Stabiliser l'Autriche en pleine pandémie: le défi du nouveau chancelier

Le chancelier autrichien Karl Nehammer, nouvellement nommé, fait une déclaration à la presse lors de la cérémonie de passation de pouvoir à la Chancellerie de Vienne, en Autriche, le 6 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le chancelier autrichien Karl Nehammer, nouvellement nommé, fait une déclaration à la presse lors de la cérémonie de passation de pouvoir à la Chancellerie de Vienne, en Autriche, le 6 décembre 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 07 décembre 2021

Stabiliser l'Autriche en pleine pandémie: le défi du nouveau chancelier

  • Sa première mission, lui a rappelé le chef de l'Etat, sera de gérer la pandémie de Covid-19 et de «ne pas faire de fausses promesses»
  • Dès mercredi, il annoncera les modalités du sortie du confinement, instauré le 22 novembre pour 20 jours

VIENNE : Le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer est devenu lundi le nouveau chancelier autrichien, avec la lourde tâche de déconfiner le pays et de mettre fin aux turbulences politiques déclenchées par les déboires judiciaires de Sebastian Kurz.

Pas de période de grâce pour cet ex-militaire à la carrure imposante, âgé de 49 ans, qui a prêté serment peu après 13H00 (12H00 GMT) devant le président Alexander Van der Bellen, sous les ors du palais de la Hofburg à Vienne.

Sa première mission, lui a rappelé le chef de l'Etat, sera de gérer la pandémie de Covid-19 et de "ne pas faire de fausses promesses".

Dans un bref discours, Karl Nehammer a souligné l'urgence. "Il est plus que jamais nécessaire de se mettre rapidement au travail", a-t-il déclaré.

Dès mercredi, il annoncera les modalités du sortie du confinement, instauré le 22 novembre pour 20 jours.

"Le coronavirus pèse sur les gens. Et pour beaucoup, la limite du raisonnable est dépassée", a-t-il dit, promettant "dialogue et écoute" - des qualités louées chez ce responsable conservateur - pour surmonter les "divisions".

«Consensuel»

Face à la flambée du nombre de contaminations, l'Autriche s'est distinguée dans l'Union européenne en confinant en novembre les non-vaccinés, puis les vaccinés: magasins, restaurants, lieux culturels et sportifs ont baissé le rideau, seules les écoles restant ouvertes.

C'est aussi le premier pays de l'UE à avoir décrété la vaccination obligatoire, à compter de février 2022. 

Selon le projet de loi qui a filtré dans les médias, l'amende encourue pour toute personne de plus de 14 ans qui n'aurait pas sauté le pas sera de 600 euros, un montant renouvelable tous les trois mois.

Karl Nehammer devra composer avec une partie de la population opposée avec virulence à cette mesure. Samedi encore, plus de 40 000 manifestants sont descendus dans les rues de Vienne.

Dans ce contexte délétère, le nouveau chancelier, qui affiche barbe de trois jours et tempes grisonnantes, apparaît à même d'apporter de la stabilité après la récente valse des chanceliers: le pays alpin de 8,9 millions d'habitants en a connu cinq depuis 2016.

"C'est un choix d'équilibre", souligne le politologue Patrick Moreau, spécialiste de l'Autriche. 

Considéré par les commentateurs comme "loyal" envers sa formation conservatrice de l'ÖVP, il avait intégré le gouvernement début 2020. 

Sans être de son cercle très proche, il est "un fidèle par excellence de Sebastian Kurz", dont il partage la ligne dure sur le droit d'asile.

Mais contrairement à l'ancien chancelier qui avait réussi une conquête à la hussarde du parti, "il est un représentant du vieil ÖVP (...) et un personnage très consensuel", poursuit-il.

Polémique naissante

Selon l'expert, cet élément devrait "faciliter" le travail et "stabiliser" la coalition avec les Verts, le partenaire des conservateurs au gouvernement.

Ce tandem inédit a été mis à rude épreuve cette année par plusieurs différends idéologiques mais surtout par les affaires judiciaires en série.

Sebastian Kurz avait été mis en cause une première fois en mai pour faux témoignage présumé, puis en octobre dans un scandale de corruption qui lui a coûté son poste de chancelier.

Remplacé par Alexander Schallenberg, auparavant ministre des Affaires étrangères, le responsable de 35 ans était resté à la présidence du parti conservateur. Mais il a finalement préféré jeter l'éponge la semaine dernière.

Depuis la chute de Sebastian Kurz, l'ÖVP, au pouvoir depuis 1987, a perdu sa première place dans les sondages.

Le nouveau chef du gouvernement devra donc redorer le blason de son parti et tenter de garder le cap jusqu'aux prochaines élections de 2024.

Pour mieux imprimer sa marque et tourner la page Kurz, Karl Nehammer a d'emblée décidé de procéder à un vaste remaniement.

Mais à peine ses ministres sont-ils nommés qu'il doit déjà éteindre une polémique naissante.

Son successeur à l'Intérieur, Gerhard Karner, est le maire d'une ville abritant un musée jugé peu critique sur le chancelier autrichien Engelbert Dollfuss (1892-1934), qui mit en place un régime comportant des références au fascisme italien et réduisant les libertés publiques.

Les Verts ont demandé à l'édile de "clarifier" sa position sur le sujet.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Short Url
  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.