Dans un village de Cisjordanie, des femmes à la conquête de la mairie

Des candidates palestiniennes aux élections locales préparent des articles de campagne dans leur village de Burqin, à l'ouest de Jénine en Cisjordanie, le 2 décembre 2021. (Photo, AFP)
Des candidates palestiniennes aux élections locales préparent des articles de campagne dans leur village de Burqin, à l'ouest de Jénine en Cisjordanie, le 2 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

Dans un village de Cisjordanie, des femmes à la conquête de la mairie

  • Les municipales se tiennent samedi officiellement dans 376 villages de Cisjordanie mais 162 ne présentent qu'une seule liste de candidats et dans 60 localités personne ne s'est déclaré
  • Samedi, les municipales ne devraient pas apporter un éclairage sur la popularité d'un camp ou d'un autre puisque le Hamas n'y présente pas de candidats et que la plupart des participants se présentent sans étiquette

BURQUIN : Dans le village de Burqin en Cisjordanie occupée, des candidates en vue des municipales de samedi apportent une dernière touche à leur campagne 100% féminine, avec des gadgets électoraux inédits: des miroirs de poches glissés dans des sac-à-dos roses siglés de leur logo.

Comme un pied de nez à la tradition patriarcale et clanique qui laisse encore peu de place aux femmes en politique, elles ont baptisé leur liste "Qaderat",  "capables" en arabe.

Pour Saba Kahlouf, une des postulantes, les femmes ne sont pas différentes des hommes et cette liste féminine est une façon de "prouver leur existence".

Les municipales se tiennent samedi officiellement dans 376 villages de Cisjordanie mais 162 ne présentent qu'une seule liste de candidats et dans 60 localités personne ne s'est déclaré. Pour les villes, une deuxième phase sera organisée en mars. 

Comme lors du dernier scrutin en 2017, les eléctions ne se tiendront par ailleurs pas dans la bande de Gaza, où le mouvement islamiste Hamas au pouvoir refuse d'organiser un quelconque scrutin tant que l'Autorité palestinienne, au pouvoir en Cisjordanie, n'autorisera pas la tenue de législatives et d'une présidentielle.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, 86 ans, a annulé en janvier ces deux scrutins qui devaient avoir lieu dans l'année et être les premières élections nationales en 15 ans, arguant que leur tenue n'était pas "garantie" à Jérusalem-Est, portion palestinienne de la Ville sainte annexée par Israël.

Le Hamas avait vivement condamné cette décision, renforçant encore davantage la longue lutte fratricide entre les deux camps.

Samedi, les municipales ne devraient pas apporter un éclairage sur la popularité d'un camp ou d'un autre puisque le Hamas n'y présente pas de candidats et que la plupart des participants se présentent sans étiquette.

Mais pour les huit candidates de "Qaderat", le scrutin constitue tout de même une opportunité de faire avancer la politique palestinienne, dans laquelle les femmes restent marginalisées.

"Nous croyons en la capacité des femmes. Dans chaque domaine où il ya des femmes, elles sont couronnées de succès", affirme Saba Khalouf, dans la cour d'une maison où elle et ses co-listières de tout âge peaufinent leur programme.

Menaces de divorce

A Burqin, six listes concourent pour 11 sièges à la municipalité. Dans les rues du village de 8.000 habitants, la bannière de "Qaderat" détonne: c'est la seule sans les photos des candidates, qui ont préféré y mettre un logo coloré, le dessin d'un visage de femme de profil.

"La liste a changé 18 fois avant d'être finalisée à cause de pressions faites sur les femmes, parfois même des menaces de divorce de certains maris", raconte à l'AFP Abdelbasset Khalaf, qui a aidé à l'élaboration de la liste.

D'autres ont dû se retirer du fait de pressions de proches inscrits sur des listes électorales rivales, ajoute la candidate Renad Abbas, travailleuse sociale.

"Lorsque l'idée a fait surface, nous avons été confrontées à beaucoup de problèmes", se souvient-elle. 

"Nous savons que des idées nouvelles suscitent l'opposition et la surprise, mais nous persistons dans notre désir de développer notre village", ajoute-t-elle, alors que la modernisation des infrastructures figure en tête du programme de la liste, qui présente un projet baptisé "Burqin 2040".

"Je suis sûr que les femmes ont une aptitude plus grande pour le travail communautaire que les hommes", estime l'époux d'une des candidates, qui ne souhaite pas donner son nom mais leur souhaite "une victoire éclatante aux élections".

Pour l'analyste Jihad Harb, la liste "Qaderat" est le signe d'une frustration des femmes palestiniennes, "ignorées dans le processus décisionnel".

La loi électorale stipule que les listes doivent comprendre 25% de femmes et plus de 1.500 femmes doivent concourir samedi. Mais seules neuf sont têtes de liste et les autres candidates sont souvent placées en fin de liste, ce qui les empêche de siéger dans les faits.

L'un des objectifs de la liste est "d'assurer une plus grande participation (féminine) que ce qui est prévu par la loi électorale" et ouvrir la voie à d'autres femmes, explique Saba Kahlouf, maître de conférences en géographie.

Interrogée sur les miroirs qu'elle distribue, elle explique qu'ils n'ont pas pour but de permettre aux électrices de se repoudrer le nez mais de se jeter un dernier coup d'oeil avant d'aller glisser un bulletin dans l'urne.


La conférence de Riyad aborde l'avenir de la santé au travail

L'événement a été inauguré par Ahmed Al-Rajhi, ministre des ressources humaines et du développement social et président du Conseil national pour la sécurité et la santé au travail. (Photo AN de Huda Bashatah)
L'événement a été inauguré par Ahmed Al-Rajhi, ministre des ressources humaines et du développement social et président du Conseil national pour la sécurité et la santé au travail. (Photo AN de Huda Bashatah)
L'événement a été inauguré par Ahmed Al-Rajhi, ministre des ressources humaines et du développement social et président du Conseil national pour la sécurité et la santé au travail. (Photo AN de Huda Bashatah)
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  • Le ministre lance des initiatives pour améliorer la sécurité au travail dans le Royaume
  • Cette orientation reflète l'engagement de l'Arabie saoudite à améliorer les environnements de travail et à atteindre des normes professionnelles conformes aux meilleures pratiques mondiales.

RIYAD : La septième Conférence mondiale sur la sécurité et la santé au travail s'est ouverte dimanche à Riyad sur le thème "L'avenir de la sécurité et de la santé au travail".

Cet événement de trois jours a été inauguré par Ahmed Al-Rajhi, ministre des ressources humaines et du développement social et président du Conseil national pour la sécurité et la santé au travail.

M. Al-Rajhi a lancé des initiatives visant à renforcer le système saoudien de sécurité et de santé au travail, notamment la création de l'Institut national pour la sécurité et la santé au travail, le programme national d'incitation à la conformité et à l'excellence et le guide des normes de sécurité et de santé au travail.

M. Al-Rajhi a déclaré que les décès liés au travail en Arabie saoudite sont tombés à moins d'un pour 100 000 travailleurs depuis la création du conseil.

Dans le même temps, le nombre de travailleurs locaux occupant des fonctions liées à la sécurité et à la santé au travail a augmenté de 130 %, pour atteindre plus de 29 000 à la fin de 2024, par rapport à 2022.

M. Al-Rajhi a également souligné les améliorations en matière de respect des normes de sécurité et d'automatisation. "Le taux de conformité aux normes de sécurité a atteint 72 pour cent à la fin de 2024, et l'automatisation des procédures de sécurité a dépassé 62 pour cent, contre 30 pour cent en 2020."

La conférence réunit des hauts fonctionnaires, des experts et des spécialistes d'Arabie saoudite et du monde entier pour discuter de l'avenir de la sécurité et de la santé au travail, ainsi que des défis et des opportunités sur les marchés mondiaux de l'emploi.

Elle couvre six thèmes principaux : la durabilité du lieu de travail ; la numérisation et la technologie dans la sécurité au travail ; l'économie de la sécurité ; l'avenir de la recherche et de l'innovation ; les défis émergents ; et le comportement humain et la culture de la sécurité.

Cette orientation reflète l'engagement de l'Arabie saoudite à améliorer les environnements de travail et à atteindre des normes professionnelles conformes aux meilleures pratiques mondiales, un objectif clé de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

L'événement met en lumière les efforts nationaux, présente les tendances techniques modernes, soutient la recherche spécialisée et promeut le cadre législatif du Royaume aux normes internationales, contribuant ainsi à la réussite des grands projets nationaux.

M. Al-Rajhi a évoqué les rapports internationaux sur les défis liés au lieu de travail. "Les rapports internationaux soulignent les graves problèmes auxquels sont confrontés les environnements de travail dans le monde entier. Environ 3 millions de décès de travailleurs sont enregistrés chaque année en raison d'accidents et de maladies professionnelles."

Il a ajouté que "395 millions d'accidents du travail non mortels se produisent chaque année. Les statistiques font état de 23 millions de blessures et de 19 000 décès dus au stress thermique, et 15 % des travailleurs dans le monde souffrent de troubles mentaux liés à des environnements de travail stressants."

Le programme de la conférence comprend des sessions scientifiques spécialisées, 60 ateliers, 20 sessions de dialogue et le Global Occupational Safety and Health Hackathon, où 30 projets innovants sont présentés.

L'exposition qui l'accompagne présente des organisations locales et internationales, avec plusieurs accords importants attendus et de nouvelles initiatives pour faire progresser le système de sécurité au travail du Royaume.

Le ministère a également souligné l'engagement du Royaume à garantir un environnement de travail sain et à assurer la sécurité des travailleurs, ce qui renforce la compétitivité du marché du travail et la qualité de vie en général.

M. Al-Rajhi a déclaré : "Conformément à la Vision 2030, nous visons à rendre les environnements de travail plus sûrs, de meilleure qualité et plus attrayants. Cela favorise le bien-être des employés, stimule la compétitivité du marché du travail et encourage une culture de la sécurité et de la durabilité. C'est pourquoi le Royaume a créé le Conseil national pour la sécurité et la santé au travail".

L'Organisation générale de l'assurance sociale a lancé un répertoire des normes de sécurité et de santé au travail lors de la conférence, servant de référence unifiée pour les spécialistes, les établissements et les entités concernées dans le Royaume.

Cette initiative vise à renforcer les normes de sécurité et de santé tout en protégeant les travailleurs des risques professionnels, dans le cadre d'une stratégie plus large.

Basé sur les meilleures pratiques internationales, le répertoire fournit des normes préventives claires pour aider à réduire les blessures et les risques.

Il couvre plus de 4 500 normes dans six secteurs principaux : les industries publiques, la construction, l'agriculture, les activités maritimes, les transports et l'exploitation minière. Il classe également plus de 70 secteurs sur la base du répertoire national des activités économiques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vingt localités accueillent des équipes de transport dédiées au Hadj

Réparties sur plus de 20 sites, les équipes de l'Autorité générale des transports travaillent 24 heures sur 24 pour aider les pèlerins arrivant à La Mecque et à Médine. (@Saudi_TGA)
Réparties sur plus de 20 sites, les équipes de l'Autorité générale des transports travaillent 24 heures sur 24 pour aider les pèlerins arrivant à La Mecque et à Médine. (@Saudi_TGA)
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  • Réparties sur plus de 20 sites, les équipes de l'Autorité générale des transports travaillent 24 heures sur 24 pour aider les pèlerins arrivant à La Mecque et à Médine. (@Saudi_TGA)
  • Leurs activités quotidiennes visent à garantir une expérience sans heurts aux pèlerins et à s'assurer que tous les opérateurs agréés respectent les réglementations.

RIYAD : Les équipes d'inspection de l'Autorité générale des transports ont commencé leurs opérations aux points d'entrée de la région de La Mecque, des lieux saints et de Médine, dans le cadre des préparatifs pour servir les pèlerins pendant le Hadj.

Réparties sur plus de 20 sites, ces équipes travaillent 24 heures sur 24 pour assister les pèlerins arrivant à La Mecque et à Médine, a rapporté l'agence de presse saoudienne (Saudi Press Agency).

Leurs activités quotidiennes visent à garantir une expérience sans heurts aux pèlerins et à s'assurer que tous les opérateurs agréés respectent les réglementations.

L'autorité a demandé à tous les transporteurs de suivre les directives approuvées pendant la saison du pèlerinage. 

Il s'agit notamment d'utiliser les itinéraires désignés, d'obtenir les licences d'exploitation et d'éviter les zones réglementées par le Hadj sans autorisation.

Elle a également insisté sur le fait que les conducteurs doivent porter des uniformes approuvés et obtenir des cartes d'exploitation de véhicule, a rapporté l'APS.

L'autorité a souligné sa coopération continue avec les agences gouvernementales afin d'assurer un transport sûr et sécurisé pour l'ensemble des pèlerins.

Le public a été informé que les rapports et les demandes pouvaient être soumis via le numéro unifié 19929 ou le compte Beneficiary Care de l'autorité sur les réseaux sociaux.


Trump doit rencontrer prochainement les dirigeants du CCG à Ryad

Le président américain Donald Trump cherche à conclure de nouveaux accords commerciaux avec une grande partie du monde. Getty via AN)
Le président américain Donald Trump cherche à conclure de nouveaux accords commerciaux avec une grande partie du monde. Getty via AN)
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  • Cette réunion s'inscrit dans le cadre d'une tournée régionale qui mènera également le président américain au Qatar et aux Émirats arabes unis, du 13 au 16 mai. 
  • Selon la Maison Blanche, l'objectif est de « renforcer les liens » avec ces alliés clés, dans un contexte marqué par la guerre à Gaza et les négociations avec l'Iran concernant son programme nucléaire.

RIYAD : Le président américain Donald Trump rencontrera les dirigeants des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) lors de sa visite à Ryad à la mi-mai, a indiqué dimanche à l'AFP une source proche du gouvernement saoudien.

« Trump rencontrera à Ryad les dirigeants du CCG », qui comprend l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman, a précisé cette source informée des préparatifs, sous couvert d'anonymat.

Cette réunion s'inscrit dans le cadre d'une tournée régionale qui mènera également le président américain au Qatar et aux Émirats arabes unis, du 13 au 16 mai. 

Selon la Maison Blanche, l'objectif est de « renforcer les liens » avec ces alliés clés, dans un contexte marqué par la guerre à Gaza et les négociations avec l'Iran concernant son programme nucléaire.

S'il s'est rendu à Rome pour les funérailles du pape François, fin avril, Donald Trump a choisi de réserver son premier grand déplacement international à l'Arabie saoudite, comme lors de son premier mandat.

Les relations de Washington avec les pays du Golfe sont solides. L'Arabie saoudite est un allié historique des États-Unis, le Qatar accueille une importante base militaire et le sultanat d'Oman joue un rôle de médiateur dans les pourparlers sur le nucléaire iranien.

Ce déplacement dans le Golfe revêt également un enjeu économique important pour Trump. Vendredi, les États-Unis ont annoncé la vente à l'Arabie saoudite de missiles pour un montant total de 3,5 milliards de dollars. 

En janvier, le prince héritier Mohammed ben Salmane, a lui promis d'injecter 600 milliards de dollars dans le commerce et les investissements aux États-Unis.

La Trump Organization développe par ailleurs plusieurs projets dans la région.

Mercredi, elle a signé un contrat au Qatar pour construire un golf et des résidences près de Doha. Un complexe hôtelier et de golf est en cours de construction à Oman et la famille Trump collabore aussi avec le circuit LIV Golf, soutenu par le fonds souverain d'Arabie saoudite.

Sur le plan diplomatique, l'Arabie saoudite a récemment accueilli des pourparlers indirects sur l'Ukraine sous l'égide des États-Unis, marquant les premiers échanges entre responsables russes et américains depuis 2022.

Fin avril, Donald Trump a déclaré au magazine Time qu'il était convaincu que l'Arabie saoudite reconnaîtrait Israël. Cependant, Riyad continue de conditionner toute normalisation avec Israël à la création d'un État palestinien, à laquelle s'oppose le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Les accords d'Abraham de 2020 avaient permis à l'Émirat arabes unis, Bahreïn et au Maroc de reconnaître Israël.