Le rêve américain au temps du wokisme

L'Américain moyen a commencé à prendre conscience des dangers de la montée en puissance du mouvement progressiste d'extrême gauche et de sa tentative qui consiste à utiliser la politique identitaire comme un outil pour manipuler tous les aspects de la vie américaine. (Photo, AFP)
L'Américain moyen a commencé à prendre conscience des dangers de la montée en puissance du mouvement progressiste d'extrême gauche et de sa tentative qui consiste à utiliser la politique identitaire comme un outil pour manipuler tous les aspects de la vie américaine. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 01 décembre 2021

Le rêve américain au temps du wokisme

Le rêve américain au temps du wokisme
  • Au cours de leur existence relativement brève, les États-Unis ont eu un impact direct sur une grande partie de la planète et ils sont considérés comme le leader du monde libre
  • Pendant des siècles, les Américains se sont définis par leurs valeurs communes et par leur adhésion aux libertés individuelles plutôt que par leur identité raciale, religieuse et ethnique

Depuis le 4 juillet 1776, date à laquelle les colonies américaines ont déclaré leur indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne, jusqu'à aujourd'hui, les États-Unis ont survécu à des crises majeures, parmi lesquelles une guerre civile, deux guerres mondiales et l'effondrement financier de 1929.

Deux cent quarante-cinq ans après – une période courte dans l'histoire des nations et des peuples –, les États-Unis sont considérés comme le pays le plus puissant du monde.

Au cours de leur existence relativement brève, les États-Unis ont eu un impact direct sur une grande partie de la planète et ils sont considérés comme le leader du monde libre, ce qui explique pourquoi la plupart de leurs citoyens sont fiers d'être américains.

Gunnar Myrdal, lauréat du prix Nobel d’économie et sociologue suédois, a proposé une définition détaillée des États-Unis. Il explique notamment que l'identité américaine se construit autour d'une constellation d'idéaux – l'individualisme, la liberté, l'égalité, le travail et l'État de droit – qui constituent le credo national.

Pendant des siècles, les Américains se sont définis par leurs valeurs communes et par leur adhésion aux libertés individuelles plutôt que par leur identité raciale, religieuse et ethnique.

Ce n'est pas un hasard si la Constitution de cette grande nation commence par cette expression: «Nous, le peuple».

Pour autant, il existe un bon nombre de problèmes dont les citoyens souffrent et qu’ils tentent de surmonter. La société américaine est loin d'être parfaite. Elle est le reflet du pays lui-même, qui se développe et change constamment.

Par exemple, qui aurait cru, il y a cinquante ans, qu'un homme d'origine africaine serait élu à la tête des États-Unis, ou qu'une femme occuperait le deuxième poste le plus élevé du pays, alors que les femmes n'avaient pas le droit de vote avant 1920?

En observant les affaires intérieures américaines actuelles, nous constatons que le taux de criminalité a considérablement augmenté, tandis que les meurtres et les pillages de rue sont devenus monnaie courante dans les grandes villes, de New York à San Francisco.

Au mois d’octobre, le Centre national des statistiques sanitaires (NCHS), une institution des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, a annoncé que le pays venait d'enregistrer sa plus forte augmentation d'homicides de l'histoire moderne.

Robert Anderson, chef de la branche des statistiques de mortalité au NCHS, a déclaré aux médias américains qu’il s’agissait de la hausse la plus importante depuis cent ans. «Des États ont été ajoutés à ce que nous appelons les “zones d'enregistrement des décès”, de sorte que nous avons compté les décès dans davantage de zones au fil du temps. Ce n'est qu'en 1933 que tous les États ont commencé à communiquer leurs données», indique-t-il à CNN.

Le magazine américain Foreign Policy a mis en garde au début de l'année contre la possibilité d'une guerre civile en raison de plusieurs facteurs, dont le plus important est la division de l'identité nationale.

Des millions de personnes ont choisi de s’installer aux États-Unis parce que ce pays était, et qu’il sera toujours, une terre de prospérité et de possibilités.

Dalia al-Aqidi

«L'identité nationale est divisée le long d'un axe critique tel que la race, la religion ou la classe. Tous les pays possèdent des fractures, mais certains clivages sont plus profonds que d'autres. Même des clivages initialement mineurs peuvent être exploités par des acteurs nationaux ou étrangers engagés dans la redistribution des richesses ou du pouvoir. Par exemple, l'Union soviétique – et, désormais, la Russie – a réussi à consacrer d'importantes ressources à la déstabilisation des États-Unis et de ses démocraties alliées en accentuant les clivages existants», explique le magazine. Ce dernier estime que les États-Unis présentent aujourd'hui tous les éléments essentiels qui peuvent conduire à une rupture de l’ordre civil.

Il s’agit là d’une opinion extrême que je ne partage absolument pas. 

L'Américain moyen a commencé à prendre conscience des dangers de la montée en puissance du mouvement progressiste d'extrême gauche et de sa tentative qui consiste à utiliser la politique identitaire comme un outil pour manipuler tous les aspects de la vie américaine. Les démocrates, les républicains, les indépendants, les conservateurs et les libéraux ont un objectif commun: vivre une vie digne et assurer un avenir radieux à leurs enfants. Voilà qui explique pourquoi, après seulement dix mois, la cote de popularité du président Joe Biden est si faible.

Les parents noirs américains ont refusé l'idée que leurs enfants apprennent à l'école des théories raciales controversées.

Des familles de différentes ethnies s'opposent aux appels à «définancer la police» au nom de leur sécurité et de leur stabilité. Des millions de personnes ont choisi de s'installer aux États-Unis parce que ce pays était et parce qu’il sera toujours une terre de prospérité et de possibilités.

Le wokisme a atteint une impasse.

Aucun trafiquant de drogue ne devrait être un héros, aucun pédophile ne devrait être un symbole, aucun auteur de violence domestique ne devrait être un martyr.

L'élection de mi-mandat de 2022 ne sera pas simplement une course entre deux partis politiques. Au contraire, il s’agira d’un concours moral destiné à défendre l'identité américaine et le cœur de son credo.

Après les événements de ces deux dernières années, les citoyens et les politiques doivent comprendre que le racisme et l'injustice raciale existent et qu'ils doivent être traités comme la principale priorité de chaque représentant élu.

L'année prochaine marquera la plus grande déception de l'extrême gauche lorsqu'elle verra les chiffres des sondages et qu’elle entendra la voix de ses propres partisans qui diront: «Nous croyons toujours au rêve américain.»

Les chiffres ne mentent jamais.


Dalia Al-Aqidi est attachée supérieure de recherches au Center for Security Policy.

Twitter : @Daliaalaqidi

NDLR: Les opinions exprimées dans cette rubrique sont personnelles et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com