La représentation de la diversité à la TV «marque le pas», selon le patron du CSA

Le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel Roch-Olivier Maistre, le 24 janvier 2019 (Photo, AFP)
Le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel Roch-Olivier Maistre, le 24 janvier 2019 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 27 septembre 2020

La représentation de la diversité à la TV «marque le pas», selon le patron du CSA

  • « La télévision doit refléter davantage la réalité de la société, or indiscutablement, nous marquons le pas »
  • Concernant la représentation des femmes, il a indiqué que leur présence s'était renforcée

PARIS : La représentation de la diversité de la société dans les programmes de télévision « marque le pas » et les chaînes doivent « davantage » refléter cette diversité, a déclaré le président du CSA dans un entretien au Journal du dimanche.

« Chacun doit pouvoir se retrouver dans la télévision », a précisé Roch-Olivier Maistre, interrogé sur le baromètre de la diversité à la télévision, dévoilé mardi prochain et qui se base sur l'étude de milliers d'heures de programmes.

« La télévision doit refléter davantage la réalité de la société, or indiscutablement, nous marquons le pas », a-t-il ajouté. 

« La représentation de la diversité des territoires dans les programmes est faible », a encore dit le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, qui dévoilera les détails du baromètre « en présence de plusieurs ministres et de responsables de l’audiovisuel ».

Ainsi, les personnes résidant dans les Outre-mer sont très peu représentées (0,4 %) ; celles qui vivent dans les grands ensembles de banlieues populaires aussi (7 %).

« En ce qui concerne les catégories socio-professionnelles, 73 % sont des CSP + alors qu’ils ne représentent que 28 % de la population. De même on voit peu les inactifs (15 %) alors qu’ils représentent 45 % de la population », a-t-il ajouté.

De même, les plus de 65 ans, qui représentent 21% de la population, « ne sont que peu présents (6%) » à la télévision et les personnes en situation de handicap « ne sont représentées qu'à hauteur de 0,7% ».

Le président du CSA, qui occupe son poste depuis février 2019, a toutefois relevé des progrès au niveau des séries et des fictions, avec « les personnes perçues comme +non blanches+ » qui « occupent davantage des rôles positifs ». 

Concernant la représentation des femmes, il a indiqué que leur présence s'était renforcée (40 % des personnes qui interviennent à l’écran), avec les animatrices et présentatrices presque à parité avec les hommes.

Mais, note-t-il, « les expertes restent encore insuffisamment représentées. Par exemple, durant la crise, nous n’avons pas vu beaucoup de femmes professeures de médecine à l’écran ».

Interrogé sur l'absence de pouvoir de coercition du CSA, Roch-Olivier Maistre a souligné que « ce baromètre, important pour les chaînes, permet de souligner et de rendre public ce qui va et ce qui ne va pas ».

« À la lumière de ces constats, je souhaite, avec l’ensemble du collège, reprendre l’initiative pour engager avec les chaînes une nouvelle dynamique », a-t-il dit.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.