Les efforts de Biden pour promouvoir ses réformes tombent à plat

«Nous allons reconstruire ce pays», a promis Joe Biden. (Photo, AFP)
«Nous allons reconstruire ce pays», a promis Joe Biden. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Les efforts de Biden pour promouvoir ses réformes tombent à plat

  • Un tout récent sondage du Wall Street Journal estime à 41% seulement la proportion d'Américains satisfaits de l'action du président démocrate
  • Encore plus inquiétant, 61% des personnes interrogées estiment que l'économie américaine va dans la mauvaise direction

KANSAS CITY : Joe Biden s'est efforcé mercredi dans le Missouri, Etat du centre des Etats-Unis, de vanter ses grands plans d'investissement qui, jusqu'ici, tombent à plat auprès de ménages américains profondément pessimistes.

Le président américain a prononcé un discours dans un hangar de la régie des transports de Kansas City, où la Maison Blanche a fait tendre des bannières portant un tout nouveau slogan, "Building a Better America" ("Construire une meilleure Amérique"), et renvoyant vers une page internet flambant neuve.

"Finies les paroles, place à l'action", a-t-il dit, en référence aux promesses jamais tenues de son prédécesseur Donald Trump, qui voulait investir lourdement dans les infrastructures.

"Nous allons reconstruire ce pays", a promis Joe Biden.

Le Missouri, Etat du "Midwest", vaste région agricole des Etats-Unis qui s'étend des Grands Lacs jusqu'au centre du pays, a voté largement en faveur de l'ancien président républicain l'an dernier.

L'exécutif américain a publié force chiffres sur les bénéfices que le Missouri retirera du gigantesque plan d'infrastructures récemment promulgué par Joe Biden, d'un montant total de 1 200 milliards de dollars.

L'Etat pourra rénover des ponts et des canalisations mais aussi acheter des bus électriques, assure l'exécutif américain.

Joe Biden veut multiplier les déplacements à travers les Etats-Unis pour rallier les Américains autour de ce projet, et susciter leur enthousiasme pour un autre immense chantier: une loi de dépenses sociales de 1 750 milliards de dollars, âprement discutée au Congrès actuellement.

Mais les efforts du démocrate de 79 ans tombent jusqu'ici à plat.

La Maison Blanche multiplie donc les efforts de communication, à l'image de ce nouveau site internet dévoilé mercredi sur lequel les citoyens sont invités à dire, en vidéo, tout le bien qu'ils pensent des réseaux internet rapides et des autoroutes rénovées promises par le président.

Américains pessimistes

Un tout récent sondage du Wall Street Journal estime à 41% seulement la proportion d'Américains satisfaits de l'action du président démocrate.

Voilà qui augure mal des élections législatives de mi-mandat prévues dans un an aux Etats-Unis, un scrutin historiquement défavorable au camp présidentiel.

Peut-être plus inquiétant pour un Joe Biden qui mise sur le pouvoir d'achat et l'espoir de progression sociale pour séduire la classe moyenne: 61% des personnes interrogées estiment que l'économie américaine va dans la mauvaise direction.

Et ce malgré une croissance robuste et une baisse du chômage, reléguées au second plan par une poussée d'inflation qui inquiète les ménages.

Les communicants du président sont donc régulièrement interrogés sur leur stratégie.

Si Joe Biden répond souvent, en quelques mots lapidaires, aux questions que lui crient les reporters après un discours ou au pied d'Air Force One, il ne donne pas ou peu d'interviews en bonne et due forme, ni de longues conférences de presse.

Il privilégie les discours qui lui permettent de marteler sans relâche les mêmes formules sur la nécessité de donner "un peu d'air" et de la "dignité" à la classe moyenne, les mêmes avertissements sur les progrès technologiques de la Chine, les mêmes anecdotes sur ses voyages en train, les mêmes exemples frappants sur le prix exorbitant de l'insuline ou de la garde d'enfants...

Joe Biden ponctue ses propos de "Nous sommes les Etats-Unis d'Amérique, bon Dieu!". Il s'est ainsi indigné mercredi des insuffisances du réseau internet en évoquant des familles obligées de se garer pendant la pandémie sur le parking de restaurants pour que leurs enfants puissent se connecter au wi-fi, afin de suivre leur scolarité à distance.

Les éditorialistes se perdent en conjectures sur ce fossé entre les statistiques économiques plutôt encourageantes et l'impopularité du président.

Est-ce la faute d'une pandémie qui fatigue les Américains? Des attaques incessantes et virulentes des partisans républicains de Donald Trump? Des guerres intestines dans le camp démocrate?

Ou ce vieux routier de la politique qu'est Joe Biden paie-t-il le prix de vouloir absolument gouverner au centre dans un pays toujours plus polarisé?

"Personne ne peut dire avec certitude pourquoi l'opinion publique est rapidement devenue aussi amère. Biden est comme un patient qui souffre d'une maladie impossible à diagnostiquer", écrivait récemment le New York Magazine.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.