Après la mort de 55 clandestins, Mexico demande à Washington de changer de politique migratoire

Le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a promis "toute l'aide consulaire nécessaire, y compris des rapatriements" (Photo, AFP).
Le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a promis "toute l'aide consulaire nécessaire, y compris des rapatriements" (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

Après la mort de 55 clandestins, Mexico demande à Washington de changer de politique migratoire

  • La plupart des victimes sont des ressortissants du Guatemala, 95 parmi les blessés, qui voyageaient cachés et entassés dans la remorque d'un camion
  • A Mexico, le HCR a estimé qu'il fallait «des alternatives migratoires et ouvrir des voies légales pour éviter des tragédies comme celles-ci»

MEXICO: Le Mexique a demandé vendredi aux Etats-Unis de réviser leur politique migratoire, au lendemain de la mort de 55 migrants en situation irrégulière dans un accident de camion dans le sud du pays, selon un dernier bilan.

Selon les autorités, le drame a également fait 105 blessés dont trois graves.

La plupart des victimes sont des ressortissants du Guatemala voisin (95 parmi les blessés), qui voyageaient cachés et entassés dans la remorque du camion, d'après la Garde nationale mexicaine. 

Les victimes se rendaient vers Puebla plus au nord, et sans doute vers la frontière américaine, quand le camion s'est renversé jeudi soir sur l'autoroute près de Tuxtla Gutierrez, la capitale de l'Etat du Chiapas, frontalier du Guatemala.

"Chaque personne cherchant une vie meilleure mérite la sécurité et la dignité", a déclaré le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, "horrifié". Le pape François s'est également déclaré "très peiné".

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a demandé une "prise de conscience" et une prise en compte des "des problèmes de fond", lors d'une conférence de presse. Les migrants centroaméricains et haïtiens traversent le Mexique vers les Etats-Unis en nombre record cette année.

Le chef de l'Etat affirme avoir défendu cette position lors d'une rencontre avec le président Joe Biden mi-novembre. "Ce n'est pas un dossier simple pour le président Biden", a-t-il ajouté.

"Nous allons continuer à dire avec insistance que le problème migratoire ne se résout pas avec des mesures coercitives, mais qu'il faut donner des opportunités de travail et de bien-être aux migrants", a ajouté le président.

A Mexico, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a estimé qu'il fallait "des alternatives migratoires et ouvrir des voies légales pour éviter des tragédies comme celles-ci".

L'accident a eu lieu le jour même où deux premiers migrants ont été renvoyés des Etats-Unis vers le Mexique en vertu d'un programme mis en place à l'époque de l'ex-président Donald Trump (2017-2021), suspendu par Joe Biden mais réactivé sur décision de la Cour suprême américaine.

Les migrants doivent attendre au Mexique la réponse à leur demande d'asile aux Etats-Unis, selon ce programme qui s'appelle "Quedate en Mexico" (Reste au Mexique).

Nombre record de migrants

L'Institut national de migration (INM) a proposé des permis provisoires de résidence humanitaire pour les survivants de l'accident, soignés dans les hôpitaux de la région.

Les migrants étaient entrés depuis "plusieurs jours" par la frontière avec le Guatemala, a indiqué le commandant de la Garde nationale, Luis Rodriguez Bucio. Le camion appartenait à une entreprise mexicaine et son chauffeur s'est enfui, d'après M. Bucio.

Sur place, les habitants ont participé aux premiers secours.

"Il y avait énormément de gens à terre, certains étaient déjà morts. Avec d'autres gars, on a fait ce qu'on a pu pour aider les secouristes à sauver ceux qui donnaient encore des signes de vie", a raconté Isaias Diaz, arrivé quelques minutes après le drame et visiblement éprouvé. "J'ai vu cinq ou six enfants blessés. Des gens avec des blessures aux jambes, aux côtes, à la tête, au cou, partout".

Le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a promis "toute l'aide consulaire nécessaire, y compris des rapatriements", dans un message de condoléances sur Twitter.

L'accident a eu lieu dans l'Etat du Chiapas, porte d'entrée des migrants en provenance d'Amérique centrale (Honduras et Salvador principalement) dans l'espoir de rejoindre les Etats-Unis.

Leur transport en camion est l'une des méthodes habituelles utilisées par les passeurs.

D'autres migrants préfèrent traverser le pays en "caravane" à pied, et en profitent pour revendiquer leurs droits.

Traditionnel couloir de passage, le Mexique est confronté cette année à des arrivées records de migrants, venus non seulement du Honduras et du Salvador, mais aussi de Haïti.

De janvier à octobre, le pays a enregistré 108.195 demandes d'asile, un record, d'après les derniers chiffres officiels.

De leur côté, les Etats-Unis font preuve de fermeté à leur égard. Le voyage est "profondément dangereux et n'aura aucun succès", avait prévenu le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken lors d'un déplacement à Mexico début octobre.


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".