Le coronavirus, un marché lucratif pour la start-up égyptienne Sigma-Fit

Sigma Fit a également créé des masques nanotechnologiques à usage public, les rendant disponibles à l'achat en Égypte début juin. (Photo fournie / Sigma Fit)
Sigma Fit a également créé des masques nanotechnologiques à usage public, les rendant disponibles à l'achat en Égypte début juin. (Photo fournie / Sigma Fit)
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Publié le Samedi 26 septembre 2020

Le coronavirus, un marché lucratif pour la start-up égyptienne Sigma-Fit

  • La start-up Sigma Fit, basée au Caire, vend des combinaisons et des masques aux hôpitaux et aux usines avec de gros effectifs
  • La technologie hydrophobe permet aux articles de ne pas être lavés pendant plusieurs semaines, même lorsqu'ils sont portés quotidiennement

DUBAI: La start-up Sigma Fit, qui a obtenu une renommée internationale en janvier lors du plus grand salon mondial des produits de consommation à Las Vegas, se spécialise dans la nanotechnologie qui rend les tissus hydrofuges.

D’habitude, l'entreprise déploie sa technologie hydrophobe pour fabriquer des vêtements de sport qui peuvent se passer de lavage pendant plusieurs semaines même lorsqu'ils sont portés quotidiennement.

Mais après l'éruption de la pandémie de coronavirus, le cofondateur et PDG de Sigma Fit, Omar El-Monayar, a demandé à son équipe de fabriquer des combinaisons de protection en utilisant la même matière.

Ces tenues conservent une protection maximale contre le virus jusqu'à 30 lavages, ce qui leur permet d'être réutilisées. Sigma Fit a livré environ 10 000 combinaisons aux hôpitaux partout en Égypte.

« Celles-ci ont remplacé les jetables, qui sont plus chères, moins protectrices et nuisibles à l'environnement », a déclaré El-Monayar, 29 ans, qui a lancé la société en 2016.

« La combinaison a une nanotechnologie pour repousser les liquides, tandis que sa perméabilité est inférieure à 1 micron, de sorte que le virus ne peut pas la pénétrer », a-t-il ajouté. « Nous avons effectué de nombreux tests et obtenu des certifications du gouvernement qui prouvent que nos produits offres une protection parfaite. »

El-Monayar a déclaré que les combinaisons de protection jetables coûtaient 50 livres égyptiennes (3,10 USD), tandis que celles réutilisables de Sigma Fit coûtaient 250 livres et pouvaient être utilisées 30 fois supplémentaires si elles étaient pulvérisées avec de l'alcool.

Les innovations ne s'arrêtent pas là: Sigma Fit a également créé des masques nanotechnologiques à usage public, les rendant disponibles à l'achat en Égypte début juin.

« Nous devons fabriquer un masque bon marché, élégant et confortable. Nous voulons créer une culture de la mode afin que si les gens aiment le produit, ils soient plus susceptibles de le porter et de se protéger », a déclaré El-Monayar.

« Les masques seront probablement obligatoires pendant des années. (Les nôtres) sont hydrofuges et la densité du tissu est de qualité internationale. À l'intérieur, ils sont fabriqués à partir d'un polycoton de sport qui peut absorber toute votre sueur. »

Sigma Fit, qui emploie actuellement 85 personnes, affirme que son tissu de qualité médicale ne peut pas être pénétré par le virus.

Cette affirmation est basée sur des calculs selon lesquels le virus serait accroché à des particules solides ou liquides d'un diamètre de 8 microns parcourant jusqu'à 80 km par heure.

« Même si le virus était capable de pénétrer dans le masque, il y a une autre couche de tissu à l'intérieur pour l'arrêter », a déclaré El-Monayar. « Des tests ont montré que nous pouvons atteindre un taux de prévention des infections de 98%. »

En Égypte, une boîte de masques jetables se vend généralement 250 livres. L'alternative réutilisable de Sigma Fit coûtera 75 livres, mais elle peut être lavée jusqu'à 50 fois tout en conservant ses qualités hydrophobes.

« Si vous utilisez un masque jetable différent pendant 50 jours chaque jour, il y a de fortes chances que certains au moins soient infectés. Si vous (jetez ces derniers), ils pourraient finir par contaminer les personnes qui ramassent les ordures », a déclaré El-Monayar, ajoutant que certains Égyptiens pauvres récupèrent les masques jetés des poubelles afin de les laver et de les revendre.

Sigma Fit rendra ses masques disponibles (via son site Internet) aux utilisateurs de salles de sport et autres installations sportives, et les proposera en tant que produit « marque blanche » afin que d'autres entreprises puissent les utiliser comme outil de marque.

El-Monayar envisage de vendre l'élément de protection à des usines et à d'autres endroits à forte main-d'œuvre, prévoyant que l'entreprise générera 5 millions de dollars de revenus à partir du produit au cours des 10 prochains mois.

La composition chimique exacte de la nanotechnologie hydrophobe de Sigma Fit reste un secret d’entreprise, mais le revêtement est basé sur les mêmes principes que la peinture imperméable pour bateaux et véhicules.

« J'ai vu un revêtement hydrofuge pour les voitures, et ça m’a fait un déclic. « Et si nous pouvions faire des vêtements comme ça? Cela fonctionnerait-il ? Cela les rendrait antibactériens. « Ensuite, j'ai commencé à devenir fou de cette idée », a déclaré El-Monayar, qui a travaillé sur Sigma Fit pendant son temps libre pendant 20 mois avant de quitter son travail d'ingénieur pétrolier pour se concentrer uniquement sur la startup.

Ce rapport est publié par Arab News en tant que partenaire du Middle East Exchange, qui a été lancé par les initiatives mondiales de Mohammed bin Rashid Al Maktoum pour refléter la vision du Premier ministre des Émirats arabes unis et souverain de Dubaï afin d'explorer la possibilité de changer le statut de la région arabe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.