Frankly Speaking: «L'avenir du commerce de détail est à la fois physique et numérique»

Alain Bejjani, PDG du conglomérat Majid Al Futtaim, s'adressant à Frank Kane sur Frankly Speaking. (Photo, AN)
Alain Bejjani, PDG du conglomérat Majid Al Futtaim, s'adressant à Frank Kane sur Frankly Speaking. (Photo, AN)
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Frankly Speaking: «L'avenir du commerce de détail est à la fois physique et numérique»

Alain Bejjani, PDG du conglomérat Majid Al Futtaim, s'adressant à Frank Kane sur Frankly Speaking. (Photo, AN)
  • Frankly Speaking, la série d'entretiens vidéo avec des hommes d'affaires et des décideurs politiques de premier plan au Moyen-Orient et dans le monde
  • Les affaires en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis «en plein essor» alors que leurs économies se remettent rapidement des ravages de la pandémie de coronavirus, déclare à Arab News Alain Bejjani

DUBAI : Les affaires en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis « en plein essor » alors que leurs économies se remettent rapidement des ravages de la pandémie de coronavirus, déclare à Arab News Alain Bejjani, PDG du conglomérat Majid Al Futtaim. 

« L'Arabie saoudite a fait preuve d'une grande résilience pendant la pandémie, mais en réalité, les mesures saoudiennes pour arrêter la propagation du virus étaient assez différentes de celles que vous aviez sur les autres marchés. J'y suis allé plus de trois fois au cours des derniers mois et vous pouvez voir que c’est en plein essor. Cela revient », souligne Bejjani. 

« Les Émirats arabes unis avaient une résilience remarquable en 2020 et foisonnent maintenant dans tous les domaines. Nous avons connu un excellent second semestre, en particulier le troisième et le quatrième trimestre dans lesquels nous nous trouvons, et en gros, les choses démarrent très bien en 2022. » 

Les affaires en Égypte sont également sur la voie de la reprise, dit-il. 

Bejjani est à la tête de MAF depuis 2015, consolidant ainsi la position du groupe comme l'un des principaux groupes de vente au détail, d'hôtellerie et de loisirs au Moyen-Orient. MAF est bien connu des consommateurs de toute la région pour ses supermarchés Carrefour, ses gigantesques galeries marchandes et sa chaîne Vox Cinemas. 

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Alain Bejjani, PDG du conglomérat Majid Al Futtaim.

Il a donné son avis sur les conditions de la reprise après les confinements de l'année dernière sur Frankly Speaking, la série d'entretiens vidéo avec des hommes d'affaires et des décideurs politiques de premier plan au Moyen-Orient et dans le monde. 

Au cours d'une longue discussion, il a également parlé de la façon dont la pandémie avait changé MAF, de ses plans pour donner un grand coup de pouce au cinéma au Moyen-Orient et de la durabilité des activités de MAF, qui incluent une piste de ski à Dubaï- et une autre – qui devrait être la plus grande au monde – dans le centre commercial en construction, Mall of Saudi à Riyad. 

 Commentant la reprise économique post-pandémique, Bejjani explique que MAF pourrait connaître un revers financier cette année, car les modes de consommation sont passés de la vente en ligne à la vente au détail en personne. 

« C’est 2021 qui a été l’année difficile, pas 2020. L'année dernière a été une année difficile pour servir les clients au sein de leur foyer, et respecter les contraintes très strictes que nous avions à cause de la pandémie. 

« Mais en 2021, lorsque nous avions moins de restrictions ou aucune restriction, les gens pouvaient retourner dans les magasins, la consommation réelle a changé parce que les gens consommaient moins. Ils n'étaient plus à la maison autant qu’avant », précise-t-il. 

Il ajoute qu'une reprise complète dans tous les domaines pourrait ne pas se produire avant 2024 : « Nous sommes dans plusieurs secteurs et certains se sont rétablis tandis que d'autres non. Ainsi, lorsque vous vous penchez sur nos résultats globaux, ils sont affectés par ceux qui ne se sont pas encore redressés. » 

Bejjani élabore : « Par exemple, le secteur du cinéma et le secteur L&E (loisirs et divertissements) –se remettent plus lentement que d'autres et sont maintenant réellement affectés par des problèmes de chaîne d'approvisionnement ». 

« Quand on regarde le business du cinéma, c'est un business qui a été vraiment impacté en 2021 par les jauges, mais aussi par le fait que les films avaient des retards de production et comme le reste de la chaine d’approvisionnement à cause de la pandémie ». 

En Arabie saoudite, où MAF a connu une expansion rapide au cours des cinq dernières années, la croissance a été stimulée par la stratégie de réforme du plan Vision 2030 pour diversifier l'économie, selon Bejjani. 

« Ce qui s'est passé en Arabie saoudite au cours des cinq dernières années est une bénédiction. Tout le monde rêvait de voir l'Arabie saoudite s’ouvrir, voir l'Arabie saoudite revenir, devenir réellement une économie dynamique et même plus, une économie plus inclusive, réintégrer les femmes sur le marché du travail et aussi dans la société pour réinstaurer le loisir dans le Royaume », dit-il. 

Le projet le plus prestigieux de MAF à ce jour dans le Royaume est le Mall of Saudi, un complexe commercial et de loisirs de 4,3 milliards de dollars (3,79 milliards d’euros) en construction dans le nord de Riyad, qui devrait ouvrir ses portes en 2025. Bejjani est convaincu que la « culture du centre commercial » surmontera les défis lancés par la pandémie, mais que les bouclages changeront considérablement la nature de l'entreprise. 

Frank Kane.
Frank Kane.

« Il s'agit bien sûr pour nous d'un investissement très important, et d'un projet stratégique. Nous le faisons parce que nous croyons vraiment en l'avenir du commerce de détail qui pour nous est à la fois physique et numérique. Il y a maintenant un nouveau mot « phygital", qui circule de plus en plus ». 

« Les centres commerciaux ne sont pas seulement des espaces où vous effectuez réellement des transactions, où vous achetez quelque chose. C'est un endroit où les gens se rassemblent. C'est un endroit où les gens se rencontrent. C'est un endroit où les amis et la famille passent du temps et de bons moments ensemble. Bien sûr, ils font du shopping, dînent ou consomment, mais ils créent également des liens. C'est ce que sont les nouveaux rôles des centres commerciaux », poursuit-il. 

Le Mall of Saudi abritera la plus grande piste de ski et le plus grand dôme de neige au monde. Certains écologistes ont remis en question la construction de gigantesques sites enneigés couverts au Moyen-Orient, d'autant plus que les inquiétudes augmentent vis-à-vis du changement climatique. 

Mais Bejjani est catégorique sur le fait que le nouveau centre de ski de Riyad se conformera aux réglementations environnementales et énergétiques les plus strictes, comme le fait Ski Dubaï aux Émirats arabes unis. « Il y a beaucoup d'idées fausses autour des pistes de ski couvertes », précise-t-il. 

« Le centre commercial Ski Dubai du Mall of the Emirates ou celui que vous allez avoir dans notre projet de Riyad, sont en fait des actifs certifiés LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). 

« En fait, cela s'est beaucoup amélioré. Nous avons investi beaucoup en technologie afin de le rendre aussi durable que possible. Ainsi, lorsque vous regardez la pente réelle, elle se trouve à l'intérieur d'un réfrigérateur qui préserve la chaleur et le froid, minimise ainsi la chaleur sortante et préserve le froid à l'intérieur. Et nous avons beaucoup de technologies pour nous assurer que nous utilisons réellement le moins d'électricité possible et que nous produisons la plus faible empreinte carbone possible. » 

La chaîne Vox Cinemas, qui a développé à plein pot de nouveaux sites après la levée de l'interdiction des cinémas en Arabie saoudite en 2018, fait partie des activités affectées par la pandémie vouées à une forte croissance. Bejjani dit qu'il est convaincu que Vox peut reprendre son élan grâce aux services de streaming à domicile comme Netflix qui ont si bien fonctionné pendant les blocages. 

« Les gens adorent l'expérience. Le cinéma est un moment que vous partagez avec les autres et il n'y a rien de tel que la magie d'être dans une salle, de rire, et vivre ces émotions ensemble », dit-il. 

Les consommateurs avaient afflué en masse sur Netflix pendant le confinement, ajoute-t-il 

L'un des défis que MAF prévoit de relever de front est le manque de nouveau contenu, et en particulier de contenu régional, dans l'industrie cinématographique du Moyen-Orient. Les fermetures des studios d'Hollywood et de Bollywood pendant la pandémie ont entraîné une pénurie de nouveautés pour les cinéphiles. 

« L'Arabie saoudite est un marché fantastique pour le contenu local, qu'il s'agisse de contenu arabe, de contenu du Golfe ou égyptien, et c'est là nous déployons beaucoup d'efforts pour développer ce contenu local », souligne-t-il. 

Vox parraine le prochain Red Sea Film Festival afin de démontrer son engagement à créer un réseau régional de production et de distribution pour élever le niveau du contenu local au cinéma. 

« Nous avons un marché énorme avec beaucoup de consommateurs de produits culturels jeunes et moins jeunes qui veulent du contenu local », déclare Bejjani. « C'est ainsi que nous pouvons contribuer à la renaissance de notre civilisation et de la vie culturelle dans notre partie du monde. » 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur son excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.