La visite du prince héritier saoudien au Qatar met en évidence les avantages tangibles de la réconciliation d'AlUla

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, accueillant le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à l'aéroport international Hamad de Doha, le 9 décembre 2021. (Photo, AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, accueillant le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à l'aéroport international Hamad de Doha, le 9 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et l'émir Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani visitant le stade Lusail à Doha, le 9 décembre 2021. (Photo Fournie)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et l'émir Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani visitant le stade Lusail à Doha, le 9 décembre 2021. (Photo Fournie)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, recevant le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Doha, le 9 décembre 2021. (AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, recevant le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Doha, le 9 décembre 2021. (AFP)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et l'émir Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani visitant le stade Lusail à Doha, le 9 décembre 2021. (Photo Fournie)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et l'émir Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani visitant le stade Lusail à Doha, le 9 décembre 2021. (Photo Fournie)
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Publié le Vendredi 10 décembre 2021

La visite du prince héritier saoudien au Qatar met en évidence les avantages tangibles de la réconciliation d'AlUla

  • La visite du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, marque un temps fort de la reprise des relations avec le Qatar
  • Les relations au sein du CCG ont sensiblement progressé depuis la déclaration d'AlUla en janvier

RIYAD: Poursuivant sa tournée dans les pays du Golfe, à l'approche du sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, est arrivé mercredi soir à Doha, la capitale qatarie, où l’on s’attend à ce qu’il tire profit des progrès réalisés au cours de l'année sur le plan de la réconciliation. 

Les relations entre le Royaume et le Qatar se sont sensiblement améliorées depuis la signature de la déclaration d'AlUla, lors du 41e sommet du CCG organisé par l'Arabie saoudite en janvier, qui avait mis fin au différend de près de quatre ans qui avait entaché les relations entre les pays du Golfe. 

L'arrivée du prince héritier à Doha est considérée comme une nouvelle étape dans la reprise de ces relations, ainsi qu’une reconnaissance du fait que les liens du sang, l'histoire commune et les préoccupations politiques partagées sont plus durables que les désaccords qui ont conduit à la rupture des relations à la mi-2017. 

Bandar Mohammed al-Attiyah, l'ambassadeur du Qatar récemment nommé en Arabie saoudite, a déclaré à Arab News: «Cette visite témoigne de l'excellente et solide relation bilatérale entre le Qatar et l'Arabie saoudite et des développements positifs qui ont précédé l'accord d’AlUla. 

«Au cours de cette visite, les deux pays discuteront des moyens de renforcer leurs liens ainsi que de leur collaboration dans tous les domaines, et de la coordination de leur action au niveau des questions régionales et internationales.» 

En septembre, le prince héritier Mohammed et le conseiller à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, Cheikh Tahnoon ben Zayed al-Nahyane, ont été photographiés avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, à la suite d'une réunion «cordiale» sur la côte de la mer Rouge. 

La photo de leur rencontre largement médiatisée, et initialement postée sur Twitter par le directeur du cabinet privé du prince héritier Mohammed, montrait les trois hommes habillés de manière non formelle et souriant largement devant la caméra. Ce moment sincère a transmis de façon très appropriée un message de solidarité durable. 

Jeudi après-midi, le prince héritier et l'émir du Qatar ont été photographiés avec d'autres notables alors qu'ils visitaient le stade Lusail, l'une des nouvelles infrastructures construites pour accueillir la Coupe du monde de football qui aura lieu au Qatar en 2022. 

Al-Attiyah a affirmé: «Depuis la réconciliation au sein du Golfe, nos deux pays se sont efforcés de renforcer leurs liens et leur coordination régionale d'une manière qui reflète la vision de nos dirigeants. 

«Le Qatar et l'Arabie saoudite partagent leur héritage arabe et islamique, leurs dirigeants tournés vers l'avenir ainsi que leur destinée commune. Par conséquent, le rythme auquel évolue notre coopération contribuera sans aucun doute à la prospérité des deux pays.» 

Les deux pays, membres de l’Opep, ont des intérêts économiques communs du fait qu’ils s'efforcent tous deux de diversifier leurs économies dans d'autres secteurs plus durables. Pour tirer le meilleur parti de ces efforts, l'Arabie saoudite et le Qatar ont mis en place en août un nouveau conseil de coordination bilatéral. 

Dans un accord signé dans la ville intelligente de Neom, sur la mer Rouge, le Conseil de coordination saoudo-qatari a ainsi été créé, présidé conjointement par le prince héritier et l'émir du Qatar. 

«Le Conseil de coordination saoudo-qatari est un cadre global visant à renforcer les relations bilatérales et à orienter le partenariat entre les deux pays vers des horizons plus larges conformément à la Vision 2030 du Royaume et à la Vision 2030 du Qatar, d'une manière qui réponde aux aspirations des dirigeants des deux pays et réalise les intérêts de leur peuple», a ajouté Al-Attiyah. 

Un aspect important de cette coopération est le partage des responsabilités dans la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'Arabie saoudite a pris les devants en créant au courant de cette année l’Initiative verte saoudienne ainsi que l’Initiative verte moyen-orientale. 

«Le changement climatique est la plus grande menace pour notre planète. La participation de l'émir à l'Initiative verte du Moyen-Orient reflète le sérieux avec lequel le Qatar s'attaque à ce problème dans un cadre régional et multilatéral. Le Qatar remercie l'Arabie saoudite pour cette importante initiative et sa position de chef de file dans la lutte contre ce problème», précise Al-Attiyah. 

Dans le cadre de ces initiatives, l'Arabie saoudite envisage de planter 50 milliards d'arbres dans toute la région du Moyen-Orient, dont 10 milliards dans le Royaume. La plantation d'arbres est considérée comme un moyen efficace de capter le dioxyde de carbone de l'air et d'empêcher la poursuite de la désertification. 

L'Arabie saoudite vise à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2060. Selon le gouvernement saoudien, la transition «sera réalisée d'une manière qui préserve le rôle de premier plan du Royaume dans le renforcement de la sécurité et de la stabilité des marchés mondiaux de l'énergie». 

Les responsables saoudiens et qataris ne sont que trop conscients qu'une telle transition, loin des combustibles fossiles, nécessitera une coordination étroite entre les plus grands exportateurs énergétiques du Golfe. 

«En tant que deux principaux exportateurs mondiaux d'énergie, la contribution du Qatar et de l'Arabie saoudite sera vitale pour la transition énergétique indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. 

«Conscients du rôle important qu'ils ont à jouer, les deux pays, aux côtés des États-Unis, du Canada et de la Norvège, ont créé le Net-Zero Producers Forum», a ajouté Al-Attiyah. 

Ce forum développe et déploie des stratégies pragmatiques d'émission nette zéro, y compris la réduction du méthane, le modèle d'économie circulaire du carbone et les technologies d'énergie propre, de capture et de stockage du carbone. 

«Cette approche nécessitera une diversification loin de la dépendance aux revenus des hydrocarbures, ainsi que d'autres mesures conformes à la conjoncture nationale de chaque pays», a indiqué Al-Attiyah. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.