Notre-Dame de Paris: feu vert des experts au réaménagement intérieur

La cathédrale gothique, en plein coeur de Paris, avait été ravagée en avril 2019 par un gigantesque incendie qui avait bouleversé le monde entier. (Photo, AFP)
La cathédrale gothique, en plein coeur de Paris, avait été ravagée en avril 2019 par un gigantesque incendie qui avait bouleversé le monde entier. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Notre-Dame de Paris: feu vert des experts au réaménagement intérieur

  • La cathédrale gothique, en plein coeur de Paris, avait été ravagée en avril 2019 par un gigantesque incendie qui avait bouleversé le monde entier
  • Deux ans plus tard, le diocèse entend profiter de la restauration pour offrir à l'édifice une nouvelle jeunesse, avant sa réouverture prévue en 2024

PARIS: Tout sauf les bancs dont ils veulent d'abord voir un prototype, et le maintien de statues de saints dans les chapelles: à quelques réserves près, les experts du patrimoine, réunis jeudi, ont donné leur feu vert au futur réaménagement intérieur de Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie en 2019.

La cathédrale gothique, en plein coeur de Paris, avait été ravagée en avril 2019 par un gigantesque incendie qui avait bouleversé le monde entier. 

Deux ans plus tard, le diocèse entend profiter de la restauration pour offrir à l'édifice une nouvelle jeunesse, avant sa réouverture prévue en 2024.

"Les experts ont rendu un avis favorable au programme de réaménagement intérieur, à deux réserves près: la place de statues qu'ils souhaitent conserver dans les chapelles et les bancs pour lesquels le clergé doit revoir sa copie", a précisé le ministère français de la Culture à l'AFP.

Ils ont "validé un programme qui comprend un certain nombre de principes. Ils se sont notamment mis d'accord sur l'axe liturgique central et le mobilier (baptistère, autel, tabernacle) qui devra être conçu par un même créateur", a expliqué à l'AFP le sénateur de droite Albéric de Montgolfier, président de la commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA) au sein de laquelle les experts se sont réunis.

Ils ont en revanche "émis des réserves concernant les bancs à roulettes, dotés de lumignons et veulent d'abord voir un prototype qui sera de nouveau soumis à la commission. Leur accès à la crypte doit également être reprécisé", a ajouté le sénateur.

Statues de saints, sol

Les experts s'opposent également au déplacement de statues de saints du XIXème siècle datant de Viollet-Le-Duc (architecte à qui fut confiée la restauration de la cathédrale à partir de 1844, ndlr) qui se trouvaient sur les autels des chapelles et que le diocèse avait envisagé d'installer le long des grands piliers de la cathédrale, selon la même source.

"Aucun objet ou tableau qui se trouvait dans la cathédrale avant l'incendie ne sortira", a assuré M. de Montgolfier. Enfin, "ils s'opposent également à la transformation du choeur en espace de prière, craignant que le sol, qui date du XVIIIème siècle, ne soit abîmé par le passage des fidèles et des touristes", a encore dit le sénateur.

"Nous sommes très satisfaits de cette décision qui respecte les grands principes que nous avions érigés, tels que le travail sur la lumière ou encore l'accompagnement des visiteurs", a réagi auprès de l'AFP Gilles Drouin, délégué de l'archevêque de Paris pour ce réaménagement.

De son côté, l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale a indiqué dans un communiqué se "réjouir" du feu vert des experts: Un "jalon important (qui) permet à l’établissement public de poursuivre la préparation de la restauration de la cathédrale et d’avancer résolument vers la réouverture de la cathédrale".

Elle accueillait 12 millions de visiteurs chaque année avant l'incendie et organisait 2 500 offices et 150 concerts.

Le ministère de la Culture a réaffirmé de son côté que des oeuvres contemporaines devraient bien y prendre place mais "aucun nom d'artistes n'est encore arrêté". 

Ernest Pignon-Ernest, Anselm Kiefer ou Louise Bourgeois ont été évoqués pour "dialoguer" avec des tableaux de maîtres anciens comme les frères Le Nain ou Charles Le Brun. 

Le réaménagement liturgique de Notre-Dame a suscité de virulentes critiques. De telles propositions "dénature(nt) entièrement le décor et l'espace liturgique", étrillent une centaine de personnalités, dont l'animateur français Stéphane Bern ou le philosophe Alain Finkielkraut, dans une tribune mercredi dans Le Figaro et la Tribune de l'Art.

Au menu du renouveau annoncé: un parcours aéré pour touristes et fidèles autour d'un axe central épuré, de la nef au chœur, avec un "nettoyage en profondeur" des 14 chapelles, déjà très délabrées avant l'incendie. 

Ce nettoyage devrait permettre de redécouvrir les "Mays", grands tableaux d'autel commandés chaque année à de grands artistes, entre 1630 et 1707, par la corporation des orfèvres qui les offrait à la cathédrale.


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.