Ovation pour Macbeth à la «Prima» de la Scala

Le public de la Scala de Milan a acclamé mardi soir une grandiose représentation du "Macbeth" de Verdi pour l'ouverture de la nouvelle saison. (Photo, AFP)
Le public de la Scala de Milan a acclamé mardi soir une grandiose représentation du "Macbeth" de Verdi pour l'ouverture de la nouvelle saison. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

Ovation pour Macbeth à la «Prima» de la Scala

  • Le public a réservé une longue ovation aux interprètes, au premier rang desquels la diva russe Anna Netrebko
  • Temps fort de la vie culturelle italienne, la «Prima», la Première, avait dû renoncer à son public l'an dernier en raison du Covid

Le public de la Scala de Milan a acclamé mardi soir une grandiose représentation du "Macbeth" de Verdi pour l'ouverture de la nouvelle saison, réservant une longue ovation à ses interprètes, au premier rang desquels la diva russe Anna Netrebko.

Les artistes ont été salués par des applaudissements nourris pendant douze minutes, de nombreux "bravo !" fusaient et des roses rouges ont été jetées depuis les balcons. Quelques sifflets ont cependant sanctionné la mise en scène audacieuse de Davide Livermore.

Temps fort de la vie culturelle italienne, la "Prima" (Première) avait dû renoncer à son public l'an dernier : en raison du Covid, elle avait été remplacée par "A riveder le stelle" ("Pour revoir les étoiles"), un spectacle à huis clos mêlant airs d'opéra et ballets, retransmis à la télévision.

Des hommes politiques, des grands patrons, des vedettes et des membres de la haute société milanaise, en tenue de gala, se pressaient sous les dorures de la salle du mythique théâtre dominée par des loges drapées de velours rouge, oubliant, le temps d'un spectacle, la pandémie.

Présent dans le palco reale, la prestigieuse "loge royale", le président italien, Sergio Mattarella, considéré comme le garant des institutions, a été applaudi pendant plus de cinq minutes avant le début de la représentation. C'était sa dernière "Prima" dans ses fonctions qu'il cessera en janvier.

"Nous avons beaucoup de chance d'être ouvert, ça tient un peu du miracle, alors que tant de théâtres ont dû rester fermés" ailleurs en Europe, a déclaré à l'AFP Dominique Meyer, le directeur de la Scala depuis mi-2020.

"Je voudrais que notre première soit comme une lumière pour maintenir la flamme afin que l'on comprenne qu'un jour finira ce cauchemar", a-t-il confié. 

Seul tribut payé au Covid, le dîner de gala a été supprimé, alors que la salle était remplie à pleine capacité avec 2.000 spectateurs. Après six mois de silence, la Scala avait pu rouvrir ses portes au public en mai dernier.

"Macbeth", inspiré de la tragédie éponyme de William Shakespeare (1564-1616), une intrigue d'amour, de haine et de soif de pouvoir, dans une mise en scène ponctuée d'effets spéciaux de Davide Livermore, a été dirigé d'une main de maître par Riccardo Chailly, chaudement applaudi.

"Nous voulions démontrer la modernité presque abrasive de Macbeth, avec une fraîcheur, une théâtralité, qui est même parfois alarmante", explique le directeur musical de la Scala.

Lady Macbeth "pousse son mari à commettre de multiples meurtres pour décrocher la couronne. C'est un événement très grave, tragique, malheureusement proche de nombreuses situations que le monde vit actuellement", fait-il valoir.

L'intrépide héroïne shakespearienne a été incarnée par la soprano Anna Netrebko, dont la voix expressive aux aigus éclatants a fait vibrer la salle, dans une ambiance empreinte d'angoisse et de mystère.

L'émotion a été particulièrement forte pendant la célèbre scène de somnambulisme, qui montre la Lady, prise de folie, errer dans son château, persuadée de voir le sang des crimes sur ses mains, avant de rester suspendue au-dessus d'un gouffre.

Dans le rôle de Macbeth, le baryton Luca Salsi dont la voix semble taillée sur mesure pour le répertoire verdien, a séduit le public. "Macbeth est le plus fascinant et le plus complexe des personnages de Verdi", estime-t-il, évoquant "une histoire contemporaine de pouvoir et de sang".

Le décor onirique est monumental, évoquant parfois un panorama de gratte-ciels typique des grandes villes américaines, parfois un gigantesque labyrinthe, métaphore des chemins tortueux dans lesquels s'égare l'esprit des protagonistes.

Des villes aux multiples perspectives, où les frontières entre le réel et l'irréel s'effacent, comme dans le film "Inception" de Christopher Nolan (2010), un thriller de science-fiction dans lequel Leonardo DiCaprio plonge dans le subconscient de ses victimes pour y dérober ou y implanter des souvenirs. 

"Ce drame universel" sur une "tyrannie barbare" pourrait se jouer "à New York, Singapour ou Milan, car face à la dictature, les êtres humains sont tous dans le même bateau", explique Davide Livermore.

Si la version choisie par la Scala correspond à celle jouée à Paris en 1865, le quatrième acte a été enrichi d'une scène figurant dans celle de 1847, la mort de Macbeth.

"C'est très rare, c'est une très belle musique, très dramatique", commente Dominique Meyer. "Il faut que le chanteur ait une forme olympique pour en pouvoir supporter la longueur".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.