Washington veut renforcer sa posture militaire face à la Chine et la Russie

Mara Karlin, chargée de la stratégie au ministère américain de la Défense, annonce à la presse l’achèvement du rapport sur la nouvelle posture (Photo, AP).
Mara Karlin, chargée de la stratégie au ministère américain de la Défense, annonce à la presse l’achèvement du rapport sur la nouvelle posture (Photo, AP).
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Washington veut renforcer sa posture militaire face à la Chine et la Russie

  • Le Pentagone va notamment moderniser ses bases sur l'île de Guam, dans le Pacifique, en Australie
  • La nouvelle posture «recommande davantage de coopération avec les alliés et partenaires dans la région pour proposer des initiatives qui contribuent à la stabilité régionale»

WASHINGTON: Les Etats-Unis vont renforcer leur déploiement militaire face à la Chine et la Russie, tout en essayant de maintenir une dissuasion efficace face à l'Iran et aux groupes jihadistes au Moyen-Orient, a indiqué lundi une haute responsable du Pentagone.

Le Pentagone va notamment moderniser ses bases sur l'île de Guam, dans le Pacifique, en Australie, soulignant la priorité donnée à la Chine, dont Washington veut contrer les ambitions territoriales dans la région, a indiqué Mara Karlin, chargée de la stratégie au ministère américain de la Défense, en annonçant à la presse l'achèvement du rapport sur la nouvelle posture militaire des Etats-Unis dans le monde.

La nouvelle posture "recommande davantage de coopération avec les alliés et partenaires dans la région pour proposer des initiatives qui contribuent à la stabilité régionale et dissuadent la Chine d'une éventuelle agression militaire", a-t-elle précisé.

Une autre responsable du ministère américain de la Défense avait indiqué plus tôt, sous le couvert de l'anonymat, que les Etats-Unis étudiaient également "des initiatives avec nos alliés et partenaires pour renforcer notre dissuasion crédible à l'égard de la Russie", 

Ce rapport étant classé secret défense, le Pentagone n'a donné aucun détail sur la façon dont les Etats-Unis pourraient renforcer leur dispositif militaire visant à contrer les ambitions territoriales de Moscou ou Pékin.

Des ajustements du déploiement militaire américain en Europe et dans la région indo-pacifique sont en cours de discussion "mais en cette première année de l'administration, ce n'est pas le moment de développer des changements stratégiques majeurs de notre posture", a expliqué la responsable ayant requis l'anonymat.

"On fait un peu avancer les choses", a ajouté Mme Carlin. "Et ce que j'espère, c'est qu'au cours des prochaines années vous verrez les choses avancer de plus en plus".

Le Pentagone a par ailleurs déjà annoncé qu'il renforcerait sa présence en Australie, où quelque 2.500 soldats du corps des Marines étaient jusqu'ici déployés chaque année par rotation de quelques centaines pour des exercices.

En Europe, le président Joe Biden est revenu sur la décision de limiter à 2.500 les effectifs militaires américains déployés en Allemagne, et a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis envers l'Otan, que son prédécesseur Donald Trump avait remis en cause.

Avec le retrait d'Afghanistan et le rappel aux Etats-Unis des batteries antimissiles Patriot qui avaient été déployées en Arabie saoudite après des tirs de missiles sur ses champs pétroliers attribués à des groupes pro-iraniens, la posture militaire américaine au Moyen-Orient apparaît réduite.

En Irak, Washington a conclu à l'été un accord avec le gouvernement irakien qui prévoit le départ d'ici la fin de l'année de toutes les "forces de combat" du pays, même si 2.500 militaires américains y resteront. "Notre engagement est de continuer à soutenir la coalition anti-Etat islamique", a souligné la responsable ayant requis l'anonymat.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.