source proche du dossier.

Cette mise en examen a été prononcée par la juge d'instruction chargée des investigations le 12 octobre, environ quatre mois après celles de quatre dirigeants et cadres de la société, selon cette source, confirmée par une source judiciaire.

Contacté par l'AFP, l'avocat de Nexa Technologies, Me François Zimeray, n'a pas souhaité faire de commentaires.

Une information judiciaire avait été ouverte en 2017 à la suite d'une plainte de la FIDH et de la LDH déposée avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS). 

Celle-ci s'appuyait sur une enquête du magazine Télérama révélant la vente en mars 2014 d'"un système d'écoute à 10 millions d'euros pour lutter – officiellement – contre les Frères musulmans", l'opposition islamiste en Égypte.

Appelé "Cerebro", ce programme permet de traquer en temps réel les communications électroniques d'une cible, à partir d'une adresse mail ou d'un numéro de téléphone par exemple.

Les ONG accusaient ce logiciel d'avoir servi la vague répressive contre les opposants d'Abdel Fatah al-Sissi, qui selon le Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS) s'est traduite par "plus de 40 000 prisonniers politiques en détention en Egypte".

L'enquête menée par le "pôle crimes contre l'humanité" du tribunal judiciaire de Paris a ainsi pour but de déterminer si un lien entre l'utilisation de la surveillance et la répression peut être démontré.

Nexa est dirigée par d'anciens responsables d'Amesys, visée par une autre information judiciaire depuis 2013 pour avoir vendu au régime de Mouammar Kadhafi entre 2007 et 2011 un logiciel appelé à l'époque "Eagle" - ancêtre de "Cerebro" - et qui aurait servi à arrêter des opposants libyens.

Dans cette enquête, Amesys et celui qui en fut le président jusqu'en 2010 ont aussi été mis en examen en juin.


L’ambassadrice palestinienne en France salue la reconnaissance de l’État palestinien sans occulter les obstacles

Pour l’ambassadrice de la Palestine en France, Hala Abou Hassira, cette reconnaissance constitue un tournant : elle « récompense un combat de plus d’un siècle pour la liberté » et confirme les droits inaliénables du peuple palestinien. (Photo: ANFR)
Pour l’ambassadrice de la Palestine en France, Hala Abou Hassira, cette reconnaissance constitue un tournant : elle « récompense un combat de plus d’un siècle pour la liberté » et confirme les droits inaliénables du peuple palestinien. (Photo: ANFR)
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  • L’ambassadrice palestinienne en France salue la reconnaissance de l’État palestinien comme une avancée historique, tout en soulignant les nombreux obstacles persistants sur le terrain
  • Elle appelle à une pression internationale accrue sur Israël et à un soutien renforcé à l’Autorité palestinienne pour garantir la viabilité d’un futur État souverain

La conférence internationale pour la solution à deux États, co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite, restera sans doute l’une des dates charnières de l’histoire contemporaine du Proche-Orient.

Pour la première fois, une dynamique diplomatique de cette ampleur a abouti à la reconnaissance officielle d’un État palestinien, annoncée par Emmanuel Macron au nom de la France, et suivie dans la foulée par d’autres puissances occidentales comme le Royaume-Uni, le Canada ou encore l’Australie.

Pour l’ambassadrice de la Palestine en France, Hala Abou Hassira, cette reconnaissance constitue un tournant : elle « récompense un combat de plus d’un siècle pour la liberté » et confirme les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels figure le droit à l’autodétermination.

S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse à Paris, Abou Hassira s’attarde sur le caractère historique de l’instant, tout en sachant que la route qui mène à la concrétisation d’un État souverain et viable demeure extrêmement longue et périlleuse.

Périlleuse, car « elle survient dans un contexte dramatique » : à Gaza, les Palestiniens continuent de subir un génocide à travers des bombardements incessants, un blocus asphyxiant et une famine organisée.

« La vie civile y est quasiment détruite : hôpitaux, écoles, lieux de refuge sont systématiquement pris pour cible, et les médecins, enseignants ou secouristes sont eux-mêmes visés », souligne-t-elle.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la situation n’est guère meilleure. Abou Hassira fustige la colonisation accrue, la confiscation des terres, les expulsions forcées, ainsi que les violences quotidiennes des colons israéliens, alors que la classe politique israélienne rejette catégoriquement toute perspective d’État palestinien viable.

Abou Hassira estime donc que la reconnaissance française et internationale intervient comme un geste de principe fort, mais « dans un paysage marqué par la douleur, l’occupation militaire et un rapport de force profondément déséquilibré ».

« L’intransigeance israélienne », ajoute-t-elle, « est couplée avec le rôle des États-Unis », membre permanent du Conseil de sécurité et allié indéfectible d’Israël, qui « a jusqu’ici bloqué toute reconnaissance pleine et entière de la Palestine à l’ONU ».

Les Palestiniens espèrent que la dynamique enclenchée par Paris et Riyad pèsera sur la diplomatie américaine et finira par infléchir cette position, mais rien de cela ne semble acquis pour le moment.

L’ambassadrice a rappelé que l’acceptation de la solution à deux États représentait une concession douloureuse pour la direction palestinienne, qui s’est résignée à « ne revendiquer que 22 % de la Palestine historique, c’est-à-dire les frontières de 1967 avec échanges de territoires négociés ».
« Cette reconnaissance des frontières de compromis reste le socle de la démarche palestinienne, avec un objectif clair : vivre en paix et en égalité de droits avec Israël », assure-t-elle.

Mais plus le temps passe, plus la colonisation grignote ces 22 %, rendant l’hypothèse d’un État palestinien continu et souverain de plus en plus fragile, ce qui fait que « la viabilité de la solution à deux États dépendra de mesures fortes de la part de la communauté internationale ».

À Gaza, il revient à la communauté internationale d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable afin de permettre l’entrée massive d’aide humanitaire. Viendra ensuite la reconstruction des infrastructures civiles et sociales, puis la mise en place d’une gouvernance stable.

L’Autorité palestinienne, souligne Abou Hassira, a affirmé sa volonté d’assumer seule la responsabilité de ce territoire, « avec un gouvernement unique, une loi unique et une seule force de sécurité nationale », mais elle reconnaît que l’appui du Conseil de sécurité sera nécessaire pour stabiliser l’enclave.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, « l’urgence est d’arrêter la colonisation et de garantir la continuité territoriale d’un futur État palestinien ». Cela suppose « de mettre en œuvre les avis consultatifs de la Cour internationale de justice, qui exigent la fin de l’occupation militaire et de l’apartheid ».

Sur le long terme, les autorités palestiniennes s’engagent à poursuivre des réformes internes dans la gouvernance, la justice, la santé, l’éducation, la protection sociale, afin de renforcer la crédibilité et l’efficacité de leurs institutions, indique-t-elle.

Mais sans une pression internationale accrue sur Israël, ces étapes risquent de rester lettre morte, d’où l’appel de l’ambassadrice à « des sanctions concrètes, un embargo sur les armes, la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, et la rupture partielle des relations diplomatiques et économiques ».

D’autre part, elle souligne la nécessité d’un soutien financier et technique accru à l’Autorité palestinienne, « dont les recettes fiscales sont régulièrement confisquées par Israël, paralysant son économie et ses réformes ».

Malgré toutes ces difficultés, la reconnaissance française et internationale a créé une dynamique et envoie un message clair : « la solution à deux États reste la seule voie possible pour garantir la paix et la stabilité, non seulement pour les Palestiniens et les Israéliens, mais pour l’ensemble du Moyen-Orient ».


Lecornu gèle les frais de communication de l'Etat, veut les réduire de 20% en 2026

Newly appointed France’s Prime Minister Sebastien Lecornu (C) attends a meeting as he visits the departmental health center in Macon, central eastern France, on september 13, 2025. (AFP)
Newly appointed France’s Prime Minister Sebastien Lecornu (C) attends a meeting as he visits the departmental health center in Macon, central eastern France, on september 13, 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement suspend jusqu’à fin 2025 toutes les nouvelles dépenses de communication des ministères et agences publiques, hors santé publique et recrutement
  • Une revue générale des dépenses est lancée pour réduire de 20 % le budget communication de l’État dès 2026

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé mardi suspendre cette année, au nom d'un Etat "efficace", les nouveaux frais de communication des ministères, opérateurs publics et agences de l'Etat, avec pour objectif de les réduire de 20% l'an prochain.

Le Premier ministre, qui prépare un projet de budget contraint compte tenu de l'ampleur de la dette et des déficits, entend ainsi "rationaliser les dépenses publiques" et "garantir que chaque euro dépensé soit utile pour rendre le service public aux Français", précise un communiqué de ses services.

En 2024, ces dépenses de communication s'étaient élevées à 440 millions d'euros. Leur gel pour la fin de l'année représente donc une économie d'au moins 50 millions d'euros, selon Matignon.

Sur proposition de la mission nommée "Etat efficace" lancée vendredi, Sébastien Lecornu a "décidé de suspendre, à compter de ce jour et jusqu'à la fin de l'année 2025, l'engagement de toute nouvelle dépense de communication par les ministères, les opérateurs et agences de l'État", dit le communiqué.

Ne seront pas concernés par cette mesure "les campagnes liées à la santé publique et aux recrutements de la fonction publique", ainsi que "les projets déjà engagés – c'est-à-dire ayant fait l'objet de contrats signés".

Pour l'an prochain, la mission "Etat efficace" rattachée à Matignon a lancé une "revue générale des dépenses de communication" de l'État et de ses opérateurs afin de "définir les priorités en matière de communication publique", qui "permettra une réduction de 20% des dépenses de communication" de l'Etat dans le budget pour 2026 par rapport au budget pour 2025.

Outre leur réduction, les moyens de communication de l'Etat "devront être affectés aux politiques publiques ayant un impact direct pour les citoyens", ajoute Matignon.


Un homme dérobe un bus RATP et traverse Paris avec

Un homme a dérobé lundi matin un bus de la RATP qui stationnait dans le sud de Paris, avant d'être interpellé au volant du véhicule 7 kilomètres plus loin. (Photo d'illustration AFP)
Un homme a dérobé lundi matin un bus de la RATP qui stationnait dans le sud de Paris, avant d'être interpellé au volant du véhicule 7 kilomètres plus loin. (Photo d'illustration AFP)
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  • "Grâce à la géolocalisation", le véhicule et l'auteur du vol ont été interceptés par la police porte de Bagnolet, dans le nord-est de Paris, environ une demi-heure plus tard, affirme la régie
  • Le bus a été repéré faisant des tours sur le périphérique, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris

PARIS: Un homme a dérobé lundi matin un bus de la RATP qui stationnait dans le sud de Paris, avant d'être interpellé au volant du véhicule 7 kilomètres plus loin, a indiqué mardi la RATP à l'AFP, confirmant une information d'Actu.fr.

Ce bus de nuit a été volé vers 05H00 alors que son chauffeur prenait une "pause réglementaire" gare Montparnasse, explique la RATP.

"Grâce à la géolocalisation", le véhicule et l'auteur du vol ont été interceptés par la police porte de Bagnolet, dans le nord-est de Paris, environ une demi-heure plus tard, affirme la régie.

Le bus a été repéré faisant des tours sur le périphérique, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris.

Selon ce dernier, les premiers éléments de l'enquête confiée à la Brigade des réseaux franciliens (BRF) suggèrent que le chauffeur du bus avait laissé les clés sur le contact pendant sa pause.

La personne interpellée est inconnue de la police et de la justice, et sans domicile, a également fait savoir le parquet.

La RATP, qui a déposé plainte, rappelle "qu'aucun voyageur ne se trouvait à bord au moment des faits et qu'aucun blessé n'est à déplorer".

Le bus était rattaché à la ligne de nuit N13, qui relie Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) à Bobigny (Seine-Saint-Denis) en traversant Paris.