Les accords conclus lors de la visite d'Emmanuel Macron aux Emirats

Le Louvre Abou Dhabi, qui reflète le rayonnement culturel de la France, figure parmi les accords conclus par Macron et les Emirats. Les grands noms de l'industrie française sont également impliqués dans la coopération entre les deux pays. (Photo, AFP)
Le Louvre Abou Dhabi, qui reflète le rayonnement culturel de la France, figure parmi les accords conclus par Macron et les Emirats. Les grands noms de l'industrie française sont également impliqués dans la coopération entre les deux pays. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

Les accords conclus lors de la visite d'Emmanuel Macron aux Emirats

  • Du contrat géant des Rafale au partenariat culturel avec le Musée du Louvre, en passant par la finance et l’industrie spatiale, un large éventail de projets communs
  • Au-delà de l’industrie de la défense, les contrats signés dans le domaine des énergies renouvelables sont à haute valeur technologique
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La première étape de la tournée dans le Golfe d'Emmanuel Macron a donné lieu à la signature de plusieurs accords entre la France et les Emirats arabes unis à Dubaï, où le président était accompagné d'une large délégation de ministres et de dirigeants d'entreprises.

 

17 milliards pour la défense

Les Emirats vont acquérir 80 avions de combat Rafale, une commande record de 16 milliards d'euros pour cet avion de chasse qui avait déjà connu un début d'année faste.

Le directeur général de Dassault Aviation Eric Trappier a signé l'accord avec Tarek Abdul Raheem Al-Hosani, PDG de Tawazun Economic Council, chargé des acquisitions de sécurité et de défense.

Aux Rafale s'ajoutent 12 hélicoptères Caracal et des éléments associés. Au total, la commande représente un montant de plus de 17 milliards d'euros, selon la présidence française.

Les avions seront livrés à partir de 2027 au standard F4, un programme en développement de près de deux milliards d'euros livrable en 2024.

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Prolongation de la licence du Louvre Abou Dhabi

L'accord de licence du Louvre Abou Dhabi, ouvert en grande pompe en 2017 et dont l'architecture a été signée par le Français Jean Nouvel, a été prolongé de dix ans, jusqu'en 2047.

Ce prolongement va représenter le versement de 165 millions d'euros par Abou Dhabi entre 2022 et 2023, a précisé la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot, qui a signé l'accord acté entre M. Macron et le dirigeant de facto des Emirats, le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

En contrepartie, le Louvre s'engage à prêter quatre de ses œuvres emblématiques, dont les noms n'ont pas été communiqués.

 

Coopération et investissements avec deux fonds souverains

Le ministère français de l’Économie a signé deux accords de coopération avec des fonds souverains d'Abou Dhabi, Mubadala et ADQ.

Le premier prévoit de développer les investissements de Mubadala dans des fonds français pour 1,4 milliard d'euros sur dix ans.

Le second, avec ADQ, va mobiliser 4,6 milliards d'euros sur cinq ans pour soutenir ou renforcer des partenariats entre le fonds émirati et des entreprises françaises en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique dans les secteurs de la logistique, de la santé, de l'agriculture et des énergies vertes.

Pour sa part, la banque publique française Bpifrance annonce par ailleurs le renouvellement de sa coopération avec le fonds Mubadala, chaque partie s'engageant à investir 2 milliards d'euros sur dix ans.

Ces investissements se feront en capital-investissement à travers le Franco Emirati Fund (FEF) pour 3,2 milliards, les 800 millions d'euros restants étant dédiés à des fonds français de capital-risque ou à des entreprises françaises innovantes.

 

Coopération dans le spatial

Une lettre d'intention a été signée entre le Centre national d'études spatiales et le centre spatial Mohammed ben Rached - du nom de l'émir de Dubaï - relative à la coopération portant sur un second rover lunaire émirati Rached-2. Le premier doit être envoyé en 2022 par la société japonaise d'exploration lunaire iSpace.

Les Émirats, nouveaux venus dans la course spatiale dans laquelle ils cherchent à s'imposer, ont aussi placé en février 2021 leur sonde "Amal" autour de l'orbite de Mars, devenant le premier pays arabe à réaliser un tel exploit.

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Soutien à des grands contrats

Plusieurs autres accords, notamment dans le secteur de l'énergie, ont été conclus pour près de 6 milliards d'euros entre des entreprises françaises et émiraties à l'occasion de la visite de M. Macron, selon le ministère français de l’Économie et l'agence officielle émiratie WAM.

Un accord de coopération entre le géant français de l'énergie Engie et l'entreprise d'énergies renouvelables Masdar, filiale du fonds Mubadala, a été conclu dans le secteur de l'hydrogène pour un montant de 4,4 milliards d'euros.

Technip Energies, société d'ingénierie et de services dans l'énergie, a signé un contrat de 1,5 milliard de dollars (1,33 milliard d'euros) avec la compagnie nationale pétrolière des Emirats, l'ADNOC, pour la construction d'un craqueur d'éthane.

Cette dernière a aussi conclu un partenariat avec TotalEnergies qui vise à identifier des projets communs en matière de capture et de stockage de carbone, mais aussi d'investissements dans la production d'hydrogène et d'ammoniac bas carbone.

Enfin, la Emirates Nuclear Energy Corporation (Enec), filiale d'ADQ qui a notamment mené le consortium à la tête de la construction de la première centrale nucléaire du monde arabe, située près d'Abou Dhabi, a signé avec EDF un protocole d'accord sur le partage d'expérience entre exploitants nucléaires et sur la recherche et le développement.


Droits de douane: l'UE veut négocier mais s'impatiente face à Trump

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
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  • "J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable"
  • "Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique" a dit Maros Sefcovic

BRUXELLES: L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce.

"J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable", a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic.

Mais, a-t-il ajouté, "nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique".

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.

"Changer de méthode" 

"L'incertitude actuelle causée par des droits de douane injustifiés ne peut pas durer indéfiniment", a souligné M. Sefcovic.

"Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode", a renchéri lundi à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant une réunion des ministres de l'UE. Et il ne faut avoir "aucun tabou", a-t-il martelé, y compris en annonçant dès lundi de premières représailles.

"Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit: +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+", a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La présidente de la Commission européenne - qui négocie au nom des Etats membres de l'UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE.

Elle a annoncé dimanche que l'Union européenne n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux.

"Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août", a déclaré Mme von der Leyen.

Des diplomates ont néanmoins souligné qu'un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l'Union européenne.

100 milliards d'euros

L'UE a déjà menacé en mai d'imposer des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 100 milliards d'euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient - quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.

Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.

Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à "défendre résolument les intérêts européens" et à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles".

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer "intensivement" pour tenter d'arriver à une solution.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d'une "guerre commerciale" au sein du monde occidental.

"L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours", a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington.

Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.


Les expatriés du CCG peuvent désormais investir directement sur le marché principal saoudien

Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
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  • Cette mesure favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale.
  • Le projet a été soumis à la consultation publique pendant 30 jours.

RIYADH : Les résidents des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris les expatriés, peuvent désormais, pour la première fois, investir directement sur le principal marché boursier d'Arabie saoudite, en vertu d'une nouvelle réglementation annoncée par l'Autorité du marché des capitaux.

La réforme, dévoilée par le président de la CMA, Mohammed El-Kuwaiz, supprime les restrictions antérieures qui limitaient l'accès aux accords de swap ou obligeaient les investisseurs à passer par des intermédiaires agréés. Elle s'applique aux résidents actuels et anciens d'Arabie saoudite ou d'autres États du CCG, selon une annonce officielle.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs de diversification économique du Royaume dans le cadre de Vision 2030, qui vise à approfondir les marchés de capitaux et à attirer les capitaux mondiaux. En rationalisant les ouvertures de compte et en élargissant l'accès, la CMA vise à améliorer la liquidité, la transparence et la confiance des investisseurs.  

Dans un message publié sur X, M. El-Kuwaiz a déclaré que cette mesure "favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale, tout en établissant une relation d'investissement à long terme avec des segments plus larges d'investisseurs dans le monde entier, dans le cadre d'un environnement réglementaire plus souple et plus attrayant".

Dans une déclaration séparée, la CMA a déclaré que les mises à jour "amélioreraient l'attractivité du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux, augmenteraient le niveau de protection des investisseurs et renforceraient la confiance des participants au marché".

Les amendements ont été approuvés suite à la publication par la CMA du projet le 20 novembre 2024, intitulé "Faciliter les procédures d'ouverture et de fonctionnement des comptes d'investissement pour diverses catégories d'investisseurs".

Le projet a été ouvert à la consultation publique pendant 30 jours calendaires via la Plateforme électronique unifiée pour la consultation du public et des entités gouvernementales, affiliée au Centre national de la compétitivité, et le site web de la CMA.

L'expansion des investisseurs du CCG fait partie d'une révision réglementaire plus large dévoilée par la CMA la semaine dernière pour moderniser le paysage des fonds d'investissement en Arabie saoudite.

Les réformes clés comprennent l'élargissement des canaux de distribution, permettant aux unités de fonds d'investissement d'être distribuées par le biais de plateformes numériques agréées et d'entreprises fintech approuvées par la Banque centrale saoudienne.

Des mesures de gouvernance plus strictes ont également été introduites, y compris de nouvelles garanties pour les transitions des gestionnaires de fonds, qui nécessitent l'approbation de la CMA et une période de transfert de 60 jours pour protéger les investisseurs.

Les FPI cotées sur le marché parallèle disposent désormais d'une plus grande flexibilité, puisqu'elles peuvent investir dans des projets de développement sans limites strictes d'allocation d'actifs, ce qui peut potentiellement améliorer les rendements.

Les derniers changements réglementaires représentent une autre étape stratégique pour accroître la liquidité, attirer les capitaux étrangers et positionner la bourse saoudienne comme un marché monétaire de premier plan dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Medef appelle les Européens à faire front commun face aux droits de douane américains

Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
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  • Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne,
  • Le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

PARIS : Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne, qui entreront en vigueur dès le 1er août.

« Dans cette période, l'unité de l'Europe est plus que jamais essentielle », a réagi samedi soir le président du premier syndicat patronal dans une déclaration à l'AFP, soulignant que « le Medef s'y emploie avec ses homologues européens ».

Samedi, le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent pourraient être touchés, comme l'automobile, l'industrie pharmaceutique, l'aéronautique ou encore le secteur viticole.

« Nous avons encore trois semaines pour négocier et éviter que nos économies, de part et d'autre de l'Atlantique, subissent les contrecoups d'une décision irrationnelle », a estimé Patrick Martin.

« Une absence d'accord conduirait inévitablement à des mesures de rétorsion légitimes de la part de l'Europe », a-t-il ajouté, précisant que le Medef serait « extrêmement » vigilant « pour la sauvegarde de nos intérêts économiques et la pérennité de nos filières les plus exposées au marché américain ».