Après la Barbade, la crainte d'un effet domino pour la monarchie britannique

Au crépuscule du règne d'Elizabeth II, âgée de 95 ans, son fils Charles risque d'hériter d'une monarchie britannique à la portée mondiale réduite, certains experts estimant que la Barbade pourrait bien entraîner d'autres royaumes dans son sillage. (Photo, AFP)
Au crépuscule du règne d'Elizabeth II, âgée de 95 ans, son fils Charles risque d'hériter d'une monarchie britannique à la portée mondiale réduite, certains experts estimant que la Barbade pourrait bien entraîner d'autres royaumes dans son sillage. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 29 novembre 2021

Après la Barbade, la crainte d'un effet domino pour la monarchie britannique

  • La reine Elizabeth II est depuis longtemps le membre de la famille royale le plus populaire et incarne pour beaucoup le dernier lien vivant du pays avec son passé impérialiste
  • Elle reste officiellement la cheffe d’État de 16 pays

LONDRES : Une tendance qui va "inévitablement se poursuivre" ? Après la Barbade, qui devient mardi une république, certains experts s'attendent à voir d'autres royaumes suivre l'exemple de cette île des Caraïbes pour s'affranchir de la couronne britannique.


En 1997, le prince Charles, héritier de la couronne britannique, avait lu à Hong-Kong un message de sa mère la reine Elizabeth II lors de la cérémonie pluvieuse scellant la rétrocession de cette ancienne colonie britannique à la Chine, après plus de 150 ans. 


Vingt-quatre ans plus tard, le prince de 73 ans sera présent lundi soir lors d'un nouveau transfert de souveraineté: la Barbade, micro-Etat des Caraïbes indépendant depuis 1966, a élu mi-octobre sa toute première présidente après avoir annoncé 13 mois plus tôt devenir une république.


"Alors que votre statut constitutionnel change, il était important pour moi de me joindre à vous afin de réaffirmer les choses qui ne changent pas. Comme le partenariat entre la Barbade et le Royaume Uni en tant que membres vitaux du Commonwealth", doit dire le prince Charles dans un discours dévoilé à l'avance par ses services.


Mais au crépuscule du règne d'Elizabeth II, âgée de 95 ans, son fils Charles risque d'hériter d'une monarchie britannique à la portée mondiale réduite, certains experts estimant que la Barbade pourrait bien entraîner d'autres royaumes dans son sillage. 


Pour Joe Little, rédacteur en chef de Majesty Magazine, le changement de cap opéré par ce pays relève en effet d'une "progression naturelle", suivant une tendance qui a commencé peu après que la reine a accédé au trône en 1952. 


"C'est une tendance qui va inévitablement se poursuivre", estime l'expert interrogé par l'AFP, "pas nécessairement sous le règne actuel, mais sous le prochain, et cela va probablement s'accélérer".

«Jour de la démocratie»
En 1947, cinq ans avant qu'Elizabeth II ne devienne reine, le Royaume-Uni voyait déjà l'Inde, "joyau de la couronne", devenir une république indépendante. 


Après son accession au trône en 1952, de nombreux mouvements d'indépendance ont balayé les anciennes colonies britanniques, qui ont rompu avec la Couronne des liens souvent basés sur une sanglante conquête et la traite d'esclaves. 


Certaines sont restées fidèle à la couronne et jusqu'à mardi, la reine reste officiellement la cheffe d’État de 16 pays.


La Barbade, avec ses quelque 300.000 habitants, suit les traces des Fidji (1987) et de Maurice (1992), devenues des républiques après des nations caribéennes comme la Dominique, la Guyane et Trinité-et-Tobago dans les années 1970.


La cérémonie de lundi soir, qui a lieu la veille du 55e anniversaire de l'indépendance du pays, marquera "un moment historique" d'une portée considérable, estime le professeur d'histoire Hilary Beckles, originaire de la Barbade. 


Cela symbolisera en effet pour le pays, mais aussi d'autres nations autrefois colonisées, une libération de la "tyrannie de l'autorité impériale et coloniale", ainsi que de "l'héritage brutal" de l'esclavage, ajoute le chercheur.

Sentiment républicain
Elizabeth II est depuis longtemps le membre de la famille royale le plus populaire et incarne pour beaucoup le dernier lien vivant du pays avec son passé impérialiste.


Lorsque Charles lui succédera, de nombreux experts craignent que la question d'un passage à une république ne se fasse plus pressante pour nombre des royaumes restant. 


M. Little estime ainsi très probable que l'Australie, et dans une moindre mesure le Canada, optent pour un chef d'État local. En 1999, les Australiens s'étaient déjà rendus aux urnes pour décider si leur pays devait devenir une république avec un président élu localement, mais la proposition n'avait finalement pas été adoptée. 


Pour Graham Smith, du groupe de pression britannique antimonarchie Republic, l'exemple de la Barbade est "utile" car il montre qu'abandonner la monarchie peut se faire facilement. 


"Cela aura un impact important", prédit-il, comme en Jamaïque.


Au Royaume-Uni, la fin de la monarchie est peu soutenue chez les anciennes générations, 13% seulement des 65 ans et plus désirant passer à une république, selon un sondage de l'institut YouGov réalisé en mai. En revanche, 41% des 18-24 ans seraient eux en faveur d'un chef d'État élu.


Selon M. Smith, cela s'explique par une grande sensibilisation des jeunes aux luttes anticolonialistes et antiracistes.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.