ArianeGroup va à son tour développer un lanceur réutilisable

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire s'exprimait lors d'une visite sur le site d'ArianeGroup à Vernon, en Normandie, où sont notamment testés les moteurs des grosses fusées Ariane. (Photo, AFP)
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire s'exprimait lors d'une visite sur le site d'ArianeGroup à Vernon, en Normandie, où sont notamment testés les moteurs des grosses fusées Ariane. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 décembre 2021

ArianeGroup va à son tour développer un lanceur réutilisable

  • L'entreprise européenne veut emboîter le pas aux Américains de SpaceX et Falcon 9
  • Elle doit également développer des «micro-lanceurs», destinés à mettre en orbite de petits satellites

L'entreprise européenne ArianeGroup va emboîter le pas aux Américains de SpaceX et développer son propre lanceur réutilisable, a annoncé lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire en exposant la stratégie spatiale de la France au-delà de l'emblématique fusée Ariane.

L'Europe a "manqué le virage du lanceur réutilisable, nous n'y avons pas cru, nous avons pris du retard par rapport à nos partenaires américains qui ont développé SpaceX et Falcon 9, et ce retard il faut le rattraper", a concédé M. Le Maire, en présentant la nouvelle stratégie spatiale de la France, soutenue par 1,5 milliard d'euros du plan "France 2030".

Ce lanceur baptisé Maïa "doit pouvoir être opérationnel en 2026", a affirmé M. Le Maire, qui s'exprimait lors d'une visite sur le site d'ArianeGroup à Vernon, dans l'Eure en Normandie, où sont notamment testés les moteurs des grosses fusées Ariane.

Cette stratégie comprend également l'ambition d'aider de "jeunes pousses" à développer des "micro-lanceurs", destinés à mettre en orbite de petits satellites et eux aussi réutilisables.

En bref, il s'agit de "remettre un peu de compétition dans le monde de l'espace", selon M. Le Maire, au moment où les projets de petits lanceurs se multiplient, notamment en Allemagne.

Le site de Vernon, dont les salariés étaient inquiets des retombées des annonces d'ArianeGroup en septembre concernant la suppression de 600 postes en France et en Allemagne, a vocation à voir ses effectifs augmenter, a promis le ministre qui arpentait dans l'Eure ses terres électorales.

"Aujourd'hui il y a un peu plus de 800 emplois sur le site de Vernon, à horizon 2025 il y en aura près de 1.000", a assuré M. Le Maire.

Certes, Vernon va perdre le moteur Vinci, l'un de ceux équipant Ariane 6, mais de l'activité va être apportée par le futur moteur lourd Prometheus et le retour de l'activité "turbopompes", a souligné M. Le Maire.

Vernon sera également le lieu du développement du futur mini-lanceur réutilisable. ArianeGroup ne part pas d'une page blanche puisque outre Prometheus, qui pourra servir plusieurs fois, il a déjà développé un démonstrateur d'étage réutilisable, baptisé "Thémis".

"Il n'était pas question pour nous de dire qu'on faisait une croix sur le lanceur réutilisable", a martelé M. Le Maire: "le meilleur gagnera".

Micro et mini-lanceurs répondent à l'essor des petits satellites (moins de 500 kilos) en orbite basse, soit quelques centaines de kilomètres, une demande qui a contribué à favoriser l'émergence d'acteurs comme SpaceX, première société à réutiliser le premier étage de ses fusées, depuis le milieu des années 2010.

Cette dernière entreprise, qui bénéficie de contrats de la NASA, a abaissé les coûts du secteur en développant une technologie pionnière de lanceurs réutilisables, dont leur fusée vedette Falcon 9, positionnée sur le créneau des lancements moyens ou lourds.

En marge de la visite ministérielle, un accord a été signé lundi entre ArianeGroup et ses maisons mère, Airbus et Safran, afin de développer des activités de propulsion hydrogène pour l'aéronautique à Vernon.

Alors que le transport aérien se retrouve sous pression pour réduire son empreinte carbone, Airbus planche sur le développement d'avions fonctionnant à l'hydrogène, avec pour objectif un aboutissement en série en 2035.

De son côté, le grand chantier d'ArianeGroup est la préparation de ses futurs lanceurs lourds Ariane 6, dont le tir inaugural de qualification est prévu au second semestre de l'année prochaine.

A l'heure actuelle, "Ariane 6 est la bonne solution", elle "va fonctionner et faire la fierté des Français en 2022", s'est enthousiasmé M. Le Maire, en refusant d'opposer sa technologie et celle des lanceurs réutilisables: "les deux sont complémentaires".

En appelant aux pays du Vieux continent pour qu'ils "appliquent la préférence européenne" et recourent aux lanceurs européens pour leurs satellites, le ministre a rappelé qu'Ariane 6 devait effectuer sept lancements par an, dont quatre sont déjà assurés par des commanditaires institutionnels.

"Nous n'aurons aucun mal à trouver les trois lancements privés qui garantiront le modèle économique d'Ariane 6, je suis même convaincu (...) que nous pourrons faire mieux", a assuré M. Le Maire.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com