Iles Salomon: les habitants inquiets de la capitale nettoient les décombres

Un homme examine les dégâts à Honiara le 27 novembre 2021, alors qu'un calme tendu est revenu après des jours d'émeutes intenses qui ont fait au moins trois morts et réduit des pans de la ville à des ruines fumantes. (Photo, AFP)
Un homme examine les dégâts à Honiara le 27 novembre 2021, alors qu'un calme tendu est revenu après des jours d'émeutes intenses qui ont fait au moins trois morts et réduit des pans de la ville à des ruines fumantes. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 28 novembre 2021

Iles Salomon: les habitants inquiets de la capitale nettoient les décombres

  • Un couvre-feu nocturne et la présence d'une force de maintien de la paix d'environ 150 soldats et policiers venus d'Australie et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, venus seconder la police locale, semblent avoir calmé les troubles
  • A l'angle d'une rue du quartier chinois, épicentre des incendies et pillages, des étudiants, armés de râteaux et de pelles s'attelaient à nettoyer une route

HONIARA : Le Premier ministre des Iles Salomon a affirmé dimanche qu'il entendait rester au pouvoir après des émeutes dans la capitale, qui ont été selon lui "orchestrées" par des personnes souhaitant sa destitution.

"Nous ne devons pas et nous ne nous inclinerons jamais devant les mauvaises intentions de quelques personnes", a déclaré le Premier ministre lors d'un allocution télévisée. 

Cette déclaration est intervenue au moment où, à la faveur d'un retour au calme, les habitants ont commencé à déblayer les décombres calcinés qui jonchent les rues de la ville.

A l'angle d'une rue du quartier chinois, épicentre des incendies et pillages, des étudiants, armés de râteaux et de pelles s'attelaient à nettoyer une route, ont constaté dimanche des correspondants de l'AFP.

Les rues avoisinantes étaient jonchées de monticules de débris calcinés, stigmates des violences qui ont éclaté en raison notamment de graves difficultés économiques exacerbées par la pandémie de Covid-19 et de la colère à l'encontre du gouvernement.

Un couvre-feu nocturne et la présence d'une force de maintien de la paix d'environ 150 soldats et policiers venus d'Australie et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, venus seconder la police locale, semblent avoir calmé les troubles.

"La situation s'est apaisée et les habitants se déplacent normalement, mais on ne sait cependant toujours pas ce qui peut se encore se passer", reconnait Kennedy Waitara, responsable de la Croix-Rouge.

Hausse des prix

Selon lui, beaucoup de magasins d'alimentation sont partie en fumée lors des émeutes.

"Il ne serait pas surprenant que nous connaissions des pénuries de nourriture et une hausse des prix", explique-t-il. "Le chômage va sûrement augmenter dans les prochaines semaines car des gens vont certainement perdre leur emploi". Ce responsable de la Croix Rouge dit avoir constaté une hausse des prix dans les magasins. 

De nombreuses personnes étaient trop inquiètes dimanche pour assister à la messe dans cet archipel chrétien de 800.000 habitants, a affirmé Nason Ta'ake, un responsable de la jeunesse de l'église Wesley à Honiara. 

A leur sortie de l'église, ils sont partis en quête de nourriture et de produits de première nécessité, mais très peu de commerces étaient ouverts, a-t-il expliqué. 

Deux ans de fermeture des frontières en raison de la pandémie ont fini par asphyxier l'économie des Iles Salomon, déjà fragilisée, aggravant le chômage et la pauvreté.

Le Premier ministre a estimé dimanche que les émeutes ont causé pour 25 millions de dollars (22 millions d'euros) de dégâts et détruit un millier d'emplois. 

Selon la banque centrale, 56 bâtiments ont été brûlés ou pillés dans la capitale.

 

le Premier ministre affirme que les émeutes ont été "orchestrées" pour le destituer

Le Premier ministre des Iles Salomon a affirmé dimanche qu'il entendait rester au pouvoir après des émeutes dans la capitale qui ont été "orchestrées" par des personnes souhaitant sa destitution.

"Il est très clair que les récents événements ont été planifiés et orchestrés pour me démettre de mes fonctions de Premier ministre pour des raisons infondées", a déclaré Manasseh Sogavare, le chef du gouvernement de cet archipel du Pacifique dans une allocation télévisée.

"Je veux montrer à la nation que le gouvernement est pleinement déterminé et que rien ne nous fera bouger. Nous ne devons pas et nous ne nous inclinerons jamais devant les mauvaises intentions de quelques personnes", a lancé M. Sogavare. 

De nombreux habitants de cette nation insulaire du Pacifique estiment que leur gouvernement est corrompu et redevable à Pékin et à d'autres intérêts étrangers. 

Les manifestants ont directement dirigé leur colère contre M. Sogavare et son gouvernement. Des foules ont tenté mercredi d'incendier le Parlement et la résidence privée du Premier ministre. 

M. Sogavare a précédemment imputé ces trois jours de violence - au cours desquels les émeutiers ont incendié de nombreux bâtiments de la capitale avant un retour au calme ce week-end - à quelques personnes peu scrupuleuses qui ont fait induit entraîné d'autres personnes avec de fausses informations. 

"Nous ne devons et ne nous inclinerons jamais devant les mauvaises intentions de quelques personnes. Nous devons nous opposer aux intimidations, au harcèlement et à la violence. Nous le devons à nos enfants et à la majorité de notre peuple qui ne peut pas se défendre", a déclaré le dirigeant des Iles Salomon. 

Il a déclaré que la violence, qui a essentiellement visé le quartier chinois de la capitale, a causé pour 25 millions de dollars (22 millions d'euros) de dégâts et détruit un millier d'emplois dans une économie déjà en graves difficultés. 

M. Sogavare a déclaré que le gouvernement travaillait sur un plan de relance pour aider les entreprises. 

Le Premier ministre a réitéré sa promesse de tenir pour responsables les "instigateurs" non identifiés. 

"Soyez assurés qu'ils seront punis conformément à la loi, des arrestations ont déjà eu lieu. Les enquêtes se poursuivent d'autres arrestations suivront".

 

Arrestations

Il s'est engagé à punir les personnes à l'origine de ces troubles. 

"Des arrestations ont déjà eu lieu. Les enquêtes se poursuivent et d'autres arrestations suivront".

Selon la banque centrale, 56 bâtiments ont été brûlés ou pillés dans la capitale.

Des médecins légistes tentent d'identifier les restes carbonisés de trois corps découverts dans une boutique du quartier chinois incendiée, a indiqué la police.

Le Premier ministre australien Scott Morrison a indiqué dimanche être régulièrement tenu informé du déploiement de la force de maintien de la paix, ajoutant qu'il s'attend au déploiement de forces par les Fidji. 

"Bien que la situation demeure instable, à ce stade, il n'y a pas, à notre connaissance, de zones où il y a eu une perte de contrôle", a déclaré M. Morrison à la presse.

Le dirigeant australien a affirmé qu'il revient à l'archipel de résoudre la crise, "il ne nous appartient pas de nous immiscer dans leur démocratie", précisant que les forces australiennes ont pour seul objectif de rétablir le calme.

Relation avec Pékin

Beaucoup d'habitants des Iles Salomon accusent leur gouvernement d'être corrompu et d'être redevable à Pékin et à d'autres intérêts étrangers. Mercredi, des manifestants ont réclamé la démission du Premier ministre avant de prendre d'assaut le Parlement et de déferler dans les rues de la capitale. 

Plus de 100 personnes ont été arrêtées en lien avec les émeutes, a annoncé samedi la police locale. Les violences s'intensifiant, le Premier ministre a appelé les pays voisins à envoyer des force pour rétablir le calme. 

Samedi, les dirigeants de l'opposition ont appelé à un vote de défiance contre le gouvernement de M. Sogavare.

S'il n'est pas encore sûr qu'ils disposent d'un nombre suffisant de voix pour démettre le Premier ministre de ses fonctions, cette initiative pourrait se transformer en poudrière.

Ce dirigeant pro-Pékin a affirmé que des puissances étrangères, opposées à la décision prise en 2019 par son gouvernement de ne plus reconnaître diplomatiquement Taïwan mais la Chine, étaient à l'origine de ces troubles.

D'autres pointent du doigt les tensions entre les habitants de l'île la plus peuplée de Malaita et celle de Guadalcanal, où se situe la capitale administrative ainsi que l'important taux de chômage.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.