JO: l'Australie annonce un boycott, «tout le monde s'en fiche» réplique Pékin

Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. (Photo, AFP)
Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

JO: l'Australie annonce un boycott, «tout le monde s'en fiche» réplique Pékin

  • «L'Australie ne reviendra pas sur la position ferme qu'elle a adoptée pour défendre ses intérêts, et il n'est évidemment pas surprenant que nous n'envoyions pas d'officiels australiens à ces Jeux»
  • Interrogé lors d'un point de presse mercredi, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a assuré que son pays n'avait jamais eu l'intention d'inviter des hauts responsables australiens

SYDNEY : L'Australie a annoncé mercredi qu'elle rejoignait les Etats-Unis dans le "boycott diplomatique" des Jeux olympiques d'hiver de Pékin. "Tout le monde s'en fiche", a rétorqué la Chine.

La décision de Canberra de n'envoyer aucun représentant officiel aux JO intervient alors que de nombreux contentieux opposent l'Australie et la Chine, allant de la question des lois australiennes sur l'ingérence étrangère jusqu'à la récente décision d'acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire, a précisé le Premier ministre Scott Morrison.

"L'Australie ne reviendra pas sur la position ferme qu'elle a adoptée pour défendre ses intérêts, et il n'est évidemment pas surprenant que nous n'envoyions pas d'officiels australiens à ces Jeux", a-t-il déclaré, mentionnant également les violations de droits de l'homme dans la région du Xinjiang et la réticence de Pékin à rencontrer des responsables australiens pour des discussions.

Interrogé lors d'un point de presse mercredi, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a assuré que son pays n'avait jamais eu l'intention d'inviter des hauts responsables australiens. 

"Tout le monde se fiche de savoir s'ils viennent ou non", a-t-il dit. "Leur politique politicienne et leurs petits jeux ne changeront rien à la réussite des Jeux olympiques".

La décision de Canberra "montre aux yeux de tous que le gouvernement australien suit aveuglément les pas d'un certain pays", a estimé M. Wang, sans nommer les Etats-Unis.

La décision australienne, qui n'empêche pas les athlètes de participer aux Jeux, intervient après l'annonce par les Etats-Unis de leur "boycott diplomatique" au nom de la défense des droits de l'homme. Pékin a rétorqué que "les Etats-Unis paieront le prix de leur mauvais coup".

Des groupes de défense des droits de l'homme ont salué la décision de Canberra.

Sophie Richardson, directrice de Human Rights Watch en Chine, l'a qualifiée d'"étape cruciale vers la remise en cause des crimes contre l'humanité commis par le gouvernement chinois à l'encontre des Ouïghours et des autres communautés turques".

Selon les militants, au moins un million de Ouïghours et d'autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. La Chine est accusée d'y stériliser de force les femmes et d'imposer un travail forcé.

Pékin affirme que les camps sont en fait des centres de formation professionnelle destinés à éloigner leurs pensionnaires de la radicalisation.

«Grande nation sportive»

Les relations entre l'Australie et la Chine se sont fortement dégradées ces dernières années. La Chine a pris une série de sanctions sur des produits australiens dans le cadre d'un conflit politique qui a plongé les relations bilatérales dans leur plus grave crise depuis la sanglante répression de manifestants pro-démocratie sur la place Tiananmen à Pékin (1989).

La Chine a notamment été irritée par l'interdiction d'octroyer des contrats 5G à Huawei, et la demande d'une enquête indépendante sur les origines de la pandémie de coronavirus.

La décision de l'Australie d'équiper sa marine de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d'un nouveau pacte de défense avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, largement considérée comme une tentative de contrer l'influence chinoise dans la région du Pacifique, a également suscité l'ire de Pékin.

De plus, au moins deux Australiens sont actuellement détenus en Chine: la journaliste Cheng Lei depuis plus d'un an et l'universitaire Yang Jun en procès pour espionnage.

M. Morrison a assuré que Canberra "a toujours été ouvert" aux discussions avec Pékin, mais que ses tentatives ont été rejetées par le géant économique. "Le gouvernement chinois n'a jamais accepté que nous nous rencontrions pour discuter de ces questions", a-t-il avancé.

"L'Australie est une grande nation sportive et je fais une distinction très nette entre les questions sportives et politiques. Ce sont des problèmes entre deux gouvernements. Et j'aimerais que ces questions soient résolues", a-t-il dit.

Le Comité olympique australien (AOC) a déclaré qu'il respectait la décision du gouvernement, ajoutant qu'elle n'aurait pas d'impact sur les préparatifs de l'équipe australienne.

"L'AOC est très attentif à ce que les membres de l'équipe puissent se rendre en Chine en toute sécurité, étant donné la complexité de l'environnement liée au coronavirus", a souligné son directeur général Matt Carroll. "Amener les athlètes à Pékin en toute sécurité, les faire concourir en toute sécurité et les ramener en toute sécurité à la maison reste notre plus grand défi". 

Environ 40 athlètes australiens devraient participer aux Jeux de Pékin, qui s'ouvriront le 4 février.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.