Les USA et le Yémen accusent l’Iran de compromettre les efforts de paix

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmad Awad ben Mubarak, et l’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, ont convenu que les Iraniens jouaient un rôle négatif au Yémen. (Capture d’écran)
Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmad Awad ben Mubarak, et l’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, ont convenu que les Iraniens jouaient un rôle négatif au Yémen. (Capture d’écran)
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Publié le Dimanche 05 décembre 2021

Les USA et le Yémen accusent l’Iran de compromettre les efforts de paix

  • Le ministre yéménite des Affaires étrangères : les Iraniens utilisent le Yémen comme moyen de chantage pour obtenir des concessions lors des négociations nucléaires
  • Lenderking: les activités militaires des Houthis au Yémen et les attaques contre l’Arabie saoudite prouvent que la milice n’est pas disposée à mettre fin à la guerre

AL-MUKALLA : Des responsables yéménites et américains accusent le régime iranien de perpétuer la guerre au Yémen en armant et en entraînant les Houthis, renouvelant leurs demandes pour que les Houthis abandonnent leurs activités militaires et se conforment aux efforts de paix.

S’exprimant vendredi lors des Dialogues méditerranéens, une réunion annuelle de haut niveau parrainée par le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et l’Institut italien pour les études de politique internationale à Rome, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmad Awad ben Mubarak, et l’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, ont convenu que les Iraniens jouaient un rôle négatif au Yémen et que les Houthis ne souhaitaient pas sérieusement conclure un accord de paix pour mettre fin à la guerre.

Selon le ministre des Affaires étrangères, les Iraniens utilisent le Yémen comme moyen de chantage pour obtenir des concessions lors des négociations nucléaires et pour régler leurs comptes avec leurs opposants.

« L’Iran utilise le Yémen comme monnaie d’échange et veut obtenir quelque chose au Yémen pendant qu’il tient des pourparlers à Vienne », a déclaré le ministre yéménite, avançant que la conviction tenace des Houthis, qui estiment avoir un mandat céleste pour gouverner le Yémen, les empêche d’accepter les initiatives de paix.

« Ils pensent qu’ils sont supérieurs et qu’ils ont le droit divin de diriger le Yémen. C’est ancré dans leur idéologie (...) Nous voulons qu’ils admettent que tous les Yéménites sont égaux ».

L’envoyé américain pour le Yémen a affirmé que l’escalade des activités militaires des Houthis au Yémen, principalement dans la province centrale de Marib, et leurs attaques transfrontalières contre l’Arabie saoudite, prouvaient qu’ils n’étaient pas disposés à mettre fin à la guerre, et ont réitéré les accusations selon lesquelles l’Iran cherchait à renverser le gouvernement yéménite.

« Il est évident que les Houthis ont l’intention de tenter de faire tomber le gouvernement du Yémen. Les Iraniens, je crois, voudraient qu’il en soit de même (...) L’offensive de Marib devrait cesser si les Houthis veulent vraiment la paix », a souligné M. Lenderking, ajoutant que les Houthis « recrutent de force » des jeunes hommes dans les zones densément peuplées qu’ils contrôlent, par l’intimidation et la pression, pour compenser les pertes élevées qu’ils ont subies au cours de leur offensive à Marib.

« Les Houthis vont vraiment à l’encontre de l’opinion mondiale actuelle et cela est considéré en quelque sorte comme un test de la volonté des Houthis de passer d’une solution militaire à une solution politique », a indiqué M. Lenderking à propos de l’offensive de Marib.

M. ben Mubarak a averti que l’occupation de Marib par les Houthis mettrait fin au processus politique au Yémen et aurait un impact sur la crise humanitaire dans le pays. Il a exhorté les donateurs internationaux à aider son gouvernement à Aden à résoudre les problèmes économiques du pays, notamment la dévolution rapide du riyal yéménite.

« Marib est un pilier. Si les combats se poursuivent à Marib et que les Houthis pensent pouvoir remporter une victoire militaire (...) cela causera l’effondrement de tout le processus de paix et aura un impact négatif sur tout ».

Par ailleurs, la coalition arabe a annoncé samedi avoir mené onze frappes aériennes contre des cibles houthies dans la province centrale de Marib, tuant soixante Houthis et détruisant sept véhicules militaires.

Cette annonce intervient alors que de violents combats se poursuivent sur les principaux champs de bataille à l’extérieur de la ville de Marib, les troupes gouvernementales luttant contre les attaques incessantes des Houthis.

Les frappes aériennes intensives de la coalition arabe ont soutenu les troupes gouvernementales yéménites au sol et ont contrecarré les tentatives des Houthis de renforcer leurs forces.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.