Accord majoritaire sur le plan de départs volontaires à Air France

Un avion Air France stationné sur le tarmac de l'aéroport Paris Charles de Gaulle à Roissy, le 30 avril 2020 (Photo, AFP)
Un avion Air France stationné sur le tarmac de l'aéroport Paris Charles de Gaulle à Roissy, le 30 avril 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 septembre 2020

Accord majoritaire sur le plan de départs volontaires à Air France

  • « Nous avons signé pour permettre à un maximum de gens de partir de manière volontaire et éviter le licenciement massif de personnels au sol »
  • Ces suppressions de postes représentent 16% des effectifs de la compagnie Air France, durement affectée par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19

PARIS : La CFE-CGC et la CFDT de la compagnie Air France ont signé l'accord de plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l'emploi négocié avec la direction pour le personnel au sol, le rendant valide, selon des sources concordantes. La direction d'Air France a également confirmé la signature de l'accord.

« Nous avons signé pour permettre à un maximum de gens de partir de manière volontaire et éviter le licenciement massif de personnels au sol », a indiqué Bernard Garbiso, secrétaire général de la CFE-CGC Air France (3e au sol).

La CFDT (2e organisation représentative au sol) est également signataire, ce qui rend l'accord « majoritaire », a confirmé son secrétaire général Christophe Dewatine. « On a amélioré les dispositifs pour ceux qui sont volontaires au départ et détendu le calendrier des départs », a-t-il assuré.

Les départs volontaires pourront avoir lieu de janvier 2021 à fin juin 2022.

Le PDV-PSE concerne 3.640 postes au sein du personnel au sol. Pour le personnel navigant, des accords de rupture conventionnelle collective (RCC) prévoyant des départs volontaires ont déjà été conclus.

Le PDV-PSE était en négociation avec quatre organisations représentatives au sol depuis l'annonce début juillet par la direction de sa volonté de supprimer 7.580 postes d'ici fin 2022 au sein de la compagnie tricolore et de sa filiale régionale Hop!. Ces suppressions de postes représentent 16% des effectifs de la compagnie Air France, durement affectée par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. 

La direction compte sur les départs naturels non remplacés pour réduire le sureffectif identifié, mais également sur des départs volontaires et n'a pas exclu des départs contraints sur l'activité court-courrier, une première pour une compagnie qui n'a jamais connu de PSE. 

FO Air France, premier syndicat de la compagnie et numéro un au sein du personnel au sol, a refusé de signer l'accord de PDV-PSE. « FO a signé tous les précédents accords de mesures d'accompagnement des PDV, cette fois-là nous ne pouvions pas accompagner la direction dans un PSE », a estimé son secrétaire général Christophe Malloggi.

L'Unsa Aérien (5e) a fait un choix similaire. « Le texte ne répond pas aux inquiétudes des salariés du court-courrier que nous représentons », explique un de ses délégués, qui préfère rester anonyme.

L'accord sur le PDV-PSE stipule que « les parties entendent favoriser au maximum les reclassements internes sur l'ensemble des postes disponibles au sein d'Air France et du groupe Air France », qui comprend aussi la low-cost Transavia.

Par ailleurs, des négociations sur des accords d'activité partielle de longue durée (APLD) ont commencé pour les différentes catégories de personnel (pilotes, hôtesses et stewards ainsi que personnel au sol). « On va demander qu'il n'y ait pas de licenciements secs sur toute la durée de la période de référence de l'APLD », qui pourrait atteindre 24 mois, a affirmé M. Dewatine.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).